Pourquoi les autorités locales jouent un rôle clé dans l'amélioration de l'assainissement en Afrique

Blog - 22 août 2019

Au Burkina Faso, aujourd'hui, près de la moitié du pays (8,4 millions de personnes) vit sans accès à l'eau potable et 14 millions de personnes n'ont pas accès à des toilettes adéquates. Avec l'urbanisation rapide de ce pays d'Afrique de l'Ouest, qui exerce une pression supplémentaire sur les infrastructures existantes plutôt inadéquates, la menace de maladies liées à la pollution de l'eau continue de croître et constitue une préoccupation majeure pour le continent africain.
L'insuffisance de l'assainissement en Afrique peut s'avérer critique, comme l'a démontré un récent article publié sur The Guardian, qui suivait l'histoire de trois jeunes filles de Madagascar qui ont tragiquement perdu la vie en raison d'une mauvaise santé due à un mauvais assainissement. En définitive, la mise en place d'un bon système d'assainissement dans un pays permettra non seulement de sauver des vies précieuses comme celles de ces jeunes filles, mais aussi de soulager les services de santé et d'améliorer le développement économique en Afrique.

En cherchant des solutions à ces problèmes d'assainissement, en particulier en ce qui concerne la gestion efficace des boues, les autorités locales sont devenues un élément de plus en plus important de l'équation du succès. Sans efforts locaux coordonnés, une gestion efficace des services d'assainissement est tout simplement irréalisable. La réalité est que les municipalités locales doivent prendre des mesures pour fournir des services d'assainissement gérés de manière sûre et de l'eau potable afin d'améliorer l'accès à l'assainissement sur tout le continent.

Au Burkina Faso, où l'assainissement relève de la responsabilité des municipalités, le succès de leurs projets d'assainissement dépend entièrement du soutien des fonctionnaires locaux. En raison notamment d'un manque de coordination dans la planification de l'assainissement, moins de 0,4 % des 2 532 311 habitants de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, sont raccordés au réseau d'égouts de la ville. Pour la santé de ses citoyens, cela doit changer.
La semaine dernière, 30 participants, dont le maire de Ouagadougou, Armand Beouinde, et le premier adjoint au maire, Moussa Belem, des représentants de l'ONEA, des ministères de la santé et de l'environnement, des acteurs du secteur privé, des organisations de la société civile et des représentants des médias, se sont réunis pour un atelier à Ouagadougou afin de définir le plan directeur d'assainissement de la municipalité. Cet atelier a marqué une étape importante dans le processus de planification de la ville. Il a vu la municipalité réaffirmer son engagement à fournir un accès à l'eau potable, à des toilettes adéquates et à une bonne hygiène, reconnaissant ainsi les droits constitutionnels de ses citoyens à des services d'assainissement adéquats. C'était aussi l'occasion d'engager la municipalité à prendre en main le programme d'assainissement de la ville de Ouagadougou.

Bien que les défis régionaux, y compris le financement et le manque de ressources, persistent, les plus pauvres et les plus vulnérables de la société ne doivent pas être laissés pour compte. Il est impératif que chacun - à tous les niveaux de la communauté - ait accès à des services d'assainissement adéquats et à l'eau potable. Nous exhortons les dirigeants communautaires à investir dans des initiatives locales coordonnées pour améliorer les installations sanitaires et espérons que d'autres prendront note de l'engagement de Ouagadougou à améliorer les résultats sanitaires pour leurs communautés.

Par Aïda Kabo, chargée de programme à Speak Up Africa

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