Le temps presse : Faisons équipe et disons non aux MTN

Le temps presse : Faisons équipe et disons non aux MTN

Par : Didier Drogba

Alors que le continent africain et le monde entier célèbrent le 100e anniversaire du grand Nelson Mandela avec le Global Citizen Festival 2018 : Mandela 100 le 2 décembre, je pense à l'incroyable héritage d'un homme que j'ai eu la chance d'appeler "papa". Chaque jour, Madiba m'inspire à continuer à défendre les opprimés et à veiller à ce que tout le monde ait une chance équitable d'accéder à une vie meilleure.

Pour améliorer notre vie et celle de nos enfants, nous avons besoin de deux choses essentielles : l'éducation et les soins de santé. Sans connaissances, nous ne pouvons pas réaliser tout notre potentiel. Et sans une bonne santé, nous ne pouvons pas aller à l'école, occuper un emploi ou être un membre productif de la société.

Au fil des ans, je me suis engagée à faciliter l'accès de mes compatriotes africains à l'éducation et aux soins de santé. J'ai appris à connaître les forces qui mettent en péril le bien-être des gens et je me suis efforcée de les combattre par l'intermédiaire de ma fondation. J'ai récemment découvert que l'une des menaces les plus persistantes auxquelles sont confrontés les Africains aujourd'hui est un groupe de maladies connues sous le nom de maladies tropicales négligées (MTN).

Les MTN n'ont pas fait l'objet d'une grande attention dans le passé, bien qu'elles touchent 1,5 milliard de personnes dans le monde et environ 600 millions en Afrique. Ces maladies sont dévastatrices, provoquant la cécité, de graves défigurations, des douleurs chroniques, des handicaps physiques et mentaux, voire la mort. Elles empêchent les adultes de travailler et les enfants d'aller à l'école et de grandir en bonne santé. Les MTN touchent les communautés les plus pauvres, les plus isolées et les plus vulnérables - celles qui n'ont pas accès à l'eau potable, à des installations sanitaires sûres et aux soins de santé -, ce qui rend encore plus difficile la lutte contre le cycle de la pauvreté.

Mais cette situation est enfin en train de changer. Les pays africains s'efforcent désormais d'éliminer une fois pour toutes ces maladies débilitantes. Des responsables gouvernementaux s'associent à des organisations philanthropiques, des pays donateurs et des sociétés pharmaceutiques pour sensibiliser le public aux MTN, rendre les mesures préventives et les traitements plus accessibles et réunir les fonds nécessaires à la lutte contre ces maladies. L'Organisation mondiale de la santé a créé le projet spécial élargi pour l'élimination des maladies tropicales négligées (ESPEN) afin de mener la charge contre les MTN et d'apporter des médicaments qui changent la vie à ceux qui sont le plus à risque. Le gouvernement belge vient d'annoncer son partenariat avec la Fondation Bill & Melinda Gates pour soutenir la mission de l'ESPEN et contribuer à la lutte régionale contre les MTN.

Nous avons déjà remporté des victoires importantes. Grâce à 17,8 milliards de dollars de dons de médicaments de la part de grandes entreprises pharmaceutiques du monde entier, un milliard de personnes ont reçu un traitement contre au moins une MTN. L'année dernière, le Togo est devenu le premier pays d'Afrique subsaharienne à éliminer la filariose lymphatique et cette année, le Ghana a éliminé le trachome. En redoublant d'efforts et en maintenant le cap, d'autres pays africains peuvent obtenir des résultats similaires.

Au cours de ma carrière de footballeur, j'ai appris que le seul moyen de gagner un match est que chaque membre de l'équipe travaille ensemble et joue son rôle. C'est pourquoi j'encourage tout le monde à se joindre à Speak Up Africa et à sa campagne "Non aux MTN". La campagne "Non aux MTN" vise à garantir que toutes les parties jouent leur rôle dans la lutte contre ces maladies. Elle vise à inciter les élus à donner la priorité aux MTN et à accélérer les progrès en vue de les contrôler et, à terme, de les éliminer. Elle veille à ce que des fonds suffisants soient consacrés à la lutte, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Enfin, elle sensibilise le grand public - y compris les dirigeants locaux, les enseignants, les chefs d'entreprise, les parents et les enfants - à ces maladies afin qu'ils puissent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les stopper net.

Je suis honorée de participer à ce combat et d'apporter ma voix à cette cause importante. J'espère qu'avec d'autres athlètes, je pourrai utiliser la campagne "Non aux MTN" pour mettre en lumière ces maladies dévastatrices et montrer qu'il est possible de les prévenir et de les traiter. Je souhaite également appeler les gouvernements et les institutions à user de leur pouvoir pour lutter contre les MTN. Nous ne pouvons tout simplement pas baisser la garde un seul instant. Nous devons aller de l'avant et veiller à ce que toutes les personnes, où qu'elles vivent et quel que soit le montant de leurs revenus, aient accès aux soins de santé dont elles ont besoin et qu'elles méritent.