À l'occasion de la Journée mondiale des MTN, nous devons nous engager à accélérer la lutte contre les MTN

À l'occasion de la Journée mondiale des MTN, nous devons nous engager à accélérer la lutte contre les MTN

Mais cette année, la Journée mondiale des MTN revêt une importance particulière : c'est la première fois que cette journée est officiellement reconnue par l'Organisation mondiale de la santé. C'est une première pour les pays qui supportent le fardeau de ces maladies et pour les 1,7 milliard de personnes qui en souffrent.

Cette reconnaissance intervient à un moment critique de la lutte contre les MTN. Cela fait maintenant près de deux ans que nous sommes confrontés à une pandémie mondiale et, durant cette période, nous avons vu les progrès réalisés de haute lutte dans l'élimination des MTN gravement menacés par la propagation du COVID-19. Si la pandémie a eu un impact négatif sur un large éventail de services de santé essentiels, elle a été particulièrement préjudiciable aux programmes de lutte contre les MTN, avec des perturbations dans 44 % des pays et des perturbations graves dans 19 % d'entre eux. 

La pandémie de COVID-19 a encore démontré à quel point il est crucial que tous les pays s'approprient leurs défis en matière de soins de santé et participent à la recherche de solutions. Nous avons constaté que les vaccins et les traitements COVID-19, qui sauvent des vies, ne parviennent pas aux populations des pays africains. Cela s'explique en partie par le fait que l'Afrique importe 99 % de tous ses vaccins alors qu'elle consomme 25 % de l'approvisionnement mondial en vaccins. Il faut que cela change.

Les pays africains prennent les devants

La bonne nouvelle est que les nations africaines, qui sont touchées de manière disproportionnée par les MTN, font preuve d'un leadership extraordinaire dans l'effort d'élimination de ces maladies. Par exemple, le Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique a créé le Projet spécial élargi pour l'élimination des maladies tropicales négligées (ESPEN) en mai 2016 afin de diffuser les meilleures pratiques, d'organiser des activités et de fournir un soutien technique. De tels efforts coordonnés et menés par l'Afrique ont permis d'éliminer au moins une MTN dans 34 pays, dont 10 en Afrique.

Ce leadership et cette participation active s'observent à tous les niveaux - des agences nationales de santé aux gouvernements locaux en passant par les organisations communautaires - et dans les secteurs public et privé. Les gouvernements nationaux accordent la priorité à l'élimination des MTN, en assurant la gestion à long terme et la durabilité des programmes de lutte contre les MTN qui s'alignent sur les stratégies nationales de santé. Les agents de santé communautaires sont formés pour constituer la première ligne de défense contre ces maladies. Des campagnes et des activités de sensibilisation informent les personnes les plus susceptibles de contracter des MTN sur les moyens de les prévenir et de les traiter. 

L'élimination des MTN nécessite une approche sur plusieurs fronts

L'organisation que j'ai lancée il y a 10 ans, Speak Up Africa, a été créée en partant du principe que les nations africaines doivent développer les solutions nécessaires pour relever les défis sanitaires africains. Il était donc naturel pour nous de placer l'élimination des MTN en tête de notre programme, puisque près de 40 % du fardeau des MTN se trouve en Afrique. Notre approche a trois objectifs principaux : renforcer l'engagement politique pour augmenter les ressources nationales pour les MTN, travailler avec les parties prenantes pour rendre les espaces de prise de décision sur les MTN plus inclusifs, et soutenir la création d'un environnement propice à une priorisation accrue de l'élimination des MTN dans tous les secteurs.

En 2019, nous avons lancé "Non aux MTN", un mouvement populaire visant à accroître la sensibilisation, la priorisation et l'engagement national pour accélérer le contrôle et l'élimination des MTN en Afrique. Dans ce court laps de temps, nous avons atteint un niveau élevé d'engagement avec les gouvernements, le secteur privé, les groupes de jeunes et la société civile ; augmenté les ressources nationales pour un financement durable et travaillé avec les programmes NTD et les organisations de la société civile pour mettre en œuvre des stratégies de plaidoyer durables.

En avril 2021, Speak Up Africa et un groupe d'organisations similaires ont lancé "March to Kigali", une campagne intégrée visant à obtenir des engagements de la part des parties prenantes nationales et infranationales pour éliminer à la fois les MTN et le paludisme. S'appuyant sur les succès des campagnes "No to NTDs" et "Zero Malaria Starts with Me", "March to Kigali" appelle spécifiquement à l'intégration des programmes de lutte contre le paludisme et les MTN, en mettant l'accent sur le renforcement des systèmes de données et de surveillance afin d'améliorer le déploiement en temps voulu des interventions de lutte contre le paludisme et les MTN, ainsi que sur la collaboration multisectorielle. 

Plus de 150 organisations locales et de la société civile, des médias et des particuliers de toute la sous-région ont signé l'appel à l'action "March to Kigali", ce qui démontre l'engagement et le leadership incroyables qui existent au niveau national pour mettre fin à ces maladies.  

À l'occasion de la Journée mondiale des MTN, rejoignez-nous au Sénégal et au Bénin où nous défilerons dans certaines villes pour attirer l'attention des décideurs politiques et du public sur la nécessité d'accroître la prise de conscience et l'engagement dans l'effort pour mettre fin aux MTN.