Reconstitution du Fonds mondial : à quelques jours de la conférence, les diasporas africaines appellent la France à prendre des mesures fortes contre le paludisme et à assurer une reconstitution complète du Fonds mondial.

Communiqué de presse - 26 septembre 2022

La septième conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui se tiendra la semaine prochaine à New York, est cruciale pour les communautés africaines du continent ainsi que pour les diasporas, qui appellent la France à renforcer son soutien au Fonds mondial pour sauver 20 millions de vies supplémentaires d'ici 2026 et faire progresser la lutte contre les trois épidémies.

Paris, 14 septembre 2022 - Après des événements de mobilisation à Berlin et à Londres, le 13 septembre, l'Hôtel de Ville de Paris a été le théâtre de multiples voix pour exiger la reconstitution intégrale du Fonds mondial. Les diasporas africaines en France ont rejoint les communautés africaines et les organisations de la société civile pour sensibiliser les dirigeants français à l'urgence d'intensifier la lutte contre le paludisme. La réunion a rassemblé des élus, des leaders des communautés africaines et des personnalités du monde artistique, culturel et sportif africain, aux côtés des co-organisateurs de l'événement, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Le partenariat RBM pour mettre fin au paludismeEsprit d'Ebène, Speak Up Africa, et la Mairie de Paris, ainsi que les partenaires de l'événement : Global Health Advocates, ONE, Elus Locaux contre le SIDA, Impact Santé Afrique et Friends of the Global Fund Europe. Ils partageaient le même objectif, à savoir envoyer un message fort au gouvernement français - la France est le premier donateur européen du Fonds mondial et le deuxième donateur mondial - et aux dirigeants mondiaux pour qu'ils reconstituent le Fonds mondial à hauteur de 18 milliards de dollars minimum, afin de sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH/SIDA et de la tuberculose.

La conférence de reconstitution des ressources : un moment crucial pour aider à financer la lutte contre le paludisme

Les maladies infectieuses ont un impact disproportionné sur les communautés les plus vulnérables et nécessitent un engagement constant et ambitieux. Si l'attention s'est récemment portée sur la pandémie de COVID-19, d'autres maladies comme le paludisme, le VIH/sida et la tuberculose continuent de faire des ravages. Elles ont un impact dévastateur et empêchent des millions de personnes - la majorité vivant dans la pauvreté - d'accéder à l'emploi, aux soins de santé et à l'éducation.

La pandémie de COVID-19 a eu un impact dévastateur sur la lutte contre ces maladies. Le paludisme est à un tournant : pour la première fois depuis des décennies, le nombre de décès dus au paludisme est reparti à la hausse avec 69 000 décès supplémentaires, ce qui porte le nombre total de décès à 627 000 en 2020. L'impact de la stagnation des financements, les urgences humanitaires, ainsi que la menace croissante de la résistance aux médicaments et aux insecticides, ont eu un impact sur notre capacité à progresser.

Cependant, ces maladies ne sont pas inéluctables et il est possible de se mobiliser pour y mettre fin et atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies. Un Fonds mondial doté de toutes les ressources nécessaires est essentiel pour mettre fin au paludisme, faire progresser l'équité en matière de santé et mettre en place des systèmes de santé résilients. 

Depuis 2002, le Fonds mondial a sauvé plus de 50 millions de vies, réduit de plus de moitié la charge du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose et renforcé les systèmes de santé des communautés les plus vulnérables du monde. Ce chiffre inclut 10,6 millions de vies sauvées du paludisme et 1,7 milliard de cas de paludisme évités, ce qui représente l'un des plus grands succès sanitaires de ce siècle. 

La reconstitution intégrale du Fonds mondial est essentielle pour intensifier la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au cours des trois prochaines années. Si la France et les autres donateurs renouvellent pleinement leur soutien, nous pourrons mettre fin à ces trois épidémies d'ici 2030.

Françoise Vanni, chef des relations extérieures et de la communication, Fonds mondial

Malgré les progrès réalisés à ce jour, 627 000 personnes sont mortes du paludisme, presque toutes sur le continent africain. Cela représente une augmentation de 69 000 décès dus au paludisme par rapport à l'année précédente. Tragiquement, le paludisme tue aujourd'hui un enfant chaque minute. Le paludisme fait des ravages dans nos familles, nos communautés et nos économies. Plus de 300 millions de personnes vivant dans les pays francophones sont menacées par le paludisme. Cinq des onze pays les plus touchés par le paludisme se trouvent en Afrique francophone.

La France a toujours fait preuve d'un leadership et d'une solidarité remarquables dans le financement de la santé et en a encore donné un bel exemple lors de la reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2019 en fournissant 14 milliards de dollars pour lutter contre ces trois maladies. Les dirigeants mondiaux doivent maintenant s'unir pour faire à nouveau ce qu'il faut en intensifiant ces engagements et en investissant au moins 18 milliards de dollars pour mettre fin aux épidémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme.

Dr Corine Karema, directrice par intérim du Partenariat RBM pour l'éradication du paludisme.

96 % des décès dus au paludisme surviennent en Afrique ; les femmes sont les plus touchées par la maladie, les enfants et les femmes enceintes étant les plus exposés. Ce constat est alarmant. Nous avons besoin de politiques conçues et fondées sur l'expérience des femmes, et de davantage de fonds pour soutenir notre participation aux processus décisionnels.

Fatimata Sy, secrétaire exécutive de l'Association sénégalaise pour l'avenir des femmes et des enfants et bénéficiaire du Fonds Voix Essentielles au Sénégal.

En tant que jeunes, nous sommes préoccupés par la sécurité de notre avenir, et des maladies telles que le paludisme, le VIH/sida et la tuberculose continuent de faire des ravages dans nos communautés. Comme 70 % des Africains n'ont pas encore 30 ans, nous avons la capacité et le pouvoir de pousser les dirigeants mondiaux à atteindre leurs objectifs et à éliminer ces maladies.

Farida Tiemtore, présidente des Héroines du Faso et bénéficiaire du Fonds Voix Essentielles au Burkina Faso

Les effets du paludisme, du VIH/sida et de la tuberculose touchent particulièrement les populations vulnérables de nos communautés africaines, et la pandémie de COVID-19 a considérablement ralenti nos progrès collectifs vers l'élimination de ces maladies. Les enjeux sont extrêmement importants, c'est pourquoi nous devons tous travailler à la mobilisation de ressources supplémentaires au niveau national et mondial pour mettre fin à ces maladies évitables et traitables d'ici 2030. L'heure est venue de prendre des engagements concrets à plus grande échelle.

Aké Natondé, député à l'Assemblée nationale du Bénin et président de la Commission éducation, culture, emploi et affaires sociales

Les élus et nos gouvernements ont un rôle crucial à jouer dans la lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA et la tuberculose. Nous pouvons les éradiquer si nous avons la volonté politique de le faire.

Jean-Luc Romero-Michel, Adjoint au Maire de Paris chargé des droits de l'homme, de l'intégration et de la lutte contre les discriminations

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