L'Afrique de l'Ouest marche vers Kigali pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre les maladies tropicales négligées

Communiqué de presse - 30 janvier 2022

C'est officiel, les maladies tropicales négligées (MTN), un groupe de maladies touchant une personne sur cinq dans le monde, disposent désormais de leur propre date qui est reconnue par les Nations Unies : le 30 janvier.

Cette étape a été franchie en mai dernier, lors de la 74e Assemblée mondiale de la Santé. Mais pourquoi est-ce si important ? En raison de la terminologie employée, ces maladies sont « négligées » parce qu'elles sont, ou étaient, quasiment absentes de l'agenda mondial de la santé, qu'elles ne reçoivent que peu de financement (seulement 0,6 % des ressources mondiales allouées à la santé sont consacrés au contrôle des MTN) et qu'elles sont associées à la stigmatisation et à l'exclusion sociale 

Étant « négligées », ces maladies manquent de visibilité aux yeux du public et, notamment, dans les communautés qu'elles touchent le plus. Mais d'énormes progrès sont réalisés et les pays africains, soutenus par le Bureau régional du Projet spécial élargi pour l'élimination des MTN (ESPEN) de l'Organisation mondiale de la Santé, travaillent sans relâche pour vaincre les MTN : en mars 2021, la Côte d'Ivoire a réussi à éliminer la trypanosomiase humaine africaine, également appelée « maladie du sommeil », en tant que problème de santé publique, devenant ainsi le deuxième pays africain après le Togo à recevoir la validation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à la fin de l'année 2021, le Niger a été déclaré premier pays africain à avoir éliminé l'onchocercose, également appelée « cécité des rivières ». 

L'adage « l'union fait la force » décrit parfaitement la lutte contre les MTN et la naissance du mouvement Non aux MTN. Lancé en marge du Sommet de l'Union africaine au Niger en 2019 et endossé par des décideurs et leaders de haut niveau tels que Son Excellence Monsieur Mahamadou Issoufou, ancien Président de la République du Niger, le mouvement « Non à MTN » s'inscrit dans le cadre d'une campagne de plaidoyer inclusive visant à accroître la sensibilisation, la priorisation et l'engagement national pour accélérer le contrôle et l'élimination des MTN en Afrique. Désormais mené par les programmes nationaux de lutte contre les MTN et les organisations de la société civile (OSC) de toute l'Afrique de l'Ouest, ce mouvement place la lutte contre les MTN dans l'esprit et les actions des communautés africaines. 

« Malgré la pandémie de la COVID-19, un total de 757 millions de personnes ont reçu un traitement contre les MTN en 2020. Ce tournant met en évidence le leadership et la participation active dont nous sommes témoins à tous les niveaux - des agences nationales de santé aux gouvernements locaux en passant par les organisations communautaires - et dans les secteurs public et privé. Les gouvernements nationaux donnent la priorité à l'élimination des MTN, en assurant la gestion à long terme et la durabilité des programmes de lutte contre les MTN qui s'alignent sur les stratégies nationales de santé. »

Yacine Djibo, Directrice Exécutive de Speak Up Africa.

Toujours dans un esprit d'unité et de coopération régionale, la campagne « En marche vers Kigali » a été lancée en avril 2021, par un groupe d'OSC partageant les mêmes idées, issues de nations africaines francophones et anglophones, pour appeler à l'intégration des programmes de lutte contre le paludisme et les MTN, en mettant particulièrement l'accent sur le renforcement des systèmes de données et de surveillance pour améliorer le déploiement en temps voulu des interventions contre le paludisme et les MTN, et sur la collaboration multisectorielle. Elle s'appuie sur les partenariats et les plateformes existants des campagnes « Non aux MTN » et « Zero Malaria Starts with Me » et vise à obtenir des engagements de la part des parties prenantes nationales et infranationales pour mettre fin à ces épidémies d'ici 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD). À ce jour, plus de 150 organisations de la société civile et organisations communautaires, médias et particuliers de la sous-région ont signé l'appel à l'action. Pour marquer la Journée mondiale des MTN, près de 400 personnes ont symboliquement marché vers Kigali ce week-end dans les rues de Parakou et Dakar pour sensibiliser aux MTN et demander priorisation et des financements plus élevés pour mettre fin à ces maladies. 

« Il y a dix ans, le monde des MTN en plein essor s'est réuni et a signé la Déclaration de Londres sur les MTN. Aujourd'hui, nous sommes fiers de faire partie de ce mouvement continental de « Marche vers Kigali » et, en qualité d'OSC, d'approuver la Déclaration de Kigali. Nous pouvons constater l'appropriation croissante de la lutte contre les MTN et le paludisme dans nos pays africains et parmi nos jeunes, nos communautés et nos décideurs. Ensemble, nous faisons de grands progrès et nous sommes enthousiastes, engagés à 100% et motivés pour atteindre le dernier kilomètre et ne laisser personne derrière »

Dr. Odry Fifonsi Agbessi, Président de VIA-ME au Bénin.

Des progrès sans précédent ont été réalisés dans cette lutte et 43 pays dans le monde ont éliminé au moins une MTN. Pour marquer ces efforts impressionnants de collaboration entre les organisations de la société civile, les décideurs et les donateurs, les partenaires du monde entier illuminent, en orange et en violet, des monuments dans un esprit d'unité. Au Bénin, la Place Tebera a été illuminée le 29 janvier à Parakou, tandis qu'au Niger, la Coalition multisectorielle « Non aux MTN » a illuminé la Place de la Concertation à Niamey.

Conakry-Cotonou-Dakar-Niamey

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