6 avril 2025. Le soleil se lève sur Sweet Waters, un township situé à la périphérie de Jo'burg, en Afrique du Sud. La poussière tourbillonne dans l'air tandis que les enfants poursuivent un ballon improvisé dans un champ. À l’ouest du continent, en Côte d’Ivoire, de jeunes athlètes féminines enfilent leurs chaussures et se préparent à un entraînement de basket qui va façonner leur avenir. Pendant ce temps, une vétéran de l'industrie à New York élabore une stratégie sur la manière d'utiliser le sport pour élever les athlètes au-delà du jeu.
Pour Thina, Kaly et Chrysa, ce jour n'est qu'un jour de plus dans leur mission de toujours : utiliser le sport comme outil de paix et de changement social. Mais il y a un autre élément qui les unit : l'inclusion et la lutte pour que les femmes, en particulier celles issues de communautés défavorisées, deviennent des LeadHERs et des modèles dans le domaine du sport pour les générations à venir.
L’initiative de Thina en Afrique du Sud
Au lieu de travail de Thina, l’enthousiasme est contagieux. Les enfants arrivent, les yeux écarquillés d’impatience, jouant avec les raquettes, les ballons de foot et les cerceaux mis à leur disposition. Pour beaucoup d’entre eux, cet espace est plus qu’un simple espace de jeu ; c'est un refuge, un endroit pour grandir et une chance de rêver.
Après une heure passée à courir, sauter et rire, les enfants s'effondrent sur les bancs, le visage rouge d'effort et de joie. Thina leur tend un repas à chacun, sachant qu'une bonne alimentation est tout aussi essentielle que l'activité physique pour les aider à s'épanouir.
Dans de nombreuses communautés marginalisées en Afrique du Sud, la santé physique n’est pas une priorité, ce qui entraîne stress, anxiété et isolement. « Le sport peut aider à guérir », estime Thina. « Pas seulement physiquement, mais aussi mentalement et socialement. »
En regardant les enfants jouer, elle imagine un avenir dans lequel les athlètes sud-africains domineront le terrain et seront soutenus par des bases solides dès leur plus jeune âge, quelle que soit leur status social.
La mission de Kaly en Côte d’Ivoire
À plus de 5 000 kilomètres à Abidjan, Kaly Soro débarque sur le terrain de l'Abidjan Basketball Club (ABC), où des jeunes femmes s’entraînent déjà. La chaleur est intense, mais leur détermination est plus forte.
Fighters Next Gen, une initiative de Kaly et ABC, a été conçue pour façonner les futures stars du basket-ball féminin tant sur le terrain qu'en dehors, à travers de deux communautés locales défavorisées.
Trop souvent, les africaines dans le milieu du sport doivent lutter contre un système qui ne priorise pas leur développement. Les grossesses précoces, les difficultés financières et le manque d'accès à une formation de qualité font que de nombreuses jeunes filles talentueuses ne dépassent jamais l'âge de l'adolescence dans le domaine du sport. Kaly comprend que le sport ne résoudra pas seul tous ces défis, mais elle croit en son pouvoir de doter ces jeunes femmes des compétences nécessaires pour briser les cycles de pauvreté et d’exclusion.
« Ces jeunes femmes n'ont pas seulement besoin d'un encadrement technique ; elles ont besoin de conseils, de gagner en confiance et d'avoir des opportunités », explique-t-elle. « Si nous pouvons les aider à naviguer leur transition à la vie adulte, nous ne formons pas seulement des athlètes, nous formons de futurs leaders ».
La vision de Chrysa pour le sport et le changement social
Pendant ce temps, à New York, Chrysa Chin est en appel avec un groupe de dirigeants pour discuter de stratégies de développement à long terme pour les athlètes. Elle a passé des décennies à veiller à ce que les athlètes, en particulier ceux émergents, disposent des ressources nécessaires pour s’épanouir au-delà du terrain.
En tant que « figure maternelle derrière le moteur de la NBA », Chrysa a travaillé sans relâche pour accroître la représentation des femmes dans la direction sportive. La NBA a longtemps été un espace dominé par les hommes, mais grâce à des programmes de leadership, elle a contribué à créer davantage de possibilités permettant aux femmes de prendre part à la conversation.
« On ne peut pas se contenter de dire que l'on veut la diversité et l'équité dans le sport. Il faut bâtir l'infrastructure nécessaire à une meilleure inclusion. »
Aujourd'hui, elle est une mentor pour le programme de mentorat Teaming Up de la BAL et Speak Up Africa qui répond au besoin critique d'une représentation des femmes aux postes de direction dans l'écosystème en pleine croissance du basket-ball africain.
« Lorsque les jeunes femmes voient quelqu'un qui leur ressemble réussir, elles croient que c'est possible pour elles-mêmes. Rejoindre les jeunes femmes là où elles en sont et les guider, c'est s'assurer d'une réussite authentique à long terme. »
Un jour, une mission, un impact sans fin
À travers différents continents, fuseaux horaires et générations, Thina, Kaly et Chrysa sont la preuve vivante que le sport est plus qu'un simple jeu ; c'est un outil de transformation et de changement social durable.
D'un terrain poussiéreux de Sweet Waters à une salle de conférence à New York, leurs histoires s'entrelacent dans une vision commune : un monde où chaque enfant, chaque jeune femme et chaque athlète a la chance de jouer, de grandir et de diriger. Car lorsque vous donnez à quelqu'un le pouvoir de jouer, vous lui donnez le pouvoir de rêver et la possibilité d'inspirer les autres.