Pour en finir avec le paludisme, le Bénin se dote d’un Plan de plaidoyer national

Communiqué de presse - 11 novembre 2021

Le Bénin dispose depuis 2020 d’un Plan stratégique intégré orienté vers l’élimination des pathologies prioritaires telles que le VIH/Sida, le paludisme, la tuberculose, les hépatites virales, les Infections Sexuellement Transmissibles et les maladies à potentiel épidémique 2020-2024 (PSNIE). Ce plan vise à lutter contre ces maladies de façon intégrée afin d’améliorer la santé globale des populations, en particulier celles des plus vulnérables.

À ce jour, le paludisme demeure un véritable problème de santé publique au Bénin. Il représente le premier motif d’hospitalisation enregistré dans les centres hospitaliers du pays et la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. En 2019, 2 515 038 personnes ont été affectées par le paludisme avec 3 234 cas de décès.

Aujourd’hui, l’ensemble des parties prenante est unanime sur le fait que la lutte contre le paludisme nécessite une approche multisectorielle à travers le renforcement des interventions et des stratégies innovantes et une implication de tous les acteurs du développement dans un esprit de concertation et de vision commune.

Dans le cadre des activités de la campagne ‘’Zéro Palu ! Je m’engage’’ et dans le but de coordonner les activités de plaidoyer et de garantir la conformité des interventions de plaidoyer avec les priorités nationales, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a organisé avec le soutien de Speak Up Africa, un atelier d’élaboration du premier plan de plaidoyer national en faveur de la lutte contre le paludisme au Bénin sur la période 2022-2024.

L’élaboration de ce Plan de plaidoyer s’est tenue du 2 au 6 novembre 2021 en présence, entre autres, de représentants de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Conseil Économique et Social, de l’Instance Nationale de Coordination du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (INC/FM/BENIN), de l’ONG CRS, du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable, du Ministère de l’Économie et des Finances, des Cadres du Ministère de la Santé, de la Plateforme du Secteur Sanitaire Privé du Bénin, Entreprises du Secteur privé, d’organisations de la société civile (OSC) et d’organisations communautaires de base (OBC), des médias et de l’Association nationale des communes du Bénin.

L’atelier a permis de définir le but principal du plaidoyer, de formuler les objectifs clés et d’adresser les activités à mettre en œuvre dans le cadre d’un plaidoyer national pour la priorisation et l’augmentation des ressources nationales en faveur de la lutte contre le paludisme. 

Soulignons que la contribution de ce Plan de plaidoyer national en faveur de la lutte contre le paludisme 2022-2024 à l’atteinte des objectifs du Plan stratégique intégré orienté vers l’élimination 2020-2024 (PSNIE) au Bénin, passe par une prise en charge des axes stratégiques prioritaires ci-après :  

  • Engagement des pouvoirs publics pour une meilleure priorisation et augmentation de ressources nationales en faveur de la lutte contre le paludisme au Bénin ;
  • Engagement des entreprises (PME, PMI, Multinationales, Grande entreprises etc.) du secteur privé béninois et mobilisation des ressources domestiques pour le financement de la lutte contre le paludisme ;
  • Engagement des organisations de la société civile, des médias spécialisés sur les questions de santé et environnement et des organisations à base communautaire pour un engagement communautaire soutenu en faveur de la lutte contre le paludisme.

Ce précieux outil développé, à travers un processus participatif va désormais guider les parties prenantes concernées à concevoir, mettre en œuvre, surveiller et évaluer les interventions de plaidoyer pour s’assurer qu’elles sont compatibles avec les politiques nationales et internationales actuelles en vue de parvenir à l’élimination du paludisme au Bénin d’ici 2030.

« Malgré les nombreux efforts et les avancées encourageantes, l’Afrique reste confrontée à des menaces majeures engendrées par le paludisme. Pour réussir à juguler cette endémie, nous devons agir à tous les niveaux, depuis les communautés locales jusqu’au niveau national. Et le seul moyen d’y parvenir est de mutualiser nos efforts. Un partenariat multisectoriel permettra de sauver des millions de vies et de libérer nos communautés africaines de ce fardeau. »

Carina Ndiaye, directrice des opérations stratégiques de la Commission européenne. Speak Up Africa

Ces dernières années, des progrès significatifs ont été enregistrés dans le cadre de la lutte contre le paludisme au Bénin. Malgré la pandémie de la Covid-19, le gouvernement a œuvré pour poursuivre la mise en œuvre d’interventions de lutte contre le paludisme essentielles à l’atteinte de notre objectif commun d’élimination de la maladie.

LeDr Cyriaque Affoukou, coordinateur national adjoint du programme national de lutte contre le paludisme, a déclaré dans son discours d'ouverture officiel de l'atelier,

« Au cours de ces dernières années, le fardeau du paludisme a ainsi été allégé grâce au financement accru fourni par les partenaires techniques et financiers. Cependant, les conséquences sanitaires et socioéconomiques néfastes du paludisme restent une source de préoccupation majeure. Plus que jamais des investissements supplémentaires s’avèrent nécessaires pour pouvoir consolider les acquis et accélérer les progrès vers l’élimination du paludisme d’ici 2030. »

Dr. Cyriaque Affoukou, coordinateur national adjoint du programme national de lutte contre le paludisme

Pour l’honorable Aké Natondé, le paludisme constitue l’une des maladies infectieuses qui déciment les populations et sa prise en charge intégrale nécessite assez de moyens. C’est pourquoi, en tant que champion national de la lutte contre le paludisme, il travaille activement pour amener les décideurs à l’échelle national à une meilleure priorisation et une augmentation des ressources allouées à la lutte contre le paludisme.

« Nous avons accepté de prêter notre voix pour appuyer le plaidoyer en faveur de la lutte contre le paludisme, car nous sommes conscients du danger que constitue cette maladie pour notre continent et notre pays. En qualité de parlementaire, nous avons toujours mis un point d’honneur à convaincre les décideurs politiques au niveau national, le gouvernement, l’Assemblée nationale et tous les autres à avoir à cœur cette lutte contre le paludisme. Mieux, nous travaillons activement avec le soutien du Président de l’Assemblée nationale à mobiliser les autres parlementaires au cours des dialogues entre l’Assemblée nationale et la société civile qui précèdent toujours le vote du budget, afin d’amener le gouvernement à tenir grand compte du paludisme dans le vote du budget général de l’état, gestion 2022. »

M. Aké Natondé, membre de l'Assemblée nationale, président de la commission de l'éducation, de la culture, de l'emploi et des affaires sociales, promoteur de l'Université du commerce et de la gestion et champion national.

La société civile joue un rôle important et crucial dans le cadre du contrôle et de l’élimination du paludisme. C’est pourquoi, Speak Up Africa s’attèle depuis des années à mettre à la disposition de son réseau d’OSC un accompagnement technique et financier. Une des OSC bénéficiant de cet appui est membre de l’INC/FM/BENIN.

« Les OSC constituent un pilier essentiel de la lutte contre le paludisme, car à travers leurs actions, elles sensibilisent les populations et font remonter leurs sollicitations et attentes vers les autorités locales et les décideurs dans une démarche de plaidoyer en vue d’une meilleure prise en compte de cette maladie. »

Yvette Alavo, Directrice exécutive de l'ONG ICONE 360°.

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