Les ministres de la Santé sahéliens créent un nouveau fonds pour améliorer l'accès aux interventions vitales contre le paludisme

Communiqué de presse - 05 juillet 2019

Les ministres de la santé conviennent des prochaines étapes de l'initiative pour l'élimination du paludisme au Sahel lors du 33e Sommet de l'Union africaine

Niamey - Aujourd'hui, les ministres de la Santé de tout le Sahel se sont réunis en marge du 33e Sommet de l'Union africaine à Niamey, au Niger, afin de collaborer plus étroitement pour mettre fin au paludisme dans la région d'ici 2030, et de mettre en commun des fonds et des ressources pour la fourniture d'interventions de lutte contre le paludisme.
Le Forum ministériel de l'Initiative pour l'élimination du paludisme au Sahel (SaME) était la première réunion des ministres de la Santé des pays participants et de leurs partenaires internationaux depuis le lancement de l'initiative en août 2018. SaME est une plateforme de coordination de l'élimination du paludisme entre huit pays du Sahel - Burkina Faso, Cabo Verde, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Gambie et Tchad. Lors de leur réunion à Niamey, les ministres ont créé un nouveau fonds pour les produits antipaludiques du Sahel (SMCF) afin de combler les lacunes critiques en matière de produits antipaludiques essentiels dans la région.

Le nouveau Fonds sera utilisé pour se procurer des produits essentiels, notamment la chimioprévention saisonnière du paludisme (CSM), la pulvérisation d'insecticides à l'intérieur (IRS), les moustiquaires imprégnées d'insecticide de longue durée (LLIN), les tests diagnostiques rapides (TDR) et les thérapie combinée (ACTs). La gestion du Fonds sera coordonnée aux niveaux régional et national, afin de permettre des prix préférentiels de la part des fournisseurs qui contribuent à réduire les coûts pour les pays participants.

Pour fournir les produits essentiels nécessaires à la réalisation des objectifs de 2019 et 2020 en matière de paludisme dans toute la région, un déficit de financement estimé à 76 millions de dollars US doit être comblé. Des fonds sont nécessaires pour acheter 10,5 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide et 7,1 millions de tests de diagnostic rapide.
Le SMCF facilitera également l'augmentation du financement national grâce à un mécanisme de financement renouvelable auquel les pays contribueront et qui permettra de contrôler leurs contributions nationales. Le SMCF coordonnera les efforts de soutien, de quantification et de budgétisation des donateurs.

Lors du Forum ministériel, le plan de travail de l'Initiative pour l'élimination du paludisme au Sahel a également été examiné et approuvé par les participants. Les priorités convenues sont les suivantes :
- L'extension de la chimioprévention saisonnière pour protéger 1,2 million d'enfants supplémentaires du paludisme dans tout le Sahel ;
- Renforcer la coopération transfrontalière entre les pays voisins, notamment par des campagnes conjointes de distribution massive de moustiquaires ;
- le développement d'un tableau de bord sous-régional pour suivre les progrès vers l'élimination du paludisme dans le Sahel ; et
- Déployer l'initiative conjointe du partenariat Union africaine-RBM "Zero Malaria Starts with Me" (déjà mise en place en Mauritanie, au Niger et au Sénégal) dans le reste de la région du Sahel.

Le Dr Arlindo Nascimento do Rosàrio, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Cabo Verde et président de l'Initiative pour l'élimination du paludisme au Sahel, Forum ministériel, a déclaré : « Cette réunion a été une étape importante pour l'Initiative d'élimination du paludisme au Sahel, car nous pouvons travaillent maintenant ensemble à la mise en œuvre d'un plan de travail complet pour sauver plus de vies dans la région, y compris la protection de 1,2 million d'enfants supplémentaires admissibles à la chimioprévention. Il est important de noter que le Fonds des produits de base du paludisme au Sahel aidera les huit pays à bénéficier d'économies d'échelle et à atténuer les pénuries ou les excédents nationaux d'outils vitaux importants pour prévenir et traiter le paludisme. En assurant la gestion de la chaîne d'approvisionnement et l'assurance de la qualité des produits que nous utilisons, ce Fonds sera essentiel pour tirer le meilleur parti des ressources dont nous disposons pour éliminer le paludisme dans la région.

La région du Sahel a un paysage de paludisme diversifié, en comptant à la fois les pays à forte charge de morbidité et ceux qui approchent de l'élimination. Les initiatives de coopération entre les communautés économiques régionales atteintes du paludisme, telles que la PME, sont donc vitales pour garantir que les progrès dans la lutte contre le paludisme ne soient pas perdus. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger figurent parmi les 10 pays africains où le fardeau est le plus lourd, représentant 88 % des cas de paludisme estimés dans la région de la SaME. En revanche, le Cabo Verde et certaines parties du Sénégal sont considérés comme étant au stade de pré-élimination, le Cabo Verde n'ayant signalé que 2 cas indigènes de paludisme en 2018, selon le récent rapport d'étape E2020 de l'Organisation mondiale de la Santé.

La professeure Awa Coll-Seck, ambassadrice de la PME et ancienne ministre de la Santé du Sénégal, explique : « Le Cap-Vert et le Sénégal dans le nord ont tous deux fait de grands progrès vers l'élimination du paludisme. Cependant, la triste vérité de la question est qu'aucun obstacle ne peut empêcher les moustiques infectés par le paludisme de franchir les frontières nationales. Travailler en étroite collaboration avec nos voisins de la région pour mettre en place des systèmes de surveillance transfrontaliers qui préviennent la propagation de la maladie sera donc essentiel pour nous assurer que nous atteignons tous nos objectifs et que nous soutenons les résultats d'élimination des autres.

L'Initiative d'élimination du paludisme au Sahel est soutenue par les ministres de la Santé de la région et ses partenaires internationaux, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Alliance africaine des dirigeants pour le paludisme (ALMA) ) et le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme. Le mécanisme de coordination de la SAME est hébergé par l'Organisation ouest-africaine de la santé (WAHO), une agence spécialisée de la CEDEAO.

Le professeur Stanley Okolo, Directeur général de l'Organisation de la santé de l'Afrique de l'Ouest (WAHO), commente : « L'Initiative pour l'élimination du paludisme au Sahel a déjà inspiré une approche collaborative pour l'élimination du paludisme dans la région. Tout récemment, les États membres ont dirigé plusieurs activités transfrontalières, telles que la récente campagne de distribution de LLIN à travers le Sénégal et la Gambie, et des activités conjointes sur le paludisme et MTN aux frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Aujourd'hui, nous avons fait de grands progrès pour construire un cadre régional qui maximise les efforts et les engagements de financement des huit États. À l'issue de cette réunion, je suis maintenant convaincu que le succès de la PME inspirera une plus grande collaboration entre les nations de toute l'Afrique de l'Ouest.

Le Dr Abdourahmane Diallo, PDG de RBM Partnership to End Malaria, ajoute : « Nous avons la responsabilité mondiale de mettre fin au paludisme de notre vivant, d'améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la maladie, d'encourager la croissance économique des pays touchés par le paludisme et de ressources importantes pour relever d'autres défis. L'établissement de mécanismes d'action concertée sur le paludisme entre les communautés économiques régionales est donc un élément essentiel de notre stratégie visant à accélérer les progrès vers l'élimination du paludisme et le développement durable dans la région du Sahel et au-delà. Aux côtés de nos partenaires, le Partenariat RBM est fier de soutenir l'Initiative d'élimination du paludisme au Sahel et d'intensifier l'engagement politique et l'appropriation communautaire dans la région du Sahel par le biais d'initiatives telles que Zero Malaria Starts with Me.

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