Les dirigeants mondiaux annoncent de nouvelles initiatives pour accélérer les progrès à l'occasion de la Journée mondiale contre le paludisme

Paris, 25 avril 2019 - Aujourd'hui, des dirigeants du monde entier se réunissent à Paris pour renouveler leurs engagements et annoncer de nouvelles initiatives afin d'accélérer le mouvement mondial visant à mettre fin au paludisme de notre vivant.

Cette année, la Journée mondiale contre le paludisme vise à encourager le plus grand nombre possible de personnes, y compris les gouvernements, les dirigeants du secteur privé, les scientifiques et les citoyens du monde entier, à s'engager personnellement à mettre fin au paludisme, conformément au thème de cette année : "Zéro paludisme, ça commence par moi". Ce thème vise à rappeler aux citoyens du monde entier, et en particulier des pays touchés par le paludisme, la responsabilité personnelle que nous avons tous de protéger les communautés contre la maladie et de demander aux gouvernements de rendre des comptes.

Depuis 2000, les efforts mondiaux ont permis de sauver 7 millions de vies et de prévenir plus d'un milliard de cas de paludisme. Cependant, un enfant meurt encore du paludisme toutes les deux minutes et plus de la moitié de la population mondiale reste exposée au risque de paludisme. Aujourd'hui, les dirigeants mondiaux annoncent plusieurs initiatives importantes dans la lutte mondiale contre le paludisme. Il s'agit notamment de

- Trois pays africains - le Ghana, le Kenya et le Malawi - vont tester un vaccin de première génération contre le paludisme, appelé RTS, S / AS01 (RTS, S). Le projet pilote touchera environ 360 000 enfants par an dans des zones identifiées par les trois pays.
- De nouveaux pays, dont le Ghana et la Sierra Leone, annoncent leur engagement dans la campagne panafricaine "Zéro paludisme, ça commence par moi", en lançant des initiatives nationales qui permettent aux citoyens et aux dirigeants de s'approprier la lutte contre le paludisme. Soutenus par l'Alliance des leaders africains contre le paludisme (ALMA), d'autres conseils et fonds de lutte contre le paludisme sont également en cours dans cinq pays africains.
- La majorité des familles vivant dans des pays à risque de paludisme dorment toujours sans moustiquaire. Le Sénégal lance une campagne de distribution de moustiquaires en collaboration avec la Gambie. Par ailleurs, le partenariat RBM pour l'éradication du paludisme confirme que les partenaires sont sur la bonne voie pour atteindre une étape clé de la lutte contre le paludisme cette année : la distribution de deux milliards de moustiquaires depuis l'an 2000.
- Aujourd'hui marque également le lancement officiel du réseau de la société civile pour l'élimination du paludisme (CS4ME), qui réunit des organisations de la société civile et des communautés touchées par le paludisme pour plaider en faveur de programmes de lutte contre le paludisme plus efficaces, durables et centrés sur l'être humain. La nouvelle organisation a pour but d'encourager les mouvements populaires sur le paludisme et de veiller à ce que la prise de décision soit inclusive pour les communautés les plus touchées par le paludisme.

Une conférence de haut niveau visant à débattre des progrès et des défis de la lutte contre le paludisme se tiendra à l'Hôtel de Ville dans le cadre des célébrations officielles de la Journée mondiale du paludisme. Des personnalités de haut niveau, telles que les premières dames du Niger et d'Haïti et les maires de Niamey et de Freetown, participeront à cette conférence.

En outre, d'autres activités publiques couvrant l'art, le sport et la culture se dérouleront au cœur de Paris aujourd'hui :

- Le dévoilement d'une œuvre d'art conçue par l'artiste graffeur Cyril Kongo
- Un tournoi de football avec des joueurs comprenant des visages célèbres du monde du sport
- Des activités éducatives sur le paludisme pour les jeunes enfants
- Des musiciens de renom en concert, dont Oxmo Puccino et Ben L'Oncle Soul

Outre les manifestations officielles à Paris, des événements auront également lieu dans le monde entier afin d'impliquer les autorités locales et les communautés, notamment une réunion des dirigeants du Commonwealth à Londres, qui marquera un an depuis que les dirigeants du Commonwealth se sont engagés à réduire de moitié le paludisme d'ici à 2023, et des événements à Bangkok, qui marqueront également la semaine de la lutte contre le paludisme en Asie et dans le Pacifique.

Après des décennies de progrès, les cas de paludisme ont augmenté au cours des deux dernières années dans les pays les plus touchés, ce qui a incité le partenariat RBM pour éradiquer le paludisme et l'Organisation mondiale de la santé à lancer une nouvelle approche "d'un lourd fardeau à un fort impact" dirigée par les pays. Cette journée mondiale du paludisme mettra en évidence l'importance de l'engagement de la France et des pays francophones dans la lutte contre le paludisme. En effet, la moitié des dix pays africains les plus touchés par le paludisme sont des pays francophones : le Burkina Faso, le Cameroun, la RDC, le Mali et le Niger. Ensemble, ils représentent un quart du fardeau mondial du paludisme.

2019 : une année cruciale dans la lutte contre le paludisme
Cette journée mondiale contre le paludisme précède la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui se tiendra à Lyon le 10 octobre. Le Fonds mondial cherche à réunir au moins 14 milliards de dollars pour intensifier la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ce qui sera essentiel pour maintenir les progrès et aider à sauver 16 millions de vies, réduire de moitié le taux de mortalité pour les trois maladies et prévenir 234 millions de nouvelles infections pour les trois maladies d'ici à 2023.

Le Dr Abdourahmane Diallo, directeur général du Partenariat RBM contre le paludisme, déclare : "2019 est une année cruciale dans la lutte contre le paludisme. Nous devons intensifier la lutte en augmentant les engagements des gouvernements, des entreprises et des particuliers. Nous devons veiller à ce que le Fonds mondial obtienne les financements dont il a besoin pour continuer à sauver des millions de vies supplémentaires grâce à des préventions et des traitements antipaludiques salvateurs et à un accès accru à des interventions innovantes". Représentant environ 60 % de l'ensemble des investissements mondiaux dans la lutte contre le paludisme, l'importance du Fonds mondial ne peut être sous-estimée. Je demande instamment à chacun de s'engager dans la lutte en déclarant "Zéro paludisme, ça commence par moi".

Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ajoute : "La lutte contre le paludisme a été un succès extraordinaire, mais le paludisme est un adversaire redoutable qui ne sera pas éliminé sans une concentration et des efforts constants. Nous devons accroître les ressources et l'engagement politique, et investir dans de nouveaux outils et de nouvelles innovations pour lutter contre la résistance aux insecticides et aux médicaments. Si nous ne le faisons pas, nous assisterons à une résurgence, avec plus de cas et plus de décès".

Anne Hidalgo, maire de Paris, commente : "La ville de Paris est fière d'accueillir cette année la Journée mondiale contre le paludisme. Avec plus de 6 millions d'euros dépensés chaque année, Paris est l'une des principales collectivités territoriales contribuant à l'aide internationale, notamment dans les domaines de la santé, de la lutte contre les pandémies et de l'assainissement. Je souhaite que cette journée permette de sensibiliser les Parisiens à l'importance de cet engagement qui reflète pleinement la solidarité parisienne. Elle constitue une première étape en vue de construire une coopération fructueuse avec les villes francophones, membres de l'Association Internationale des Maires Francophones, que j'ai l'honneur de présider. "

Par ailleurs, l'Association Internationale des Maires Francophones a signé une déclaration intitulée "Zéro Palu ! Les Maires francophones s'engagent", affirmant :

"En tant que maires, nous avons un rôle important à jouer dans le contrôle et l'élimination du paludisme en milieu urbain, qui, comme d'autres maladies à transmission vectorielle, peut être aggravé par un manque d'accès à des installations sanitaires adéquates, des logements et des infrastructures de mauvaise qualité, et un accès limité à des services de santé de bonne qualité.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré : "Pour la Journée mondiale contre le paludisme, nous nous associons aux pays et aux partenaires avec un message clair : "Zéro paludisme, ça commence par moi". Nous appelons les dirigeants politiques, le secteur privé et les communautés touchées à prendre des mesures pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme. Nous avons tous un rôle à jouer. En fin de compte, investir dans la couverture sanitaire universelle est le meilleur moyen de garantir que toutes les communautés aient accès aux services dont elles ont besoin pour vaincre le paludisme - et toutes les autres maladies".

Dans l'esprit de la devise du Partenariat RBM " accomplir plus ensemble ", toute personne souhaitant montrer son soutien peut s'engager sur les médias sociaux en utilisant #WorldMalariaDay, #ZeroMalariaStartswithMe, #ZeroPalu et #StepUpTheFight.