L'Afrique présente l'un des taux de violence sexiste les plus élevés au monde, 31 % des femmes déclarant avoir été victimes de la violence d'un partenaire intime à un moment ou à un autre de leur vie. Selon le Fonds monétaire international, chaque fois que le nombre de femmes victimes de violences sexistes augmente de 1 %, l'activité économique nationale diminue de 8 %. La corrélation entre la violence sexiste et le développement économique souligne l'urgence de lutter contre ce problème si l'Afrique veut prospérer.
Le 10 décembre marque non seulement la Journée des droits de l'homme, mais aussi la fin de la campagne internationale annuelle "16 jours d'activisme contre la violence à l'égard des femmes et des filles". Lancée en 1991 avec l'inauguration de l'International Women's Leadership Institute, cette campagne vise à mobiliser le soutien mondial en faveur de la prévention et de l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles. Le thème de la campagne des 16 jours de cette année est "Investir pour prévenir la violence à l'égard des femmes et des filles", soulignant l'importance d'investir dans différentes stratégies de prévention pour stopper la violence dans son élan.
En solidarité avec l'initiative mondiale, la Basketball African League et Speak Up Africa, à travers l'initiative Voix EssentiELLES, ont pris des mesures proactives pour lutter contre la violence basée sur le genre. Les deux organisations, qui collaborent depuis le début de l'année 2023, ont organisé une session de formation sur le genre pour les jeunes joueuses de basket-ball et ont lancé une campagne de sensibilisation digitale " Non aux VBG ". Les objectifs étaient de renforcer le partage d'expériences entre les bénéficiaires de Voix EssentiELLES au Sénégal et les jeunes athlètes de BAL, d'améliorer les connaissances des participantes sur les VBG et la " masculinité positive ", et d'augmenter la visibilité des 16 jours d'activisme à travers des campagnes sur les réseaux sociaux.
L'experte en genre Marietou DIA, mobilisée pour la formation, a souligné que peu d'athlètes sont sensibilisés de manière adéquate à la violence basée sur le genre lors des séances d'entraînement. Malgré les différentes formes de violence présentes dans la communauté sportive, les victimes se taisent souvent par peur des représailles, de la honte ou du tabou. Il est essentiel que l'ensemble de la communauté sportive se mobilise efficacement et lutte contre toutes les formes de violence sexuelle et sexiste.
Les activités comprenaient un camp de basket à l'Académie de la NBA, qui a permis au BAL d'identifier des jeunes filles talentueuses pour le camp des moins de 23 ans au Rwanda. Un atelier de formation sur le genre a réuni 20 jeunes basketteuses, cinq entraîneuses du BAL et deux représentantes de Voix EssentiELLES du Sénégal - Sylvie Diack, coordinatrice du Club des jeunes filles de Kolda et Fatimata SY, activiste et secrétaire générale de l'Association Sénégalaise pour l'Avenir de la Femme et de l'Enfant (ASAFE) - en tant que co-facilitatrices. Les discussions ont porté sur les concepts liés au genre, les stéréotypes de genre, la dynamique du pouvoir, les normes sociales, les types de violence, les structures de référence pour les victimes et survivantes de VBG, etc. Des groupes de discussion animés par Voix EssentiELLES ont été constitués et des études de cas ont été réalisées sur un thème spécifique afin de favoriser l'échange et le partage d'expériences et de motiver les acteurs à s'impliquer dans la lutte contre les VBG. L'un des grands succès de cette activité a été la création d'un espace de dialogue et de partage d'expériences entre les participants. Les filles ont bénéficié d'outils pratiques de plaidoyer et de gestion des cas de VBG. A la fin, elles ont élaboré des slogans pour dire " Non aux VBG ".
En conclusion, il est essentiel de créer des espaces de dialogue et de partage d'expériences entre femmes de différents milieux. Les jeunes athlètes ont reçu des outils pratiques de plaidoyer et ont appris à gérer les cas de violence liée au sexe. Il est impératif de mettre en place des mesures préventives, de former les superviseurs sportifs et de promouvoir les valeurs d'égalité, de respect et de non-violence au sein de la communauté sportive.
Comme le dit si bien la formatrice, " en travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à mettre fin à cette violence et à créer un environnement inclusif et sûr pour tous ". "Voix EssentiELLES ouvre la voie, signe d'espoir pour un avenir sans violence sexiste.