Écrire sur le basket-ball me vient naturellement, car il a occupé une grande place dans ma vie, mon premier amour, pour ainsi dire. Je me souviens avoir demandé à mes parents, un après-midi, de me laisser jouer. À l'époque, j'étais encore très jeune et maigre, mais j'adorais ce sport. J'y suis allé tous les jours et j'ai dribblé sur le côté du terrain en béton au coin de ma maison jusqu'à ce que je gagne ma place dans l'équipe.

Le basket-ball m'a permis de m'évader d'un monde chaotique dans lequel j'ai parfois l'impression de ne pas trouver ma place. Il m'a enseigné l'importance de vouloir quelque chose et de travailler dur pour y parvenir. Je considérais cet avantage comme acquis, mais aujourd'hui, dans ma vie d'adulte, j'ai remarqué que ce n'était pas le cas. De nombreuses compétences non techniques qui me sont venues plus facilement parce que j'ai décidé de prendre un ballon de basket ne sont pas faciles à acquérir pour d'autres personnes.

Ce sport m'a même aidé à poursuivre mes études lorsque mon père n'avait plus les moyens de m'envoyer dans une école privée. C'était stressant d'être transféré dans une école publique un an avant de passer l'examen du baccalauréat en S2 (spécialisation en sciences). Mais je me suis fixé pour objectif d'obtenir une bourse et de poursuivre mes études aux États-Unis. J'ai travaillé dur sur le terrain et en dehors. J'avais un emploi du temps très chargé, mais je savais que pour obtenir ce que je voulais, je devais persévérer malgré les difficultés. Je suis reconnaissante d'avoir atteint tous les objectifs que je m'étais fixés en matière de basket-ball.

Malheureusement, j'ai dû interrompre ma carrière en raison d'une blessure au genou. Cela m'a poussé à me redécouvrir et à me redéfinir. Il m'a été difficile de m'éloigner du jeu et de découvrir qui j'étais sans lui. Les gens disent que Dieu agit de manière mystérieuse, et j'ai trouvé que c'était incroyablement vrai. J'ai eu besoin de l'expérience de la défaite au basket-ball pour m'accrocher et faire le dernier effort pour obtenir ma licence en pré-médecine. Après l'avoir obtenu, j'ai travaillé dans le domaine médical pendant quelques années avant de revenir en Afrique.

En rentrant chez moi, je savais que je voulais me fixer de nouveaux objectifs, mais je ne savais pas exactement par où commencer. Grâce à la foi et à la persévérance, j'ai retrouvé mon premier amour. Aujourd'hui, je travaille comme coordinatrice du programme féminin à la NBA Academy Africa et dans le cadre de B-Ops. Je suis également entraîneuse lorsque le temps me le permet. Je suis très humble et très reconnaissante d'avoir bouclé la boucle. C'est tellement gratifiant d'aider des enfants à poursuivre leurs rêves comme je l'ai fait. En tant que jeune homme de 27 ans, je suis proche d'eux en âge, ce qui me permet de me rapprocher d'eux et de leur offrir une perspective de vie unique.

Être sélectionnée pour le programme de mentorat et rencontrer Chrysa a été une véritable bénédiction. Comme je l'ai déjà dit, cette rencontre a été le point culminant de mon année. C'est une femme incroyable que je respecte et admire pour son honnêteté, son authenticité et sa capacité à être un point d'ancrage face aux défis. Elle m'a aidée à traverser l'une des périodes les plus difficiles de ma vie, qui s'est déroulée au beau milieu de ma visite à New York. Elle a été plus qu'un mentor pour moi. La vie a une drôle de façon de nous mettre à l'épreuve, mais elle nous fournit aussi les bonnes personnes et les bons outils pour surmonter ces défis.

Je suis reconnaissante à des organisations comme SpeakUpAfrica et The BAL de donner à des jeunes femmes comme nous (les mentorées) la possibilité de grandir et de réussir. Nous continuerons à faire tomber les barrières et à occuper l'espace dans les sports. Nous ne prenons pas pour acquis la plateforme qui nous a été donnée et l'opportunité que nous avons de développer notre réseau. Nous continuerons à découvrir notre plein potentiel, à gagner en confiance et à utiliser le soutien et les conseils fournis pour persister à fixer des objectifs et à les atteindre.

Grâce à ce programme de mentorat, j'ai pu aligner les deux plus grandes parties de ma vie : le basket-ball et les sciences, et j'ai décidé de commencer à fournir des conseils aux athlètes. Je me suis intéressée de près à la psychologie du sport et j'ai commencé à prendre les premières mesures pour explorer cette voie. Un nouveau chapitre de ma vie commence, et je suis extrêmement humble et excitée de voir jusqu'où je vais aller et ce qui m'attend.

"Nous continuerons à faire tomber les barrières et à occuper l'espace dans le domaine du sport. Nous ne prenons pas pour acquis la plateforme qui nous a été donnée et l'opportunité que nous avons de développer notre réseau. Nous continuerons à découvrir notre plein potentiel, à gagner en confiance et à utiliser le soutien et les conseils fournis pour persister à fixer des objectifs et à les atteindre."

Ndeye Dossou Ndiaye

Mbour, Saly (Sénégal), 02 novembre 2023-Plus de 150 partenaires de la lutte contre l'onchocercose, dont des coordinateurs nationaux de l'onchocercose des ministères de la santé des pays d'endémie, présidents des comités nationaux d'élimination de l'onchocercose, experts en onchocercose, chercheurs, organisations non gouvernementales, donateurs de fonds et de médicaments, la société civile et les partenaires, se sont réunis à partir du 1er novembre 2023, à Mbour, Sénégal, pour participer à la première réunion du nouveau Réseau mondial pour l'élimination de l'onchocercose (GONE) visant à renforcer la collaboration entre les pays et entre les partenaires.

L'onchocercose (également connue sous le nom de cécité des rivières) est la deuxième cause infectieuse de cécité et appartient au groupe des maladies tropicales négligées (MTN). Une pathologie qui peut se manifester par des démangeaisons intenses, une décoloration de la peau, des éruptions cutanées et des maladies oculaires qui conduisent souvent à une cécité permanente. Le parasite se propage par les piqûres de mouches noires infectées qui se reproduisent dans les rivières à débit rapide. Dans le monde, au moins 244 millions de personnes souffrent de cette maladie débilitante et douloureuse. 99 % des personnes exposées au risque d'onchocercose vivent dans 31 pays d'Afrique. Les 1 % restants vivent à la frontière entre le Brésil et le Venezuela. L'OMS a vérifié que quatre pays avaient éliminé la transmission de la maladie : La Colombie, l'Équateur, le Guatemala et le Mexique.

Une communauté mondiale de partenaires travaille depuis des décennies pour remédier aux souffrances causées par la cécité des rivières. Avant que les efforts de contrôle et d'élimination ne commencent, les communautés désertaient les terres agricoles fertiles près des rivières où les mouches noires se reproduisent, ce qui avait des conséquences socio-économiques dévastatrices. Les efforts de lutte ont permis de réaliser des progrès remarquables vers l'élimination de l'onchocercose en tant que problème de santé publique. Les manifestations de la maladie sont de plus en plus rares et la transmission est en train d'être éliminée aux niveaux national et infranational. Ce succès a conduit l'Organisation mondiale de la santé à passer du contrôle de la maladie à l'élimination de la transmission. En 2023, le Niger est devenu le premier pays d'Afrique à soumettre un dossier à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour vérifier l'élimination de la transmission.

Le Sénégal, pays hôte de cette première réunion GONE, est leader dans l'élimination de l'onchocercose dans la région et a franchi des étapes remarquables en annonçant l'interruption de la transmission de l'onchocercose en tant que deuxième pays d'Afrique subsaharienne après le Niger. Le Sénégal a arrêté le traitement et est désormais sous surveillance post-traitement.

Cette réalisation est le résultat du travail acharné et du dévouement de notre gouvernement, de nos partenaires locaux et internationaux et des agents de santé.

l'Honorable Dr Marie Khemesse NGOM NDIAYE, Ministre de la Santé et de l'Action Sociale du Sénégal

Les progrès ont été catalysés, en partie, par des partenariats incluant le Programme d'élimination de l'onchocercose pour les Amériques, le Programme de lutte contre l'onchocercose en Afrique de l'Ouest), le Programme africain de lutte contre l'onchocercose et le Projet spécial élargi pour l'élimination des maladies tropicales négligées (ESPEN). En plus du Mectizan Donation Program (MDP) qui est l'initiative de pharmaco-philanthropie la plus ancienne.

Elle a été créée en 1987 par la société pharmaceutique MSD pour faciliter l'accès à son médicament Mectizan® (ivermectine) pour l'élimination de la cécité des rivières. Le programme touche plus de 400 millions de personnes chaque année et plus de 4 milliards de comprimés de Mectizan 3 mg ont été expédiés vers des pays d'endémie par Merck depuis sa création.

Dr Yao Sodahlon, directeur du programme de don de Mectizan

La conférence a été l'occasion pour les experts et les participants de souligner les progrès réalisés par différents pays dans l'élimination de l'onchocercose, et également d'explorer de nouvelles opportunités de partenariats pour soutenir les initiatives visant à accélérer l'élimination de l'onchocercose dans le monde. A cet effet, les différents intervenants ont particulièrement insisté sur l'importance des partenariats public-privé dans la mobilisation des financements pour réaliser des avancées significatives vers les objectifs fixés. Des groupes de travail spécifiques ont été créés lors de la conférence, s'est concentrée sur les principaux défis et proposant des stratégies pour les résoudre afin d'accélérer les objectifs d'élimination.

Les principaux domaines d'intervention du réseau sont le renforcement des communications et des partenariats, et le soutien aux pays pour qu'ils atteignent leurs objectifs en matière de lutte contre l'onchocercose d'ici 2030.

L'approbation aujourd'hui des termes de référence par le réseau GONE témoigne de l'appropriation, de l'engagement des partenaires à travailler plus étroitement, ensemble dans cette bataille difficile pour éliminer l'onchocercose.

Dr Maria Rebollo, responsable du programme mondial d'élimination de l'onchocercose à l'OMS

La feuille de route contre les MTN a fixé des objectifs très ambitieux, notamment la vérification de l'interruption de la transmission de l'onchocercose dans 12 pays d'ici 2030.

Le processus d'élimination de l'onchocercose doit être pleinement pris en charge par les gouvernements nationaux, y compris l'établissement d'une politique nationale, la création de partenariats pour la recherche et le soutien technique, ainsi que pour le financement national. Cependant, cela ne peut être réalisé qu'en intégrant des domaines tels que la gestion des données, la chaîne d'approvisionnement, l'accès aux soins dans le système de santé et en donnant aux agents de santé les moyens d'adopter une approche centrée sur la personne pour lutter contre les MTN et autres problèmes de santé.

Dr Ibrahima Socé Fall, directeur, Programme mondial OMS-MTN

Nous pensons que l'élimination de la cécité des rivières est tout à fait possible dans un avenir proche, mais le succès nécessitera l'innovation et l'intégration de nouveaux diagnostics et traitements dans le portefeuille pour relever les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés, tels que la co-infection ou la surveillance de Loa Loa. Les nouvelles technologies aideront à franchir le dernier kilomètre.

Dr Christy Hanson, directrice adjointe de BMGF

Investir dans la lutte contre les MTN est l'un des investissements les plus rentables en matière de santé publique, les traitements coûtant moins de 0,50 dollar par personne. Les mesures mises en place pour lutter contre ces maladies, en particulier l'onchocercose, ont un impact positif sur les communautés, notamment en améliorant les résultats en matière d'éducation, de santé et d'emploi.

Grâce à un effort final concerté, l'élimination de la maladie est réalisable, réaliste et rentable, avec le potentiel d'apporter d'énormes avantages en matière de santé publique et socio-économiques.

Mme Jamie Tallant, vice-présidente associée du END Fund

Les experts de GONE préconisent une approche intégrée et transversale et visent à faire du réseau un organisme de plaidoyer, aux niveaux national et international, pour soutenir l'effort final vers l'élimination.

Le Réseau mondial de l'onchocercose pour l'élimination est une plateforme indispensable pour aider les pays à atteindre les objectifs fixés dans la feuille de route mondiale 2030 pour les MTN.

Dr Francisca Olamiju, présidente du sous-groupe NDGO sur l'onchocercose

À propos du Réseau mondial de l'onchocercose pour l'élimination (GONE)

Le Réseau mondial pour l'élimination de l'onchocercose (GONE) a été lancé en janvier 2023 par l'Organisation mondiale de la santé, les États membres et les partenaires, dont l'objectif est de donner aux pays les moyens d'accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs de la feuille de route 2030 pour l'élimination de l'onchocercose. Les principaux domaines d'intervention du réseau sont le renforcement des communications et des partenariats et l'autonomisation des pays pour atteindre les objectifs 2030 de l'onchocercose. GONE est une initiative menée par les pays et soutenue par l'OMS, qui met l'accent sur le pragmatisme, la flexibilité et l'orientation vers des solutions pour répondre aux besoins des programmes nationaux. Le réseau intensifiera une approche intégrée et transversale et servira d'organisme de plaidoyer, aux niveaux national et international, pour soutenir le dernier kilomètre de l'élimination.

À propos de l'onchocercose

L'onchocercose (également connue sous le nom de cécité des rivières) est la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde et l'une des vingt maladies classées par l'OMS comme MTN. La cécité des rivières touche les personnes vivant pour la plupart dans des communautés rurales isolées et mal desservies dans certaines des régions les plus pauvres du monde. L'infection se propage par les mouches noires qui vivent à proximité des rivières au débit rapide. Il provoque de graves irritations cutanées, des démangeaisons et, à terme, une cécité irréversible.

Ecobank Ghana, en partenariat avec Speak Up Africa, le Programme national d'élimination du paludisme et d'autres partenaires, a officiellement lancé aujourd'hui  l'initiative " Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent " au Ghana, en présence des représentants du Ministère de la Santé. 

Le Ghana rejoint ainsi le Sénégal, le Burkina Faso, l'Ouganda et le Bénin, devenant le deuxième pays anglophone à lancer cette initiative innovante. Au Ghana, cette initiative stimulera les efforts nationaux antérieurs d'engagement du secteur privé, tels que le programme de prévention du paludisme par le secteur privé (2014-2017) et la campagne " Zéro palu ! Je m’engage " (avril 2019 - aujourd'hui). Les objectifs principaux sont de stimuler les contributions du secteur privé à l'objectif d'élimination du paludisme, de créer un réseau de champions du secteur privé et de renforcer les mécanismes de coordination nationaux.  

Selon le Rapport mondial sur le paludisme 2022, il y a eu 247 millions de cas et 619 000 décès dus au paludisme dans le monde, dont plus de 95 % en Afrique. Les enfants de moins de 5 ans représentent environ 76 % des décès, un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes en moyenne.    

" Bien que des progrès aient été réalisés dans la lutte contre le paludisme au Ghana, cette maladie continue de constituer une crise majeure de santé publique. C'est la première cause de fréquentation des services de consultation externe et l'une des principales causes d'admission à l'hôpital. Le paludisme pèse lourdement sur notre régime national d'assurance maladie (NHIS) et on estime qu'il coûte au pays 1 à 2 % de son produit intérieur brut (PIB) et aux entreprises environ 6,58 millions de dollars américains par an. Nous sommes fiers d'avoir le soutien d'Ecobank et du secteur privé ghanéen qui se joignent au gouvernement du Ghana pour mettre fin à cette crise. "

Dr Kwaku Agyeman Manu, l'honorable Ministre de la santé

Le secteur privé joue un rôle crucial dans la lutte contre le paludisme et a un intérêt particulier quant à son élimination. La maladie a un impact significatif sur les entreprises et l'économie, entraînant une baisse de la productivité, une augmentation des coûts des soins de santé et un fardeau pour la main-d'œuvre. En investissant dans la prévention et l'élimination du paludisme, le secteur privé contribue non seulement au bien-être de ses employés et de ses communautés, mais garantit également un environnement plus propice à la croissance durable des entreprises.

L'Union africaine et le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme ont lancé le mouvementpanafricain Zéro palu ! Je m’engage sur tout le continent en 2018. Adopté par 55 chefs d'État et gouvernements africains, 27 pays ont depuis lancé la campagne à l'échelle nationale, déclenchant un mouvement populaire qui vise à inciter les individus, les communautés, les dirigeants politiques et les organisations de la société civile à s'approprier la lutte pour mettre fin au paludisme. Pour soutenir le pilier de l'engagement du secteur privé de cette campagne, le groupe Ecobank et Speak Up Africa, un groupe d'action politique et de plaidoyer, ont lancé l'initiative l'initiative "Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent"  en 2020. 

" Pour que le monde mette définitivement fin au paludisme, tous les secteurs doivent s'impliquer pleinement dans la lutte contre cette maladie. Le secteur privé est un allié puissant dans ce combat. J'invite toutes les entreprises du secteur privé à unir leurs efforts à ceux des pays et de toutes les parties prenantes pour investir dans l'élimination du paludisme. Cela implique l'intégration de la lutte contre le paludisme dans leurs plans de responsabilité sociale d'entreprise. Il est temps d'atteindre l'objectif "zéro palu"! "

Dr Corine Karema, Directrice générale par intérim du partenariat RBM pour la lutte contre le paludisme

Comme dans la plupart des pays où le paludisme est endémique, l'un des principaux obstacles à son éliminationau Ghana est l'important déficit de financement pour la mise en œuvre complète du plan stratégique national du programme national d'élimination du paludisme (PSN 2021-2025). Le manque actuel de financement pour la lutte contre le paludisme dans le monde entier exige des actions urgentes de la part de tous les secteurs. 

" Le secteur privé est profondément affecté par le paludisme, en raison de l'absentéisme, de la baisse du pouvoir d'achat et de la diminution du PIB. En lançant l'initiative "Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent", nous appelons les entreprises du secteur privé à investir et à mettre en œuvre des stratégies innovantes pour contribuer à l'élimination du paludisme au Ghana. Ecobank Ghana annonce donc un fonds de contrepartie de 120 000 USD pour motiver d'autres entreprises du secteur privé à contribuer également au travail du Comité national de plaidoyer pour la lutte contre le paludisme, afin de s'assurer que tous les efforts sont alignés sur les priorités et les plans nationaux existants ".

Edward Botchway, directeur exécutif et responsable des services bancaires aux consommateurs 
" L’humanité a un choix : coopérer ou périr ". Cet appel du Secrétaire général des Nations Unies António Guterres en marge de la COP 27 reste d’actualité à l’occasion de la 2e conférence des Nations Unies sur l’Eau qui s’est ouverte mercredi à New-York. À sept ans de l’échéance des Objectifs de développement durable (ODD), nous sommes encore loin des cibles en matière d’accès universel aux services d’eau et d’assainissement.

Trois personnes sur dix dans le monde n'ont toujours pas accès à l'eau potable, une ressource vitale ! En Afrique subsaharienne, on estime que près d'un demi-milliard de personnes sont confrontées chaque jour à une pénurie d'eau et que plus de 700 millions de personnes n'ont pas accès à des installations sanitaires améliorées.

Conséquences : des centaines de millions de vies menacées par des maladies imputables au manque de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène ainsi que des secteurs économiques clés gravement affectés comme l’agriculture, la pêche ou encore l’exploitation minière. L'Afrique subsaharienne perd ainsi, chaque année, 5% de son produit intérieur brut en raison du manque d’eau.

Bien commun

Et pourtant, la ressource existe. Que ce soit en eaux souterraines ou de surface, notre continent dispose d’importantes ressources partagées qui peuvent contribuer à répondre aux besoins présents et futurs de nos populations. Comme l'avait si bien rappelé le Président Macky SALL lors du lancement de l'initiative Eau-Paix-Sécurité en 2015, ici à New-York, " L'eau est source de vie et de bien-être lorsque son usage fait appel à l'esprit de coopération et de partage ".

Le fleuve Sénégal, ressource commune à la Guinée, au Mali, à la Mauritanie et au Sénégal, en est un parfait exemple. En créant l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) il y a plus de 50 ans, nos pays ont très tôt compris que la coopération est un gage de paix, de cohésion sociale et de développement intégré pour nos communautés. La gestion concertée de ce patrimoine a joué un rôle considérable dans les progrès réalisés en matière d'accès à l'eau et à l'assainissement dans nos pays au cours des dernières décennies. Au Sénégal, par exemple, la vision d'un bien-être amélioré et d'une prospérité partagée - portée par le Plan Sénégal Émergent - a conduit à un accès à l'eau estimé à 95,1 % en milieu rural et 98,8 % en milieu urbain d'ici 2022 ; et à un accès à l'assainissement estimé à 89,8 % en milieu urbain et 59,7 % en milieu rural. Aujourd'hui plus que jamais, la coopération doit être notre arme aux niveaux national, régional et mondial pour relever les multiples défis auxquels nous sommes confrontés dans la réalisation de l'accès universel à l'eau et à l'assainissement.

Défis

Le manque des services d’eau et d'assainissement sûrs dans plusieurs régions du monde constitue une menace pour tous. Nous savons désormais que les crises sanitaires, mais aussi sécuritaires, migratoires et humanitaires, sont intimement liées à la sécurité de l’eau et de l’assainissement. Le stress hydrique, les inondations et les mouvements de populations induits par les changements climatiques accentuent les risques d’apparition des épidémies et menacent notre sécurité alimentaire. Plus grave, la rareté des financements durables des services d’eau et d’assainissements au niveau mondial et régional risque de compromettre les avancées réalisées jusqu’ici. Dans un tel contexte, il est fondamental de rassembler nos efforts afin de combler le fossé entre les communautés, les États et les régions du monde en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement. Pour cela, nous devons mettre en place des politiques de l’eau et de l’assainissement conçues et menées sous le prisme de la coopération. Cela est aussi valable pour les enjeux d’hygiène et d’assainissement qu’on ne peut pas dissocier des problématiques d’eau et d’assainissement.

Le " Blue Deal " pour la sécurité de l’eau et de l’assainissement, pour la paix et le développement

A cet égard, la Déclaration de Dakar adoptée lors du 9éme Forum mondial de l’Eau en mars 2022 et intitulée " Un Blue Deal pour la sécurité de l’eau de l’assainissement pour la paix et le développement " a déjà posé les jalons. En insistant sur l’urgence de renforcer la coopération bilatérale et multilatérale, la Déclaration de Dakar relève -entre autres- l’importance de garantir le droit à l’eau et à l’assainissement à travers des mécanismes de financements publics et privés innovants. Cette déclaration a, ainsi, posé les bases du Dialogue interactif n°4 sur " L’eau pour la coopération " que le Sénégal a eu l’honneur de co-présider avec la Confédération Suisse, lors de la conférence qui vient de s’achever à New York. Le Sénégal y a porté la contribution et la position commune de l’Afrique en mettant en perspective le " Blue Deal " endossé par le Comité Exécutif du Conseil des ministres Africains de l’Eau (AMCOW). À cette occasion, le Sénégal a également souligné l’importance de la coopération transfrontalière et internationale dans le domaine de l’eau, de la coopération intersectorielle ainsi que la place de l’eau dans la réalisation des objectifs de développement durable.

C’est fort de cette coopération entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé et autres acteurs de l’eau et de l’assainissement que nous pourrons faire face, ensemble, aux enjeux climatiques, économiques et sanitaires qui dépassent le cadre nos frontières respectives.

Cet article d'opinion a été publié à l'origine sur :

Africa.com en anglais
Jeune Afrique en français

Dakar, 8 mars 2023- À l'occasion de la journée internationale de la femme, Speak Up Africa et l'entreprise sociale Kitambaa ont signé une convention de partenariat pour améliorer l'accès des femmes et des jeunes filles aux services de santé menstruelle. Cette convention d'une durée de trois ans vient consolider la collaboration de longue date entre les deux organisations pour promouvoir la santé menstruelle et l'égalité des genres.

L'accès à une hygiène menstruelle adéquate fait partie des droits fondamentaux de la femme. Malheureusement, des millions de femmes et de jeunes filles en Afrique font encore face à d'énormes défis pour gérer leurs menstruations en toute sécurité et dignité en raison d'un manque d'information et de matériels de protection adéquats. Au Sénégal par exemple, 56% de jeunes filles interrogées lors d'une récente étude d'ONU Femmes estiment avoir déjà manqué l'école pendant la période de menstruation tandis que 27% de femmes ont déclaré que de mauvaises pratiques impactent leur santé sexuelle et reproductive.

La convention de partenariat signée entre Speak Up Africa et Kitambaa vise, entre autres, à intensifier la sensibilisation pour une prise en compte de la problématique de la gestion de l'hygiène menstruelle dans les politiques publiques.

" Notre vision est d'améliorer le bien-être économique et social des femmes et des jeunes filles en leur facilitant un accès aux informations et aux matériels appropriées pour une bonne gestion de l'hygiène menstruelle. Nous ne devons plus admettre que la menstruation, qui est un simple fait biologique, soit un frein à l'épanouissement des femmes et des jeunes filles ", Yaye Hélène Ndiaye, Directrice exécutive de Kitambaa.

Dans le cadre de ce partenariat, les interventions de Speak Up Africa et Kitambaa porteront notamment sur le renforcement des systèmes de santé pour l'accès aux services de santé menstruelle ainsi que la promotion des services liés à la gestion de l'hygiène menstruelle. Ces interventions porteront également sur le plaidoyer pour la mobilisation de ressources pour l'accès aux services de santé menstruelle et la prise en compte de la problématique de la gestion de l'hygiène menstruelle par les décideurs.

" La santé et l'hygiène menstruelle sont, aujourd'hui, des éléments essentiels de la réalisation de l'égalité entre les femmes et les hommes. Nous nous réjouissons de ce partenariat avec Kitambaa qui contribuera à garantir aux femmes et aux jeunes filles des moyens de gérer leur menstruation en toute dignité. Ce n'est qu'à ce prix que les femmes et les jeunes filles peuvent participer pleinement au développement économique et social ", Yacine Djibo, Directrice Exécutive, Speak Up Africa.

En 2021, Speak Up Africa et Kitamba ont lancé le projet " Gestion de l'Hygiène Menstruelle : du tabou au pouvoir économique " qui a pour objectif d'autonomiser les femmes et les filles et d'inciter les décideurs à mettre en œuvre des politiques publiques prenant en compte les besoins spécifiques des femmes et des filles en matière de gestion de l'hygiène menstruelle.

Canal + Sénégal a fait un don de 1500 moustiquaires à la région médicale de Kaolack ce mercredi 20 décembre dans le cadre de l'initiative " Zéro Palu ! Les entreprises s'engagent ". Cette initiative lancée en 2020 par le groupe Ecobank en partenariat avec Speak Up Africa et le partenariat RBM pour en finir avec le paludisme vise à mobiliser le secteur privé dans la riposte au paludisme. Le lot de moustiquaires imprégnées à longue durée d'action (MILDA) a été remis symboliquement au Gouverneur de Kaolack. Il permettra d'appuyer les efforts mis en œuvre par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) dans sa stratégie nationale d'élimination du paludisme au Sénégal.

Selon le rapport mondial 2022 de l'OMS, le nombre de décès liés au paludisme en 2021 est estimé à 619 000. En Afrique, les enfants de moins de cinq ans représentent 80% des cas.

Canal + Sénégal s'est donc engagé à soutenir le Programme par un don de moustiquaire à destination des enfants talibés de la région de Kaolack.

Engagé depuis 2021 dans le combat contre le paludisme à travers l'initiative " Zéro Palu ! Les entreprises s'engagent " , Canal + Sénégal avait notamment offert 1000 moustiquaires à l'association Special Olympics Sénégal en novembre 2021 avec l'appui de Speak Up Africa et en collaboration avec le PNLP. En avril 2022, le groupe a accompagné le PNLP à mener une campagne de sensibilisation sur le paludisme diffusée sur les chaînes de télévision Sunu Yeuf et Canal+ Afrique.

"Ce don constitue pour Canal+ Sénégal une contribution supplémentaire à la mise en œuvre du plan stratégique national du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Ces actions entrent en droite ligne de notre responsabilité sociétale en tant qu'entreprise car elles nous permettent de participer de manière effective aux actions de lutte contre le paludisme dont l'incidence est assez élevée dans la région de Kaolack" a déclaré Cheikh Ahmadou Bamba Sarr (Directeur Général de Canal + Sénégal) lors de la cérémonie de remise symbolique des moustiquaires au Gouverneur de Kaolack. 

La cérémonie a débuté par la remise officielle du don au Gouverneur suivi de la visite d'un daara de la région où les enfants ont participé à un quizz interactif sur le paludisme en présence des autorités et des représentants du PNLP de Canal + et de Speak Up Africa. Les enfants de moins de cinq ans étant une cible à risque, l'objectif à travers cette animation est de les sensibiliser aux gestes de prévention et surtout à reconnaître les symptômes de la maladie.

La Directrice Exécutive de Speak Up Africa, Yacine Djibo a remercié Canal + pour l'engagement constant dans ce combat.

" Canal+ fait partie des entreprises de référence dans l'engagement du secteur privé agissant aux côtés du Programme National de Lutte contre le Paludisme. Speak Up Africa à travers l'initiative Zéro Palu ! Les entreprises s'engagent vous exprime sa profonde gratitude pour ces actions hautement importantes. Nous espérons poursuivre cette collaboration avec des actions impactantes en 2023 afin d'appuyer davantage le PNLP dans la mobilisation de ressources pour le financement de la mise en œuvre du plan Stratégique national 2021-2025 ".

Le Coordonnateur National du PNLP, Dr Doudou Sene a à son tour félicité l'engagement de Canal + Sénégal qui a multiplié ces deux dernières années les actions de communication et les dons participant ainsi aux efforts nationaux de lutte contre le paludisme.

" Nous encourageons les entreprises du secteur privé à suivre l'exemple de Canal + et à rejoindre l'initiative Zéro Palu ! Les entreprises s'engagent afin de mettre fin au paludisme au Sénégal d'ici 2030. "

Kigali, le 13 décembre 2022- Speak Up Africa et ses partenaires Amazon Web Services, Digital Health Network, IntraHealth, PATH Qhala et UNICEF ont lancé le mouvement " Femmes Africaines dans la santé digitale "afin de renforcer l'engagement et le leadership des femmes dans la santé digitale en Afrique. Ce mouvement qui a une vocation multisectorielle a été lancé lors de la2ème Conférence Internationale sur la Santé Publique en Afrique (CPHIA) ce lundi 12 décembre qui marque la journée internationale de la couverture sanitaire universelle.

La santé digitale est un levier important pour venir à bout des difficultés d'accès aux services de soins de qualité en Afrique tels que le déficit de personnels soignants ou l'enclavement de certaines zones. Ainsi, elle permet une plus grande inclusion par rapport à l'offre de service de qualité nécessaire à la réalisation effective de la couverture sanitaire universelle. Ces difficultés impactent particulièrement les femmes qui, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), constituent une grande partie de la charge de morbidité et de mortalité sur le continent. Pourtant, des barrières structurelles et sociales comme l'accès limité au numérique, aux filières technologiques et scientifiques, le manque d'investissement dans la santé des femmes ainsi que dans les initiatives portées par des femmes empêchent ces dernières de contribuer pleinement à l'essor de la santé digitale sur le continent. Ces obstacles excluent la majorité des femmes des opportunités du marché de la santé digitale qui devrait atteindre 430,53 milliards de dollars en 2022.  

" Aujourd'hui les femmes ne représentent que 30% des chercheurs et innovateurs en Afrique alors qu'elles représentent plus de 50% de la population générale. Le mouvement 'Femmes Africaines dans la santé digitale 'va contribuer à inverser cette tendance et à supprimer les barrières qui empêchent les femmes de participer pleinement à la santé digitale. Il est important d'investir dans le renforcement des capacités en leadership et innovation pour les femmes en matière de santé digitale afin de garantir une prise en compte réelle des besoins de santé spécifiques des femmes et des jeunes filles ", a indiqué Dr Maïmouna Diop Ly, Conseillère en Santé publique et Financement à Speak Up Africa.

Équité en matière de santé

En rassemblant des parties prenantes issues de divers secteurs notamment le numérique, le genre et la santé mondiale, " Femmes Africaines dans la santé digitale " a pour vocation d'éliminer la fracture numérique liée au genre et assurer une collaboration efficace entre tous les secteurs pour un renforcer le leadership et l'engagement des femmes dans la santé numérique. Ces interventions à l'endroit des décideurs politiques, du secteur privé et aux parties prenantes porteront sur le renforcement des capacités des femmes dans le secteur du numérique, la promotion d'un environnement favorable à l'entreprenariat féminin et l'investissement dans les initiatives féminines de santé digitale.

" Les femmes jouent déjà un rôle crucial dans nos systèmes de santé en Afrique. Mettre en place le mouvement 'Femmes Africaines dans la santé digitale'pour promouvoir leur place dans l'écosystème de santé digitale est primordial pour atteindre l'équité en matière de santé " note Jean Philbert Nsengimana, Responsable en Chef, de la santé numérique, CDC Afrique.

Et d'ajouter : " Nous lançons un appel aux acteurs et actrices du secteur numérique et de la santé, aux organisations de la société civile et autres parties prenantes à rejoindre cette initiative afin d'optimiser nos actions pour renforcer le leadership et l'engagement des femmes dans la santé digitale en Afrique ".

A propos de Speak Up Africa Basée à Dakar, au Sénégal, Speak Up Africa est une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, favoriser les changements de politiques et renforcer la sensibilisation autour du développement durable en Afrique. À travers nos programmes, nos réseaux et avec l'aide de nos partenaires, nous assurons que les décideurs rencontrent les acteurs de terrain, que des solutions soient présentées et que chaque secteur - des citoyens et groupes de la société civile aux partenaires financiers et dirigeants d'entreprises - contribue de manière critique au dialogue et s'efforce d'agir de manière concrète pour la santé et le développement durable sur le continent.

Déclaration des Voix Essentielles dans le cadre de la campagne des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre

Nous, Voix Essentielles du Sénégal, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire, réunies à Abidjan ces 30 novembre et1er décembre 2022 dans le cadre de la campagne mondiale 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre, appelons d'urgence les gouvernements et leaders africains à des actions fortes afin de briser les stéréotypes socio-culturels qui nourrissent les violences faites aux femmes et aux jeunes filles.

La plupart des gouvernements reconnaissent la parité et l'émancipation des femmes comme des facteurs essentiels du développement de leur pays. Mais dans les faits, le statut social et le rôle qui sont dévolus aux femmes et aux jeunes filles dans nos sociétés restent très traditionnels.

Nous continuons d'assumer une part disproportionnée des travaux domestiques et champêtres, de l'éducation des enfants. Même lorsque nous sommes coptées dans les cercles de décision, nos voix sont peu valorisées en raison de notre statut de femme qui devient, malheureusement un frein à la pleine expression de notre leadership. En tant qu'organisations de femmes œuvrant pour le respect des droits des femmes, nous travaillons au quotidien à lever les barrières religieuses, économiques et socio-culturelles pour favoriser le plein épanouissement des femmes et filles.

Dans nos milieux, notre engagement en tant que féministes est encore mal perçu, certains nous considérant comme des " femmes de mœurs légères ", déconnectées de nos coutumes et sous influence de la culture occidentale. Pourtant, notre dévotion pour une société plus juste reste indispensable pour éliminer toute forme de violence à l'égard des femmes et des filles.

Féminicides, viols, harcèlement, cyber harcèlement, agressions physiques, verbales et sexuelles, mariage précoce, exclusion sociale, précarité menstruelle... Ces formes de violences sont quotidiennes dans nos communautés.

En Afrique de l'Ouest, plus de 40% des femmes sont victimes de violence physique et/ou sexuelle [1]. Ces violences sont tellement habituelles qu'elles tendent à être normalisées par les femmes elles-mêmes. En Côte d'Ivoire par exemple, 34% des femmes estiment qu'un mari a le droit de battre sa femme [2]. La proportion est de 30% au Burkina Faso et 31% au Sénégal. Dans le cas du mariage forcé, on estime qu'une fillette de moins de 18 ans est mariée de force chaque deux secondes dans le monde[3].

Outre ces formes de violence, nous avons aussi la précarité menstruelle. En effet, on note qu'environ 30% des femmes de moins de 35 ans sont concernées par la précarité menstruelle, c'est-à-dire le manque d'accès aux protections hygiéniques pour des raisons économiques. Le tabou culturel autour de la menstruation et le déficit d'informations accentue cette précarité chez les femmes et les filles.

Dans nos pays, le pouvoir de décision des femmes en ce qui concerne leur corps, leur sexualité et leur santé reproductive reste extrêmement faible. Conséquence : la prévalence contraceptive reste très faible. En Côte d'Ivoire par exemple, seulement 21% de femmes ont accès aux outils de contraception.

Le manque d'informations, la crainte des effets secondaires, le pouvoir décisionnel de l'homme, les interdictions religieuses et les contradictions socioculturelles empêchent les femmes d'avoir accès à ces outils pourtant vitaux pour leur santé. L'exclusion et la sous-représentation dont nous sommes victimes dans les instances de prise de décisions sont encore plus accentuées chez certains groupes de femmes notamment celles qui vivent avec un handicap.

A l'occasion de la campagne mondiale " 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre " de cette année, nous, organisations Voix Essentielles rappelons que la protection des droits des femmes et des jeunes filles est fondamentale pour le développement durable, la croissance économique, la paix et la sécurité.

Aussi, nous appelons les gouvernements et leaders africains à respecter leurs obligations à protéger leurs citoyennes en éliminant toutes formes d'inégalités et de discriminations faites aux femmes.

Conscients que l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et jeunes filles sont primordiales pour un développement durable, nous demandons aux gouvernements et leaders africains de garantir aux femmes et aux jeunes filles un environnement socio-juridique et institutionnel sûr afin de leur permettre de vivre sans mutilations génitales, mariage forcé, viol ou toute autre forme de violences sexuelles, physiques ou verbales.

Nous les encourageons à maintenir et renforcer leurs efforts pour favoriser l'accès à une éducation de qualité, y compris l'éducation à la sexualité, afin de développer l'estime de soi et autonomiser les femmes et jeunes filles à défendre leurs droits et prendre en main leur santé.

Rappelant qu'il est indispensable d'investir dans le leadership féminin et l'autonomisation des femmes, nous appelons à développer et soutenir financièrement les organisations de Femmes et jeunes filles qui œuvrent à amplifier les voix des femmes. Ces organisations sont essentielles pour créer des sociétés prospères que nous souhaitons.

Afin de capitaliser leurs potentiels et optimiser leurs actions, nous exhortons ces organisations de femmes et jeunes filles où qu'elles se trouvent, ainsi que toutes les organisations de la société civile engagées dans la défense des droits des femmes, à travailler de concert, à unir leurs voix et leurs forces pour un monde plus juste auquel nous aspirons tous.

Fait à Abidjan, le 10 décembre 2022


[1] Rapport analytique sur la situation des violences faites aux femmes et aux filles et des avancées réalisées en Afrique

[2] Données Banque Mondiale

[3] Le mariage précoce et forcé : qu'est-ce que c'est ? Plan International

En tant qu'organisations Voix Essentielles du Sénégal, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire, réunies à Abidjan du 30 novembre au1er décembre 2022, et dans le cadre de la campagne des 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre, nous appelons de toute urgence les gouvernements et les dirigeants africains à entreprendre des actions fermes pour s'attaquer aux stéréotypes socioculturels qui alimentent la violence contre les femmes et les filles.

Alors que la plupart des gouvernements reconnaissent l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes comme des facteurs clés du développement de leur pays, le statut social et les rôles des femmes et des filles dans nos sociétés restent très traditionnels. En tant que femmes, nous continuons à assumer une part disproportionnée du travail domestique et rural et de l'éducation des enfants, et même lorsque nous sommes incluses dans les cercles de décision, nos voix ne sont pas valorisées en raison de notre sexe, ce qui devient malheureusement un obstacle à la pleine expression de notre leadership.

En tant qu'organisations engagées dans la réalisation des droits des femmes, nous travaillons chaque jour à faire tomber les barrières religieuses, économiques et socioculturelles pour permettre aux femmes et aux filles de réaliser pleinement leur potentiel.

Au sein de nos communautés, notre engagement en tant que féministes est encore mal perçu. Nous sommes vues comme des " femmes aux mœurs légères ", déconnectées de notre culture et sous l'influence de la culture occidentale. Pourtant, notre engagement pour une société plus juste reste indispensable pour éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles.

Féminicides, viols, harcèlement, cyber-harcèlement, agressions physiques, verbales et sexuelles, mariages précoces, exclusion sociale, précarité menstruelle... Ces formes de violence sont quotidiennes dans nos communautés.

En Afrique de l'Ouest, plus de 40% des femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles[1]. Ces actes de violence sont si courants qu'ils tendent à être normalisés par les femmes elles-mêmes. En Côte d'Ivoire, par exemple, 34% des femmes pensent qu'un mari a le droit de battre sa femme[2]. La proportion est de 30% au Burkina Faso et de 31% au Sénégal. En ce qui concerne le mariage forcé, on estime qu'une fille de moins de 18 ans est mariée de force toutes les deux secondes dans le monde[3].

En plus de ces formes de violence, la précarité menstruelle est également un problème. On constate qu'environ 30% des femmes de moins de 35 ans sont touchées par la précarité menstruelle, c'est-à-dire le manque d'accès aux protections hygiéniques pour des raisons économiques. Le tabou culturel entourant les menstruations et le manque d'information accentuent cette précarité chez les femmes et les jeunes filles.

Dans nos pays, la capacité des femmes à prendre des décisions concernant leur corps, leur sexualité et leur santé génésique reste extrêmement faible. En conséquence, la prévalence contraceptive reste très faible. En Côte d'Ivoire, par exemple, seulement 21% des femmes ont accès à des outils contraceptifs.

Le manque d'information, la peur des effets secondaires, le pouvoir de décision des hommes, les interdits religieux et les contradictions socioculturelles empêchent les femmes d'avoir accès à ces outils, pourtant vitaux pour leur santé. L'exclusion et la sous-représentation sont encore plus marquées pour certains groupes de femmes, notamment celles qui vivent avec un handicap.

Cette année, dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre, nous, les Voix Essentielles, réaffirmons que la protection des droits des femmes et des filles est fondamentale pour le développement durable, la croissance économique, la paix et la sécurité. Nous appelons donc les gouvernements et les dirigeants africains à respecter leurs engagements à protéger leurs citoyens en éliminant toutes les formes d'inégalité et de discrimination à l'égard des femmes.

Sachant que l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles sont essentielles au développement durable, nous appelons les gouvernements et les dirigeants africains à garantir un environnement socio-juridique et institutionnel sûr pour que les femmes et les filles puissent vivre à l'abri des mutilations génitales féminines, des mariages précoces, des viols ou de toute autre forme de violence sexuelle, physique ou verbale.

Nous les encourageons à maintenir et à renforcer leurs efforts pour promouvoir une éducation de qualité, y compris une éducation sexuelle, afin de renforcer l'estime de soi et de donner aux femmes et aux filles les moyens de défendre leurs droits et de prendre en main leur santé.

Rappelant la nécessité d'investir dans le leadership et l'autonomisation des femmes, nous appelons au développement et au soutien financier des organisations de femmes et de filles qui œuvrent pour amplifier la voix des femmes. Ces organisations sont essentielles pour créer les sociétés prospères que nous souhaitons.

Pour capitaliser sur leur potentiel et optimiser leurs actions, nous exhortons ces organisations de femmes et de filles, où qu'elles soient, ainsi que toutes les organisations de la société civile engagées dans la protection des droits des femmes, à travailler ensemble, à unir leurs voix et leurs forces pour un monde plus juste auquel nous aspirons tous.

Abidjan, le10 décembre 2022


[1] Rapport sur la violence sexiste en Afrique

[2] Données de la Banque mondiale

[3] Le mariage précoce et forcé : de quoi s'agit-il ? Plan International

Le Ministère de la Santé et de l'Action sociale représenté par son Directeur de cabinet M. Alphonse Ousmane Thiaw a procédé ce jeudi 17 novembre à la validation de trois importants plans nationaux dont le Plan National de Plaidoyer élaboré avec l'appui de Speak Up Africa. Ces plans devront permettre d'accélérer l'élimination du paludisme qui reste un véritable problème de santé publique en Afrique et au Sénégal en particulier. 

Selon le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), le nombre de cas confirmés de paludisme a considérablement augmenté entre 2020 et 2021 passant de 445 313 cas à 536 850 cas, soit une augmentation de 20,56%.

Pour atteindre l'objectif d'élimination du paludisme à l'horizon 2030, le Ministère de la Santé et de l'Action sociale à travers le PNLP a élaboré trois plans nationaux à savoir : le plan de plaidoyer pour l'élimination du paludisme, le plan d'accélération vers l'élimination, et le plan de gestion des résistances des vecteurs aux insecticides pour la période de 2022-2025. 

Le Plan National de Plaidoyer a été élaboré le 20 mai 2022 en vue d'atteindre les objectifs de mobilisation des ressources pour l'élimination du paludisme . Il a été élaboré dans le cadre de la campagne " Zéro Palu ! Je m'engage " lancée en 2014 au Sénégal en collaboration avec les ONG PATH et Speak Up Africa puis à l'échelle continentale par la Commission de l'Union Africaine et le partenariat RBM pour en finir avec le paludisme. Cette campagne porte sur trois principaux axes : l'engagement politique, l'engagement du secteur privé et l'engagement communautaire.

" L'efficacité du plan national de plaidoyer permettra de renforcer la mobilisation des ressources pour appuyer le PNLP à atteindre l'objectif d'élimination du paludisme d'ici 2030. Je réitère mes félicitations à l'ensemble des acteurs engagés pour les efforts menés conjointement. "

Alphonse Ousmane Thiaw, Directeur de cabinet du Ministère de la Santé et de l'Action sociale.

Alphonse Ousmane Thiaw, Directeur de cabinet du Ministère de la Santé et de l'Action sociale.

" Le Sénégal fait partie des 35 pays qui doivent atteindre l'élimination du paludisme à l'horizon 2030. Les efforts n'ont jamais cessé d'être menés pour réduire le fardeau de cette maladie. En 2014, le Sénégal a servi de modèle et a permis à travers la campagne " Zéro Palu ! Je m'engage " à 55 pays du continent à s'engager dans la lutte contre le paludisme. La réduction de la transmission palustre est une réalité pourtant l'élimination représente un défis auquel nous devons tous faire face car le temps nous ait compté. "

Alphonse Ousmane Thiaw, Directeur de cabinet du Ministère de la Santé et de l'Action sociale.

Après avoir remercié les partenaires techniques et financiers qui ont accompagné l'élaboration des trois plans, le coordonnateur du PNLP Dr Doudou Sene a, pour sa part, rappelé l'importance de mobiliser des ressources au niveau national pour atteindre l'élimination du paludisme. Il a également présenté les trois différents plans notamment le Plan National de Plaidoyer dont les objectifs visent la mobilisation des ressources domestiques.

Dr Doudou Sene, coordonnateur du PNLP

Dr Astou Fall, Directrice des programmes chez Speak Up Africa a saisi l'opportunité de la validation de ces plans nationaux pour remercier le groupe Ecobank pour son fort engagement à travers l'initiative " Zéro Palu ! Les entreprises s'engagent ", ainsi que les autres entreprises contributrices au niveau du Sénégal, notamment Canal+ Sénégal, I-CONS et IAMGOLD. 

" Ces entreprises constituent des modèles d'entreprises engagées dans le bien-être du peuple sénégalais et devraient inspirer d'autres entreprises à contribuer à la lutte contre le paludisme. "

Dr Astou Fall, Directrice des programmes chez Speak Up Africa

La représentante de l'OMS, Dr Spes a salué les efforts menés à travers ces plans élaborés de façon inclusive avec un objectif commun : la vision d'un Sénégal émergent sans paludisme. Elle a magnifié le travail accompli par le Ministère de la Santé à travers le PNLP. 

" L'engagement des partenaires et du secteur privé est un grand pas vers l'atteinte des objectifs visés. La mise en œuvre de ces plans est véritablement cruciale pour l'élimination du paludisme au Sénégal. "a déclaré Dr Spes.

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