Cotonou, 25 juillet 2025 - Le Programme National de Lutte contre les Maladies Transmissibles (PNLMT) en collaboration avec Speak Up Africa ont initié un panel-discussion multiacteurs, autour du thème : " Accélérons l'investissement en faveur de l'élimination de la Schistosomiase Génitale Féminine (SGF) et la Filariose Lymphatique (FL) pour l'équité sociale et le développement économique. "
Cette rencontre de haute facture scientifique s'est tenue, en marge des 25 ans de sortie de promotion des médecins de la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) de Cotonou,et a réuni plus d'une centaine de participants issus de divers secteurs : professionnels de santé, décideurs, partenaires techniques et financiers, chercheurs, secteur privé, étudiants, leaders de la société civile et médias, dans un élan commun pour accélérer l'élimination des Maladies Tropicales Négligées (MTN), vectrices d'exclusion, d'injustice sociale et d'entrave au développement économique.
Un impératif de santé publique et de justice sociale
Alors que 40 % de la charge mondiale des Maladies Tropicales Négligées (MTN) pèse sur la région africaine, la SGF et la FL continuent de toucher des millions de personnes, en particulier les femmes et les filles vivant dans des zones défavorisées et affectant durement la santé, la dignité et l'avenir des femmes et des filles. Elles compromettent l'accès à l'éducation, à l'emploi, à la santé sexuelle et reproductive, tout en les exposant à une stigmatisation souvent silencieuse.
Soulignons que bien qu'évitables et traitables, ces maladies sont sous-financées, ne recevant que 0,6 % des ressources mondiales en santé, malgré un retour sur investissement estimé à 25 $ pour chaque dollar investi.
Le Bénin, fer de lance d'un plaidoyer continental
Ce forum s'inscrit dans la continuité des engagements pris lors de la session continentale des experts MTN, tenue en mai dernier à Cotonou sous l'égide de l'Union africaine, et ou le Bénin y a été salué pour sa mobilisation, notamment sur la Filariose Lymphatique, ou le pays s'active à soumettre son dossier d'élimination à l'organisation mondiale de la santé d'ici 2026, après l'élimination de trois MTN sur les 14 MTN endémiques dans le pays. Le Bénin réaffirme ainsi son leadership régional, tout en appelant à une réponse africaine unie et résiliente, à l'heure où le paysage du financement international évolue rapidement. Toutefois, la persistance de la SGF et de la FL pose un défi majeur au système de santé.
Ce panneau a permis de mettre en lumière :
Des voix d'experts pour des solutions durables
Chacun des panélistes a apporté un éclairage essentiel sur les freins, les opportunités et les engagements à renforcer pour éliminer ces deux maladies au Bénin et en Afrique. À travers les interventions de spécialistes de la santé, de chercheurs et de leaders communautaires, les participants ont appelé :
" Ces maladies tropicales négligées ne doivent plus l'être. Que votre expertise, votre expérience et votre engagement nourrissent une riposte audacieuse, équitable et durable, pour qu'enfin, la science et la solidarité triomphent de l'indifférence. "déclara Benjamin I. B. Hounkpatin, Ministre de la Santé du Bénin et Parrain de l'évènement.
" La SGF est une urgence silencieuse. Pour la vaincre, nous devons lever le voile, briser les tabous, et surtout, investir. " déclara Dr Ndeye-Marie Bassabi-Alladji, Coordonnatrice nationale du PNLMT.
Pour Dr Kefilath Bello, Cheffe département politiques et systèmes de santé et directrice adjointe du CERRHUD martela : " Nous avons les politiques. Nous avons les données. Il nous faut désormais renforcer la coordination multisectorielle. "
" En tant que chirurgien, je suis témoin des séquelles de la SGF : douleur chronique, stérilité, exclusion. Il faut diagnostiquer plus tôt, mieux former, et traiter sans attendre. "dixit Dr Jacquet Djamal, Chirurgien urologue, Master en promotion de la santé et Promoteur du cabinet d'urologie Salam.
" La douleur ne s'arrête pas avec le traitement. Les séquelles physiques sont visibles, mais les blessures psychologiques restent enfouies. Il est urgent de restaurer la dignité des femmes à travers la rééducation, l'accompagnement psychosocial, et surtout, la lutte contre la stigmatisation. "Souligna Dr Odry Agbessi, Chirurgienne plastique réparatrice, Présidente de l'association Via-Me.
Le sport au service de la santé : une marche symbolique pour sensibiliser
Au lendemain et en continuité au forum scientifique, une marche sportive a été organisée dans les rues de Cotonou. Cette mobilisation, qui a réuni médecins, étudiants, sportifs, femmes leaders et jeunes activistes, a démontré le pouvoir du sport comme levier d'engagement communautaire et outil puissant de sensibilisation sur les MTN.
" Le sport transcende les barrières sociales, culturelles et générationnelles. Il crée un espace d'unité et d'action collective. En marchant ensemble aujourd'hui, nous envoyons un message clair : la santé est un droit, et nous n'abandonnerons personne. " Franz Okey, Conseiller régional, Speak Up Africa.
Speak Up Africa s'engage pleinement dans l'élimination de la SGF
Consciente de l'impact dévastateur de la Schistosomiase Génitale Féminine sur la santé, la dignité et les droits fondamentaux des femmes et des filles en Afrique, Speak Up Africa intensifie son action pour faire de l'élimination de la SGF une priorité continentale.
L'organisation s'engage à :