Pourquoi je dis «non» aux maladies tropicales négligées

Opinion - 07 avril 2019

Son Excellence John Agyekum Kufuor, ancien président du Ghana et envoyé spécial du Réseau mondial pour les maladies tropicales négligées.

Il y a deux décennies, une maladie appelée trachome menaçait d’aveugler 2,8 millions personnes dans mon pays d’origine. L’an dernier, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé que le Ghana avait éliminé le trachome, après cinq années consécutives de cas de trachome zéro. L’élimination du trachome et de la maladie du ver de Guinée est peut-être deux des plus grandes réalisations de notre pays, mais les dossiers montrent que près de 12 millions ghanéens n’ont pas été traités pour les maladies tropicales négligées curables ( MTN ) en 2017.

MTN est un groupe de maladies qui représentent une cause majeure de cécité et de défiguration en Afrique. Plus d'un tiers (39 %) de tous les cas dans le monde surviennent sur ce continent et touchent de manière disproportionnée les membres les plus pauvres de la société. MTN empêche nos enfants d'aller à l'école et de recevoir une éducation, empêche les travailleurs de gagner leur vie et mobilise les précieuses ressources du pays.
Comme son nom l'indique, le site MTN n'a pas toujours été une priorité en Afrique, éclipsé par des maladies plus connues comme le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. Pourtant, le coût du traitement et la possibilité d'avoir un impact sur la prévalence de MTN sont comparativement faibles. Si nous n'accordons pas la même importance au traitement de ces maladies, les efforts déployés pour les éliminer seront contrecarrés.

Dans l’ensemble de l’Afrique, ce défi doit être adopté par les politiciens, les décideurs politiques et les décideurs. J’exhorte mes collègues dirigeants à accélérer l’élimination des MTN afin que nos économies puissent prospérer et que les citoyens puissent vivre sans crainte de devenir aveugles, défigurés ou ostracisés par leurs pairs. Un financement et une politique nationaux adéquats constituent une première étape cruciale, mais les gouvernements ne sont pas seuls dans ce cadre. De plus en plus de sociétés privées manifestent leur volonté de contribuer à la lutte contre certains des plus grands défis de la société, et j’encourage les chefs de pays à collaborer avec le secteur privé pour tirer parti de leurs compétences, de leur expérience et de leur soutien financier.

Je maintiens aussi que sans les membres actifs de la société mobilisant un mouvement de base qui nous tient responsable et fournit des informations cruciales sur le terrain, nos efforts n’auront pas l’impact désiré. Les leaders et les entreprises doivent donc collaborer étroitement avec les communautés locales et la société civile tout au long du processus décisionnel pour atteindre notre objectif d’élimination par 2030.

Aujourd’hui, je crois fermement que notre objectif de contrôle et d’élimination MTN à la fin de la décennie est en vue. Nous avons tous les outils dont nous avons besoin pour éliminer MTN : cinq de ces maladies peuvent être évitées par une chimiothérapie préventive, et les entreprises pharmaceutiques, par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale de la santé, font don et mobilisent les médicaments dont nous avons besoin. Les données exactes représentent l’un de nos plus grands atouts. Le projet spécial élargi pour l’élimination des maladies tropicales négligées ( ESPEN ), le portail permet désormais aux programmes nationaux de contrôle d’accéder aux dernières données sous-nationales sur la prévalence des MTN pour cibler les interventions là où elles sont les plus nécessaires.

Là où il y a la pauvreté, MTN sont souvent une partie de la vie acceptée. Mais cela ne doit pas être le cas. J’appuie Speak Up Africa le programme de #NotoNTDs parce que je crois qu’aucun homme, femme ou enfant ne devrait avoir à éprouver ces maladies et avoir leur avenir enlevé de eux par quelque chose qui est entièrement évitable et traitable. Bien sûr, la clé de la diminution de la prévalence des MTN est d’améliorer les conditions d’assainissement pour des millions de personnes à travers le continent. Si les autorités locales améliorent les installations sanitaires et que nous prenons des mesures pour mieux éduquer les gens sur les pratiques d’assainissement, nous contribuerons à réduire la transmission de ces maladies et d’autres. J’invite les autres à me rejoindre sur ma quête pour une Afrique en bonne santé-ensemble, nous pouvons tous dire non à MTN et empêcher les citoyens africains de souffrir de ces maladies épouvantables. Notre santé est l’un des meilleurs investissements que nous puissions faire.

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