Pourquoi le partage des connaissances peut aider à faire progresser l'agenda de l'assainissement à travers l'Afrique

Blog - 17 juin 2019

La semaine dernière, j'ai eu le plaisir de me rendre au centre d'assainissement de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, pour rencontrer un groupe de délégués du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Bénin qui sont venus voir ce qu'ils pouvaient apprendre des pratiques locales d'assainissement.

J'ai trouvé incroyablement encourageant de voir cette collaboration entre les trois pays. Les délégués, dont le maire de Yamaoussoukro en Côte d'Ivoire, ont appris des leçons cruciales et des approches de meilleures pratiques en matière d'assainissement, notamment sur l'approche novatrice de WaterAid Burkina Faso, connue sous le nom d'assainissement total dirigé par Leader (LLTS).

Pour ceux qui ne connaissent pas le terme SLTL, il s'agit d'une approche conçue pour aider les dirigeants communautaires à aider le grand public à avoir accès à des toilettes adéquates. Lorsqu'il s'agit de trouver des solutions aux problèmes d'assainissement, il n'existe pas de politique universelle. Les autorités locales doivent donc s'assurer qu'elles comprennent bien les défis et les opportunités locales afin de trouver les meilleures solutions pour leurs propres communautés.

En Côte d'Ivoire, 35% de la population vivant en milieu rural n'a pas accès à l'eau potable. De même, s'il est vrai que le Sénégal possède certaines des infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement les plus développées d'Afrique subsaharienne, il y a encore beaucoup à améliorer. L'inégalité d'accès aux services d'assainissement dans les zones urbaines et rurales demeure un défi fondamental pour ces pays et des mesures importantes doivent être prises pour rétablir cet équilibre. Si l'on considère l'ensemble du continent, la vérité est qu'aujourd'hui, une personne sur trois vit encore sans installations sanitaires adéquates en Afrique, ce chiffre atteignant 75% dans la région ouest africaine.

Ce voyage a surtout mis en lumière l'importance et le pouvoir de partager nos apprentissages. Si nous travaillons ensemble et si nous nous soutenons mutuellement en partageant les meilleures pratiques et les exemples d'innovation, nous ne ferons qu'accélérer les progrès. En fin de compte, il est dans notre intérêt à tous de veiller à ce que le problème de l'assainissement soit résolu.

Il est indéniable que des installations inadéquates exercent une pression énorme sur les services de santé et le développement économique dans toute l'Afrique, ce qui entraîne des maladies, une baisse de productivité et un manque d'investissements. Il est inacceptable que, sur l'ensemble du continent, plus de 315 000 enfants meurent chaque année de maladies diarrhéiques dues à une eau insalubre et à un mauvais assainissement.

Cette visite a permis aux délégations présentes de tirer les leçons des expériences du Burkina et de définir l'approche qui sera mise en œuvre au Sénégal et en Côte d'Ivoire en fonction du contexte local. Ce voyage a également été l'occasion de sensibiliser les journalistes sur le rôle qu'ils doivent jouer, notamment pour encourager les décideurs à respecter leurs engagements.

J'espère que tous les délégués qui ont visité les installations sanitaires la semaine dernière ont trouvé leur visite perspicace, bénéfique et d'une importance cruciale. Maintenant, j'espère qu'ils ramèneront leurs connaissances dans leur propre pays et qu'ils réfléchiront à la manière dont elles peuvent être adaptées et utilisées dans leurs propres zones locales pour en faire bénéficier les personnes qui y vivent.
Si l'objectif de développement durable des Nations unies visant à garantir l'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour tous d'ici 2030 est ambitieux, des voyages de collaboration comme celui-ci ne pourront qu'accélérer les progrès et garantir le partage de solutions innovantes sur tout le continent.

Par Yaye Sophietou Diop, Responsable du plaidoyer à Speak Up Africa

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