Par Yaye Sophietou Diop, Senior Program Officer - Speak Up Africa
En 2010, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté une résolution reconnaissant que l'accès à l'eau et à l'assainissement est un droit humain fondamental. Malgré cela, 2,5 milliards de personnes dans le monde vivent toujours sans ces privilèges fondamentaux, ce qui perpétue de graves problèmes de santé dans le monde ainsi que des inégalités économiques. Il faut que cela change.
Afin d'influencer ce changement, des participants ministériels représentant plus de 60 pays du monde entier se réunissent aujourd'hui au Costa Rica à l'occasion de la réunion des ministres sectoriels (SMM) de l'assainissement et de l'eau pour tous (SWA) de cette année pour soutenir la réalisation des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030. Avec le même thème que la Journée mondiale de l'eau de cette année - "Ne laisser personne de côté" - la SMM de cette année a un seul objectif : accroître la sensibilisation et la compréhension des défis auxquels nous sommes confrontés dans la réalisation de nos ambitions.
Cette réunion est l'occasion pour les ministres de s'informer auprès d'experts du secteur WASH et d'unir leurs forces pour s'engager à améliorer les systèmes d'assainissement. Si ces ministres adoptent de nouveaux mécanismes financiers et soutiennent les systèmes de gestion intégrée de l'eau en tandem, leurs actions collectives garantiront aux citoyens du monde entier l'accès à des systèmes d'assainissement adéquats. Nous exhortons donc tous les ministres et dirigeants à se joindre à ce mouvement et à respecter leurs engagements en faveur de l'accès à des systèmes d'assainissement adéquats et équitables pour tous.
Aujourd'hui, la tragique réalité est qu'une personne sur trois vit toujours sans installations sanitaires adéquates en Afrique, ce chiffre atteignant 75 % de la population en Afrique de l'Ouest. Il ne fait aucun doute que cette situation pèse lourdement sur la santé et le développement économique du continent. En fait, on constate que la crise de l'assainissement entraîne de lourdes pertes économiques et sociales, équivalant à au moins 4,3 % du PIB annuel de l'Afrique. Si seulement nous investissions convenablement dans l'assainissement, nous obtiendrions un retour économique d'au moins trois fois l'investissement.
Alors que les ministres prennent leurs engagements aujourd'hui, nous ne devons pas oublier les engagements pris lors de la cinquième conférence africaine sur l'assainissement et l'hygiène en février dernier. Tenue au Cap, la conférence FSM5 a vu les autorités locales de toute l'Afrique se réunir pour réaffirmer leur engagement en faveur de la vision du NGOR, à savoir l'accès universel à des services d'assainissement et d'hygiène adéquats et durables. Voir ces groupes se réunir a été une source d'inspiration, car les engagements de collaboration des gouvernements, des autorités locales et des organisations de la société civile sont essentiels si nous espérons réaliser des progrès.
Cependant, si nous espérons freiner la vague d'inégalité dans le domaine de l'assainissement, une action plus audacieuse de la part de la société civile est également nécessaire. Un proverbe africain dit : "Si tu veux aller vite, vas-y seul. Si vous voulez aller loin, allez-y ensemble", et ce proverbe s'applique aujourd'hui. Lorsque les organisations de la société civile prennent des mesures en main et partagent leurs apprentissages et leurs connaissances, de grandes choses peuvent être réalisées. Alors, venez ! Travaillons ensemble et ne laissons personne de côté.