Cotonou, le 26 septembre 2025 – À l’initiative de l’Assemblée nationale du Bénin, à travers le Caucus des parlementaires pour l’élimination du paludisme une réunion multipartite de haut niveau pour le financement durable de l’élimination du paludisme, du VIH, de la tuberculose et le renforcement du système de santé s’est tenue à l’Hôtel Golden Tulip Le Diplomate de Cotonou.
Alors que le monde célèbre le 80ᵉ anniversaire des Nations Unies, cette rencontre de Cotonou, soutenue financièrement et techniquement par Speak Up Africa, a rassemblé une cinquantaine de participants, dont des parlementaires, des représentants d’institutions nationales et internationales, des organisations de la société civile ainsi que des acteurs du secteur privé et des médias. L’objectif étant d’évaluer la situation actuelle du financement du Fonds mondial et de renforcer l’engagement des parties prenantes en vue d’accroître les ressources domestiques pour l’élimination des maladies prioritaires et pour un système de santé solide, inclusif et plus résilient.
Des échanges riches révélant des gaps financiers préoccupants
Les participants ont eu droit à cinq présentations suivies de discussions, portant notamment sur:
Il faut noter que, suite au contexte financier mondial actuel, le Bénin a connu 13% de réduction sur les subventions liées à la 7ème reconstitution du Fonds mondial couvrant la période de 2024 à 2026,occasionnant des incidences majeures sur la santé des populations. Cumulativement, sur les financements du gouvernement américain, le VIH sida a connu une réduction de 16,4% sur une prévision initiale de 6 100 000 USD, soit 1 000 000 USD de moins. Et le paludisme une diminution de 2 266 286 USD sur une prévision initiale de 4 131 083 USD, soit 54,9%.
Cependant, le Gouvernement béninois, quant à lui, a contribué à hauteur de 26 370 199 512FCFA au cofinancement du Fonds mondial sur le cycle en cours (GC7, 2024-2026). Cette contribution est orientée vers l’achat d’intrants (médicaments, réactifs, équipements médicaux) et le renforcement du système de santé (à travers la mise en œuvre de la politique de santé communautaire).
Des engagements renouvelés
Les nombres annuels de nouvelles infections et de décès dus au VIH sont de 1 359 et 1 597, respectivement en 2024. En ce qui concerne la tuberculose, en 2024, un total de 4 067 cas toutes formes confondues ont été dépisté et par rapport au paludisme qui demeure la première cause de consultation dans les formations sanitaires, au cours de la même année, le pays a enregistré environ 1 655 401 dont 522 458 chez les enfants de moins de 5 ans.
« Le Fonds mondial a prouvé son efficacité : plus de 59 millions de vies sauvées dans le monde depuis sa création. Mais les prochaines années seront décisives. 18 milliards de dollars doivent être mobilisés pour sauver 23 millions de vies supplémentaires, prévenir 400 millions d’infections et réduire de 64 % la mortalité combinée du VIH, de la tuberculose et du paludisme d’ici 2029. » a rappelé Franz Okey, Conseiller régional au plaidoyer de Speak Up Africa.
Dans son allocution d’ouverture, l’Honorable Constant Nahum a salué l’engagement du Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, pour son soutien constant à l’action parlementaire en faveur de la santé publique.
« En tant que parlementaires, nous avons la responsabilité de créer un cadre juridique favorable à la lutte contre ces pandémies, veiller à l’allocation de ressources domestiques conséquentes et durables et renforcer notre mission de contrôle de l’action gouvernementale afin que chaque franc mobilisé soit utilisé efficacement au bénéfice des populations. » ajouta le Coordonnateur du Caucus des parlementaires pour l’élimination du paludisme.
Représentant le Ministre de la Santé, le Dr Anita Wadagni, Secrétaire exécutive du CNLS-TP insta : « Nous nous retrouvons dans un contexte ou des ressources extérieures prévues pour accompagner les pays ont été significativement réduites sinon totalement suspendues. Ceci rappelle une fois encore aux pays la nécessité de diversifier les sources de financement en insistant sur les ressources domestiques. »
Un appel de Cotonou pour la 8ᵉ reconstitution des ressources
La réunion s’est conclue par l’Appel de Cotonou, un plaidoyer fort adressé aux gouvernements africains, aux donateurs internationaux, aux investisseurs philanthropiques et au secteur privé afin d’assurer le succès de la 8ᵉ reconstitution des ressources du Fonds mondial, prévue le 21 novembre 2025 à Johannesburg, en marge du Sommet du G20.
Portée par l’Honorable Natondé Aké, au nom de tous les parlementaires.
Les élus se sont engagés à :
Ils ont lancé un appel solennel aux donateurs, gouvernements partenaires, investisseurs philanthropiques et leaders du secteur privé africain, les invitant à s’engager pleinement afin que l’élimination des grandes maladies infectieuses d’ici 2030 devienne une réalité.
« Aujourd’hui, nous envoyons un signal clair depuis Cotonou : nous ne reculerons devant rien – Stop At Nothing – pour protéger nos communautés et bâtir une Afrique en meilleure santé. » a conclu l’Honorable champion Natondé Aké.