Nous, Voix africaines de la science, notons que la pandémie de la COVID-19 a plus que jamais démontré l'importance de la science dans nos sociétés modernes. La science s'est avérée être notre outil le plus vital pour mieux connaitre le virus mais aussi déterminer comment mieux répondre à la crise.
Bien que l'Afrique totalise près de la moitié des décès mondiaux dus aux maladies transmissibles, l'Afrique subsaharienne ne représente qu'environ 1% de la production scientifique mondiale. Cette situation est inacceptable.
Aujourd'hui, 615 millions d'Africains n'ont pas un accès suffisant à des soins de santé de qualité. Combinée à la hausse exponentielle des coûts des soins de santé, cette situation est en train de pousser le continent à son point de rupture. Nous avons besoin de toute urgence d'une plus grande proactivité et d'une plus grande responsabilisation des gouvernements africains si nous voulons résoudre notre déficit croissant en matière de soins de santé et répondre rapidement et efficacement aux futures menaces sanitaires.
Aujourd'hui, en marge du Forum Galien Afrique, nous appelons les gouvernements, les agences multilatérales et les entreprises à accroître de toute urgence les investissements dans la recherche et développement en matière de santé, afin d'améliorer la qualité et l'accessibilité de nos systèmes de santé. En tant que scientifiques, nous demandons les mesures suivantes :
En Afrique, la désinformation affecte tout particulièrement les sciences, l'innovation et la recherche et le développement.Een accentuant l'hésitation à se faire vacciner et en empêchant le développement et l'adoption de nouveaux outils et l'efficacité de la surveillance des maladies, les conséquences de la désinformation se ressentent dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Nous appelons donc les dirigeants africains à investir pour rendre les données sanitaires les plus cruciales accessibles aux 1,2 milliard de citoyens africains, afin de s'attaquer à la crise de la désinformation qui constitue un obstacle à la bonne santé de notre continent.
Malgré la nature mondiale de la pandémie, les solutions développées à l'échelle globale ne sont pas universelles ou applicables de manière cohérente à des régions comme l'Afrique. Il est de plus en plus évident que les pays disposant d'une infrastructure d'innovation bien établie réagissent aux crises de manière plus rapide et plus décisive, et que l'investissement dans le développement de ces fondations est crucial pour élaborer des solutions efficaces. Ce sont les africains qui savent comment résoudre les plus grands problèmes du continent et, à ce titre, nous avons besoin que les dirigeants investissent dans les laboratoires, les infrastructures et les technologies locales pour s'assurer que nous puissions répondre efficacement aux menaces sanitaires actuelles et futures de nos communautés.
Pour venir à bout de la crise sanitaire en Afrique, il est essentiel d'investir dans l'avenir, et l'éducation est la pierre angulaire de cet objectif. Nous devons former la prochaine génération de scientifiques et veiller à promouvoir les membres de nos communautés les plus négligés, notamment les femmes, afin de parvenir à une représentation égalitaire à tous les niveaux. Les dirigeants africains doivent augmenter les investissements dans l'enseignement et l'éducation, afin de porter la future génération de scientifiques, de médecins, d'infirmières et de professionnels de la santé.
La COVID-19 a démontré l'importance d'accroître l'accès aux médicaments de qualité et a mis en évidence le sous-investissement dans la R&D pour les diagnostics médicaux, la capacité à développer et à fabriquer des tests étant inégalement répartie dans le monde. Les experts africains doivent être à l'avant-garde du développement de nouvelles solutions de test qui répondent à nos besoins et sont numériquement connectées aux systèmes de santé pour soutenir les voies de traitement et renforcer la surveillance des maladies. Des organisations comme l'Agence africaine des médicaments (AMA) cherchent également à renforcer les cadres réglementaires afin d'élargir l'accès à des médicaments efficaces, sûrs et de qualité pour tous. Les dirigeants africains doivent s'engager auprès de l'AMA et d'autres cadres réglementaires si nous voulons réussir à transformer l'accessibilité des soins de santé sur le continent.
L'histoire a démontré que les crises peuvent entraîner des changements transformateurs, et la crise de la COVID-19 confirme cette règle. En raison de la pandémie et des stratégies de distanciation physique, nous avons assisté à une accélération de la transformation numérique de l'Afrique, qui était auparavant à la traîne. Après l'année écoulée, on ne peut nier l'importance des données et de la surveillance pour cibler les ressources et adapter notre réponse à la maladie. Pour parvenir à un système de santé efficace, les gouvernements africains et le secteur privé doivent continuer à investir dans la technologie et l'innovation numérique.
La COVID-19 a illustré la nécessité d'une coopération entre les pays et les régions, ainsi que l'incapacité d'une seule nation à assurer sa propre sécurité sanitaire en isolation. Il est impératif que les gouvernements africains deviennent les champions de la coopération régionale, qui permettra non seulement d'améliorer les connaissances scientifiques mais aussi de favoriser le développement durable sur le continent. La création de réseaux scientifiques et la facilitation de l'accès à l'information scientifique seront également essentielles à la constitution d'une base de recherche africaine solide et intégrée à la communauté scientifique internationale.
Au cours des dernières années, et de manière collective, nous avons réalisé d'importants progrès, généré des innovations qui prépareront mieux l'Afrique aux futures épidémies et qui nous permettront de relever les défis sanitaires actuels.
L'échéance des Objectifs de développement durable des Nations unies pour 2030 se rapproche. Si nous voulons parvenir à l'équité mondiale en matière de santé au cours des huit prochaines années, il est impératif que l'Afrique investisse dans la R&D ciblée en matière de santé. Nous avons un besoin immédiat de coopération, d'investissement et d'action de la part de nos dirigeants ; l'avenir de l'Afrique en dépend.
Liste des signataires :
À propos de Voix Africaines de la Science
Les Voix africaines de la science est une initiative menée par Speak Up Africa qui rassemble des scientifiques, des chercheurs et des experts de la santé de toute l'Afrique afin d'encourager un débat public ouvert sur les principaux défis et solutions en matière de santé sur le continent. En amplifiant des voix crédibles qui peuvent parler en faveur de la recherche et du développement et changer le récit sur la COVID-19 en Afrique, l'initiative vise à souligner l'importance d'augmenter l'investissement dans le secteur de la recherche et du développement en Afrique tout en renforçant la confiance dans l'innovation en matière de santé.
Les scientifiques demandent instamment le soutien des gouvernements africains, des agences multilatérales et des entreprises pour améliorer la qualité et l'accessibilité des systèmes de soins de santé et lutter contre la désinformation.
Dakar, le 10 décembre 2021 - Aujourd'hui, lors du 4ème Forum Galien Afrique qui s'est tenu à Dakar, au Sénégal, d'éminents scientifiques africains ont demandé un renforcement de la coopération scientifique régionale et des investissements dans la recherche sur les soins de santé, en réponse à une augmentation inquiétante de la désinformation sur le continent.
Les scientifiques, dont les professeurs Awa Marie Coll-Seck et Samba Sow, sont tous membres de l'initiative "Voix africaines de la science", lancée par le groupe de pression et d'action sénégalais. Speak Up Africa. Cette initiative vise à renforcer l'importance d'un investissement accru dans le secteur de la recherche et du développement en Afrique tout en instaurant la confiance dans l'innovation en matière de santé.
La pandémie de COVID-19 a illustré l'importance de la science, qui en Afrique est minée par la désinformation, ce qui accroît l'hésitation vaccinale et empêche le développement et l'adoption de nouveaux outils. Pour renforcer la résilience, ce groupe de scientifiques appelle à une augmentation des investissements locaux dans les capacités scientifiques et de fabrication, à l'intensification de la transformation numérique de l'Afrique et au renforcement de l'accès aux informations de santé publique.
La pandémie mondiale a également mis en évidence la nécessité d'une plus grande proactivité et d'une plus grande appropriation de la part des gouvernements africains afin de s'attaquer au déficit croissant des soins de santé en Afrique et de répondre rapidement et efficacement aux futures menaces sanitaires.
Cette déclaration intervient alors que 615 millions d'Africains n'ont toujours pas un accès suffisant à des soins de santé de qualité. L'Afrique compte pour près de la moitié des décès mondiaux dus à des maladies transmissibles, mais l'Afrique subsaharienne ne représente qu'environ 1 % de la production scientifique mondiale.
"L'échéance des Objectifs de développement durable 2030 des Nations unies se rapprochant de plus en plus, il est essentiel que nous nous unissions pour relever ce défi, et ce dès maintenant.L'Afrique doit investir dans la recherche et le développement ciblés pour parvenir à l'équité en matière de santé, mais nous avons besoin que nos gouvernements, la société civile, les chercheurs et les entreprises adoptent une approche coordonnée et maximisent les synergies pour que nous puissions atteindre cet objectif" .
Professeur Awa Marie Coll-Seck, Ministre d'Etat du Sénégal et Présidente du Comité scientifique du Forum Galien Afrique
"D'ici à la fin de 2022, la technologie aura à elle seule créé 133 millions d'emplois dans le monde. Afin de réussir la transition des pays africains d'une économie en développement à une économie développée, nos gouvernements doivent maintenant investir dans l'éducation et dans la R&D, qui permettent d'obtenir un rendement considérable retour ."
Imodoye Abioro, PDG de Healthbiotics et lauréat du premier prix des jeunes innovateurs africains en matière de santé.
Reconnaissant l'importance de soutenir les femmes dans le développement de solutions dirigées par des femmes, Speak Up Africa et la FIIM ont également lancé le Women Innovators Incubator. Cette initiative vise à combler les lacunes flagrantes en matière d'innovation dirigée par des femmes et à s'attaquer aux obstacles supplémentaires auxquels les femmes sont confrontées pour faire passer leurs idées commerciales du concept à la mise en œuvre.
En outre, Speak Up Africa a organisé deux panels lors du Forum Galien de la jeunesse africaine. Le premier présentait les trois lauréats du premier Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé, et le second des exemples de leadership des jeunes contribuant à un changement durable au niveau communautaire.
"Le moment est venu de célébrer et de promouvoir le leadership scientifique existant en Afrique et d'écouter les appels de nos professionnels les plus fiables et les plus crédibles. Le Forum Galien Africa, actuellement en cours à Dakar, offre la plateforme parfaite pour amplifier la voix des scientifiques africains tout en s'engageant auprès de la prochaine génération de futurs leaders."
Yacine Djibo, fondateur et directeur exécutif, Speak Up Africa
Pour consulter l'intégralité de la lettre ouverte des membres de African Voices of Science, rendez-vous sur le site de La Tribune Afrique.
Liste des signataires :
Les scientifiques exhortent le soutien des gouvernements africains, des agences multilatérales et des entreprises pour améliorer la qualité et l'accessibilité des systèmes de santé et lutter contre la désinformation.
Dakar, le 10 Décembre, 2021 - Aujourd'hui, en marge du 4ème Forum Galien Afrique qui se tient à Dakar, au Sénégal, d'éminents scientifiques africains lancent un appel pour parvenir à un renforcement de la coopération scientifique régionale et des investissements accrus dans la recherche sur la santé, en réponse à une augmentation inquiétante de la désinformation sur le continent.
Les scientifiques, dont les professeurs Awa Marie Coll-Seck et Samba Sow, participent à l'initiative des " Voix africaines de la science ", lancée par l'organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer basée à Dakar, Speak Up Africa. Cette initiative vise à souligner l'importance d'un investissement accru dans le secteur de la recherche et du développement en Afrique tout en instaurant la confiance dans l'innovation en matière de santé.
La pandémie de la COVID-19 a illustré l'importance de la science, qui en Afrique est minée par la désinformation, ce qui accroît l'hésitation à se faire vacciner et empêche le développement et l'adoption de nouveaux outils. Pour renforcer la résilience, ce groupe de scientifiques appelle à une augmentation des investissements nationaux dans les capacités scientifiques et de fabrication, à l'intensification de la transformation numérique de l'Afrique et au renforcement de l'accès aux informations de santé publique.
La pandémie mondiale a également mis en évidence la nécessité d'une plus grande proactivité et d'une plus grande appropriation de la part des gouvernements africains pour s'attaquer au déficit croissant de l'Afrique en matière de soins de santé et répondre rapidement et efficacement aux futures menaces sanitaires.
Cette déclaration intervient alors que 615 millions d'Africains n'ont toujours pas un accès suffisant à des soins de santé de qualité. Alors que l'Afrique concentre près de la moitié des décès mondiaux dus à des maladies transmissibles, l'Afrique subsaharienne ne représente qu'environ 1% de la production scientifique mondiale.
" L'échéance des Objectifs de développement durable 2030 des Nations unies se rapprochant de plus en plus, il est essentiel de se mobiliser pour relever ce défi et dès maintenant. L'Afrique doit investir dans la recherche et le développement basés sur ses besoins, pour parvenir à l'équité en matière de santé, mais il faut que nos gouvernements, notre société civile, nos chercheurset nos entreprises agissent d'une manière coordonnée et synergique pour que nous puissions atteindre cet objectif. "
Professeure Awa Marie Coll-Seck, Ministre d'État du Sénégal et Présidente du comité scientifique du Forum Galien Afrique
" En fin 2022, la technologie à elle seule créera 133 millions d'emplois dans le monde. Pour que nous passions de pays en voie de développement à pays développés, nos gouvernements doivent investir maintenant dans l'éducation et la rechercher et le développement car le retour sur investissement sera extrêmement important. "
Imodoye Abioro, CEO de Healthbiotics et lauréat de la première édition du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé
Reconnaissant l'importance de soutenir les femmes dans le développement de solutions dirigées par des femmes, Speak Up Africa et IFPMA ont également lancé l'Incubateur pour l'innovation féminine. Cette initiative vise à combler les lacunes flagrantes en matière d'innovation dirigée par des femmes et à s'attaquer aux obstacles supplémentaires auxquels les femmes sont confrontées pour faire passer leurs idées sur le monde de l'entreprise du concept à la mise en œuvre.
En outre, Speak Up Africa a organisé deux discussions lors du Forum des jeunes du Galien Afrique. L'une présentant les trois vainqueurs du premier Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé et l'autre mettant à l'honneur le leadership des jeunes pour atteindre des changements durables au niveau communautaire.
" Le moment est venu de célébrer et de promouvoir le leadership scientifique existant en Afrique et d'écouter les appels de nos experts les plus fiables et les plus crédibles. Le Forum Galien Afrique, qui se déroule actuellement, offre une parfaite plateforme pour amplifier les voix des scientifiques africains tout en s'engageant auprès de la prochaine génération de futurs leaders."
Yacine Djibo, Fondatrice et directrice exécutive de Speak Up Africa
Découvrez l'intégralité de la lettre ouverte des Voix africaines de la science, rendez-vous sur Le Point Afrique.
Liste des signataires :
Les discussions ont porté sur le pouvoir transformateur de la technologie sur les services de santé adéquats et abordables en Afrique. Modérés par le fondateur de l'Institut Baobab, Pape Gaye, les membres du panel, dont Amadou Moreau du Groupe de recherche et de plaidoyer mondial, avec des contributions substantielles de Sébastien Kusznier de IT4Life et de Nils Kaiser, conseiller en santé numérique de kaikai, ont exploré comment rendre les données et les informations sur la santé numérique plus accessibles afin d'accélérer les progrès vers la réalisation de l'objectif mondial des Nations unies d'une couverture sanitaire mondiale d'ici 2030.
Nous considérons la santé numérique comme la prochaine étape de notre parcours vers la couverture sanitaire universelle, en particulier en Afrique. Avec l'Institut Baobab, nous cherchons à fournir un espace où les acteurs qui sont déjà dans l'espace de la santé numérique peuvent interagir avec ceux qui cherchent à y entrer, et avec le secteur de la santé physique. Nous devons maintenant chercher à étendre nos capacités techniques actuelles pour renforcer notre capacité à mettre en œuvre ces changements.
Mme Yacine Djibo, directrice exécutive de l'Office national de l'énergie. Speak Up Africa
La Digital Health Week, organisée par Transform Health, a vu des personnes du monde entier se réunir pour accélérer la transformation numérique de la santé dans le but de parvenir à une couverture sanitaire universelle d'ici 2030. En 2015, les dirigeants du monde se sont engagés à atteindre cet objectif mondial pour que chacun ait accès à des services de santé de qualité, sans avoir à faire face à des difficultés financières. Malgré l'expansion des services de santé, selon les tendances actuelles, seuls 50% de la population mondiale devraient bénéficier de services de santé essentiels à cette date.
La santé numérique, telle que définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est "tout aspect de l'adoption des technologies numériques pour améliorer la santé, de la conception à l'exploitation" - et comprend les technologies de santé mobile, les services de télésanté, les wearables, les dossiers médicaux électroniques, le suivi des maladies basé sur l'IA, les diagnostics numériques, la robotique, etc. Les technologies numériques existantes peuvent être exploitées pour résoudre des problèmes au niveau local, en renforçant les systèmes de santé et en améliorant l'accessibilité.
Les Africains ont la possibilité d'exploiter et d'améliorer les technologies numériques existantes et de les mettre en œuvre de manière unique, au bénéfice des populations locales et pour résoudre des problèmes spécifiques. Nous devons découvrir et investir dans les talents locaux émergents afin d'être mieux équipés pour créer nos propres stratégies durables.
Pape Gaye, fondateur de l'Institut Baobab
Les technologies numériques occupent déjà une place croissante dans la plupart des systèmes de santé. Cependant, dans de nombreux pays, la numérisation se fait sans direction ou dans le cadre d'une stratégie unifiée. Il s'agit d'un aspect essentiel du travail que Speak Up Africa et l'Institut Baobab chercheront à mener à l'avenir, en se concentrant sur l'unification du monde numérique émergent avec les systèmes de santé établis, ainsi que sur l'éducation et l'habilitation des travailleurs de la santé.
Nous devons faire participer physiquement nos communautés à la technologie et à l'innovation. Pour que les nouvelles technologies soient adoptées avec succès, le personnel de santé doit être directement impliqué dès le début. Nous devons entretenir une dynamique de co-création si nous voulons aller de l'avant et nous approprier pleinement ces outils pour créer un véritable changement dans le secteur de la santé.
Jean-Philbert Nsengimana, orateur principal, directeur général pour l'Afrique du projet Commons, et ancien ministre de la jeunesse et des TIC du Rwanda.
Dakar, le 9 décembre 2021 - La semaine dernière, l'organisation à but non lucratif de plaidoyer et de communication stratégique Speak Up Africa et l'Institut Baobab ont réuni des experts de la santé numérique pour discuter des défis et des opportunités de l'ère numérique pour le secteur de la santé et de la manière de combler les lacunes politiques actuelles dans le cadre de la Semaine de la santé numérique (29 novembre - 3 décembre).
Les discussions ont porté sur le potentiel transformateur de la technologie sur des services de santé plus adéquats et abordables en Afrique. Modérés par le fondateur de l'Institut Baobab, Papa Gaye, les participants, dont Amadou Moreau du Global Research and Advocacy Group, Marie Ba du Partenariat de Ouagadougou et Babacar Gueye d'IntraHealth International, ont exploré comment rendre les données et les informations sur la santé numérique plus accessibles afin d'accélérer les progrès vers la réalisation de l'objectif mondial des Nations unies d'une couverture sanitaire mondiale d'ici 2030.
" Nous considérons la santé numérique comme la prochaine étape de notre parcours vers la couverture sanitaire universelle, en particulier en Afrique. Avec l'Institut Baobab, nous cherchons à créer un espace où les acteurs de la santé, les spécialistes de la santé numérique, et ceux qui cherchent à y entrer peuvent interagir. Nous devons maintenant développer nos capacités techniques actuelles pour permettre une meilleure mise en œuvre de ces changements. "
Mme Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa
La Semaine de la santé numérique, organisée par Transform Health, a vu des personnes du monde entier se réunir pour accélérer la transformation numérique de la santé dans le but d'atteindre la couverture sanitaire universelle d'ici 2030. En 2015, les dirigeants du monde entier se sont engagés à atteindre cet objectif mondial pour que tout un chacun ait accès à des services de santé de qualité, sans difficultés financières. Pour autant, malgré le développement des services de santé, si les tendances actuelles se maintiennent, seulement 50% de la population mondiale aura accès aux services de santé essentiels en 2030.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé numérique comme " tout aspect de l'adoption des technologies numériques en vue d'améliorer la santé, de la conception à l'opérationnel ". Elle englobe les technologies de santé mobiles, les services de télémédecine, les " wearables ", les dossiers médicaux électroniques, le suivi des maladies par l'intelligence artificielle, les diagnostics numériques, la robotique, etc. Les technologies numériques existantes peuvent être utilisées pour résoudre des problèmes au niveau local, en renforçant les systèmes de santé et en améliorant l'accessibilité.
" Les Africains ont la capacité d'utiliser et d'améliorer les technologies numériques existantes et de les déployer de manière unique, au bénéfice des populations locales et pour résoudre des problèmes spécifiques. Nous devons découvrir et investir dans les talents locaux émergents afin d'être mieux équipés et pour créer nos propres stratégies durables. "
Pape Gaye, fondateur de l'Institut Baobab
Les technologies numériques occupent déjà une place croissante dans la plupart des systèmes de santé. Cependant, dans de nombreux pays, la digitalisation se fait sans direction ou en l'absence d'une stratégie unifiée. C'est un aspect essentiel du travail que Speak Up Africa et l'Institut Baobab cherchent à mettre en œuvre à l'avenir, avec pour objectifs de rassembler le monde numérique émergent et les systèmes de santé établis, et d'éduquer et renforcer les capacités des professionnels de la santé.
Le conférencier d'honneur de l'évènement, Jean-Philbert Nsengimana, directeur général pour l'Afrique du projet Commons et ancien ministre de la jeunesse et des technologies de l'information et de la communication du Rwanda, conclut : " Nous devons engager physiquement nos communautés avec la technologie et l'innovation. Pour que les nouvelles technologies soient adoptées avec succès, le personnel de santé doit être directement impliqué dès le début. Nous devons nourrir une dynamique de cocréation si nous voulons aller de l'avant et nous approprier pleinement ces outils pour créer un véritable changement dans le secteur de la santé. "
Cependant, malgré ces réalisations, nous avons encore beaucoup à faire et à surmonter. Nos systèmes de santé publique doivent faire l'objet d'investissements supplémentaires, nous avons besoin d'un financement plus important pour la recherche et le développement afin de trouver de nouveaux moyens de traiter des maladies comme le trachome et le paludisme, et nous devons intensifier les interventions de santé publique qui sauvent des vies et protègent les communautés sur tout le continent. C'est pour cette raison que j'ai décidé de créer Speak Up Africa il y a presque dix ans. En tant que groupe d'action spécialisé dans le plaidoyer, grâce à nos plates-formes et à nos relations, et avec l'aide de nos partenaires dévoués, nous veillons à ce que les décideurs rencontrent les exécutants, à ce que les problèmes et les solutions soient présentés et à ce que chacun - des communautés et des organisations de la société civile aux chefs d'entreprise - joue son rôle en contribuant à une Afrique plus saine et plus prospère.
Et l'année écoulée nous a montré à quel point il est essentiel que tous les niveaux de la société jouent leur rôle dans la protection de la santé. Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, tout le monde - des responsables de la santé publique aux agents de santé communautaires - a fait preuve d'un engagement incroyable et a veillé à ce que les communautés soient protégées et traitées contre le COVID-19. Sur Speak Up Africa, nous avons lancé notre campagne Stay Safe Africa, afin de donner aux communautés et aux individus les moyens de prendre des mesures de prévention simples et éprouvées pour éviter la propagation du coronavirus en Afrique. Dans le cadre de cette campagne, nous avons également attiré l'attention sur l'importance de l'équité en matière de vaccins et plaidé en faveur d'une plus grande capacité de production en Afrique pour répondre à la demande.
Nous avons continué à consacrer du temps et des ressources à la promotion de solutions africaines pour les défis africains, tout d'abord par le lancement de notre initiative African Voices of Science, qui vise à offrir une plateforme aux leaders scientifiques et aux experts de la santé africains de confiance pour partager des informations fiables avec les populations africaines. La crise du COVID-19 a mis en évidence l'importance pour les experts locaux de fournir des informations solides pour aider les gens à interpréter les données et les conseils, à comprendre les risques et à répondre de manière appropriée à leur contenu local. Nous sommes donc ravis de travailler avec une série d'experts fantastiques pour amplifier leurs voix crédibles, leurs perspectives et leurs solutions potentielles à nos problèmes de santé.
Deuxièmement, le prix des jeunes innovateurs africains pour la santé, en partenariat avec la Fédération internationale des entreprises pharmaceutiques (FIIM), qui vise à mettre en lumière et à soutenir le travail de jeunes entrepreneurs africains pionniers développant des innovations dans le domaine de la santé qui peuvent faire une réelle différence pour les travailleurs de la santé. Ce prix est un investissement important dans le capital humain des jeunes entrepreneurs africains prometteurs, et nous sommes impatients de récompenser ces fantastiques innovateurs dans le courant de l'année.
À l'approche de la journée de la gestion de l'hygiène menstruelle (GAM) ce vendredi, nous sommes également fiers de poursuivre notre important travail sur la GAM à travers notre campagne "Gestion de l'hygiène menstruelle : du tabou au pouvoir économique" avec notre partenaire KITAMBAA. Ce projet vise à briser le silence qui entoure les menstruations et à donner aux femmes et aux filles les moyens d'inciter les dirigeants à mettre en œuvre des politiques publiques qui tiennent compte des besoins des femmes. Il s'agit d'une autre initiative importante qui engage les citoyens africains dans le processus de décision, garantissant que ces solutions fonctionnent pour ceux à qui elles sont destinées. Notre continent et ses habitants ont tant à offrir, c'est pourquoi il est essentiel que l'Afrique continue de s'approprier, de diriger et de travailler en partenariat. Je suis fier que Speak Up Africa joue son rôle en amplifiant les voix africaines à travers le continent, et je crois vraiment qu'en embrassant notre pouvoir, en utilisant nos meilleurs et plus brillants, et en criant haut et fort, nous serons en mesure de renforcer notre continent et de transformer l'agenda de la santé publique.
Yacine Djibo, fondateur et directeur exécutif, Speak Up Africa
Aujourd'hui, Speak Up Africa annonce sa dernière initiative , Voix africaines de la science en collaboration avec des scientifiques, des chercheurs et des experts de la santé reconnus, afin de susciter un débat public ouvert sur les principaux défis et solutions en matière de santé sur le continent.
À travers la plateforme des « Voix africaines de la science », les scientifiques communiquent sur les avantages de la recherche et du développement ainsi que sur l'impact des crises sanitaires mondiales telles que la COVID-19, en partageant ces messages via les médias traditionnels, les réseaux sociaux et des événements.
En amplifiant les voix crédibles qui peuvent parler en faveur de la recherche et du développement et changer le récit sur COVID-19 en Afrique, l'initiative vise à renforcer l'importance d'un investissement accru dans le secteur de la recherche et du développement tout en renforçant la confiance dans l'innovation en matière de santé.
Plusieurs scientifiques partagent ainsi leurs éclairages, notamment sur les essais cliniques des vaccins contre la Covid-19 et les nouvelles recherches sur les maladies infectieuses dans des pays comme le Kenya, le Nigeria, le Mali, le Sénégal et l'Afrique du Sud. L’initiative les « Voix africaines de la science » fournit une plateforme aux experts pour partager leurs propres innovations en matière de recherche et de développement avec le grand public africain.
"Mettre l'innovation sur le devant de la scène, et susciter la confiance et l'engagement à son égard, doit être au cœur de nos efforts pour parvenir à un avenir plus fort et plus sain pour l'Afrique. Je suis donc fier d'utiliser ma voix pour faire en sorte que notre secteur de la recherche et du développement soit prioritaire, afin d'exploiter les talents collectifs des éminents scientifiques et chercheurs de notre continent."
Pr Awa Marie Coll-Seck, Ministre d'Etat auprès du Président du Sénégal, Présidente du comité scientifique du Forum Galien Afrique et ancienne Ministre de la Santé et de l'Action sociale du Sénégal.
En 2020, la COVID-19 a mobilisé des efforts sans précédent dans le domaine de la recherche et du développement. À mesure que la lutte contre la COVID-19 se concentre de plus en plus sur le développement et le déploiement de vaccins, il est crucial que les experts locaux fassent entendre leurs voix pour lutter contre la désinformation diffusée via les médias traditionnels et sociaux en Afrique. En présentant l’information de manière précise et factuelle, ces voix crédibles peuvent aider les gens à interpréter les données et les recommandations, à comprendre les risques et à répondre de manière appropriée à leur contexte local.
De plus, les innovations de la recherche médicale au cours des dernières années ont conduit à des réalisations incroyables pour la santé publique en Afrique. Cependant, la désinformation pourrait ralentir le développement et la réalisation de ces innovations, et entraver le bon déroulement d’essais cliniques et l’acceptabilité et l’adoption de nouveaux outils et mesures pour prévenir, traiter et diagnostiquer les maladies qui freinent le développement du continent africain.
"L'importance d'une communication efficace ne peut jamais être sous-estimée. C'est vrai aujourd'hui plus que jamais, alors que nous voyons les effets de l'infodémie qui a accompagné la pandémie clinique de COVID-19. Il faut du temps, de la patience et un travail étroit avec les communautés pour surmonter leurs craintes et leurs malentendus. Le programme de vaccination contre le COVID-19 nécessitera la même patience et le même engagement de la part des communautés pour garantir l'adhésion requise."
Pr Samba Sow, Directeur général, CVD-Mali et Envoyé spécial pour la préparation et la réponse au COVID-19 Envoyés spéciaux du Directeur général de l'OMS.
"Pendant la pandémie de COVID-19, nous devons donner la priorité au leadership communautaire, et maintenir la confiance de la communauté. La crise d'Ebola en Afrique de l'Ouest a pris fin lorsque la communauté a pris la direction des opérations. Nous devons veiller à ce que le public ait accès à des informations fiables et précises. Nous devons impliquer le public tout au long du processus de développement et de déploiement des vaccins. Les scientifiques devront s'engager activement et fréquemment auprès du public, par le biais des médias, des médias sociaux et de la radio".
Dr. Neema Kaseje, chirurgien pédiatrique et spécialiste de la santé publique, Groupe de recherche sur les systèmes chirurgicaux, Kisumu, Kenya
Pour en savoir plus et découvrir le panel complet d'experts participant à l'initiative ici.
Le Dr Clement Meseko, chercheur nigérian de première ligne sur les vaccins, de l'Institut national de recherche vétérinaire, parle du processus de production des vaccins, de la sécurité du vaccin COVID-19 et du rôle des scientifiques nigérians dans le développement du vaccin COVID-19. Dans cette interview, il démonte divers mythes et idées fausses sur les vaccins et explique pourquoi les vaccins sont le miracle de Dieu pour sauver les humains. Chiamaka Ozulumba apporte des extraits
Il est intéressant de noter qu'avant de devenir chercheur, soit 18 ans plus tard, j'ai travaillé pendant cinq ans à la commercialisation et à la distribution d'anti-infectieux et de vaccins vétérinaires aux actionnaires. Mon travail consistait alors à fournir des produits de santé animale, notamment des médicaments et des vaccins, aux éleveurs, aux animaux domestiques et aux animaux de compagnie. J'ai été quelqu'un qui a commercialisé ou quelqu'un qui promeut et commercialise des vaccins en raison de l'avantage. Vous savez, dans le domaine de la thérapeutique, dans la science de la vie, dans notre tentative de trouver des solutions aux maladies infectieuses, deux choses principales ont historiquement été très efficaces, l'une est la chimiothérapie, c'était l'avènement des antibiotiques, donc vous savez qu'avant l'avènement des antibiotiques, les gens tombaient malades, les gens attrapaient des infections et il n'y avait pas de remède jusqu'à ce que la solution magique soit découverte.
Un autre événement majeur de l'histoire de l'humanité est le développement des vaccins. Vous savez ce qu'est un vaccin ? Un vaccin est un produit de ce qui cause la maladie. Par exemple, si je développe un vaccin maintenant, j'utilise le virus même, la bactérie même, l'agent même qui est responsable de l'infection pour développer mon vaccin. La méthode consiste à utiliser l'agent responsable de la maladie qui, à l'état infectieux, peut causer beaucoup de ravages. On attrape ce virus particulier et on l'inactive, c'est-à-dire qu'on le rend incapable de causer une infection, mais il reste un antigène que l'organisme reconnaît et contre lequel il produit des anticorps, de sorte que si jamais on est exposé à une infection similaire à l'avenir, les anticorps produits en réponse à la stimulation des agents inefficaces sont là pour empêcher l'infection. Ainsi, alors que je commercialisais des vaccins et des médicaments pendant cinq ans, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de maladies, ce qui m'a poussé à m'impliquer dans l'aspect recherche des vaccins et des médicaments que j'avais l'habitude de commercialiser, c'est ainsi que j'ai rejoint l'institut de recherche, et depuis 18 ans, je suis impliqué dans la recherche en virologie, en vaccinologie et dans la recherche de solutions aux problèmes des maladies infectieuses.
Pour moi, le vaccin est un grand miracle que Dieu nous a offert, malheureusement à cause de l'ignorance et de la nécessité de transmettre davantage de connaissances au public afin qu'il comprenne que le vaccin est un outil très puissant que Dieu nous a donné pour nous libérer de nombreuses maladies.
Comme vous l'avez probablement constaté en lisant mon profil, je suis vétérinaire avant de devenir virologue. Et en tant que virologue, j'ai une sorte de diversité dans les domaines de la vaccination, il y a eu beaucoup de vaccins qui ont été produits dans ce pays avant qu'il ne soit arrêté, comme le vaccin humain, le vaccin contre la fièvre jaune, mais à l'heure actuelle, les seuls vaccins qui sont produits au Nigeria sont des vaccins qui sont ciblés pour la santé animale, La plupart de mes recherches ont donc porté sur les vaccins vétérinaires, mais vous serez intéressés de savoir qu'environ 25 vaccins vétérinaires ont été produits au Nigeria, celui auquel vous pouvez vous référer est le vaccin contre la rage, la rage est le type de maladie qui affecte les animaux et les humains, le principal animal porteur de la rage au Nigeria est le chien, on la trouve parfois chez les chauves-souris, mais celui auquel nous sommes le plus exposés au Nigeria est le chien, on dit souvent que 99% de l'exposition de l'homme à la rage est due à une morsure de chien, donc nous avons ce virus dans le chien et le chien le contracte également à partir d'autres sources, il peut être de la vie sauvage, il peut être de rongeurs, il peut être d'autres mammifères dans la nature, et donc quand il entre dans le chien, le chien devient malade, et vous entendez parler de chien fou, c'est la gravité de l'infection, le chien devient fou jusqu'à ce qu'il meure, la même chose se produit si le chien mord l'être humain, l'être humain devient hyperactif et exprime beaucoup de troubles nerveux et finit par mourir, c'est donc une maladie mortelle qui tue à mesure qu'elle pénètre dans l'hôte, elle tue le chien, elle tue l'homme.
La bonne nouvelle est qu'il existe un vaccin qui a été développé pour la rage, donc si vous faites vacciner votre chien, même si ce chien contracte la rage, cela n'affectera pas le chien et si le chien est protégé, la probabilité que le chien transmette la rage à l'homme est nulle. En plus des vaccins contre la rage du chien qui sont utilisés au Nigeria, nous, à l'Institut vétérinaire national du Nigeria, avons développé les vaccins contre la rage, nous les produisons, ils sont utilisés et ils sont entièrement commercialisés. Mais il existe d'autres vaccins contre la rage humaine, des vaccins contre la rage humaine avant et après l'exposition, nous n'en disposons pas au Nigeria, mais si un être humain est vacciné de la même manière qu'un chien, il sera protégé. Quel meilleur avantage pourrions-nous avoir ? Vous avez une maladie qui est presque 100 % mortelle, ce qui signifie que si quelqu'un est mordu par un chien enragé, il mourra très probablement, mais si la personne est vaccinée, elle a une chance de survivre. Nous produisons donc beaucoup de vaccins vétérinaires au Nigeria. Le processus de développement de tout autre vaccin est le même, les principes sont les mêmes et le résultat est le même, seul l'hôte diffère.
Depuis l'apparition du COVID 19, les scientifiques ont été très occupés, au niveau du gouvernement, du ministère fédéral de la santé, du Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC), des agences de défense des droits de l'homme et de nombreuses autres agences ; nous avons formé un consortium, le National COVID 19 Research Consortium, et au sein de ce consortium, il y a beaucoup de domaines thématiques, sachant que le COVID 19 est apparu chez les animaux, il y a des groupes qui essaient de découvrir la relation avec les animaux, il y a des groupes qui sont impliqués dans la tentative de trouver un traitement et la gestion des cas, il y a des groupes qui sont impliqués dans l'épidémiologie du COVID 19, il y a des groupes concernés par le développement de vaccins, De nombreux groupes sont encore en cours de formation, et il est intéressant de noter que je fais partie de certains de ces groupes. Vous savez comment nous travaillons dans le domaine scientifique, si vous avez une idée, on vous demande d'écrire une proposition sur ce que vous voulez faire, comment vous voulez le faire et ce qu'il vous faudra pour le faire.
Nous avons donc récemment formé un consortium entre certaines agences comme l'Université Usman Danfodio, l'Institut national de recherche médicale et l'Institut de recherche vétérinaire du Nigeria. Nous formons différents types de coalitions et nous rédigeons des demandes de subventions, car le développement de vaccins n'est pas une petite entreprise, il nécessite beaucoup de financement, donc si l'une de ces subventions est accordée, nous espérons pouvoir passer à l'étape suivante. Certains de ces consortiums aiment profiter des infrastructures existantes ; il existe également des technologies plus récentes pour le développement de vaccins. Dans l'ancienne méthode de fabrication des vaccins, on prenait un organisme entier responsable de la maladie, on l'inactivait, on obtenait ainsi un virus entier qui était un vaccin, mais avec le temps, on n'avait plus besoin du virus entier, C'est essentiellement de cette façon que le vaccin d'AstraZeneca a été développé, ils ont simplement pris une partie du COVID-19 et l'ont inséré dans un autre virus qui n'est pas pathogène, qui est bénin, qui ne causera pas de maladie chez l'homme, qui peut se répliquer, et qui réplique également l'antigène du COVID-19, Donc toutes ces technologies sont disponibles et les chercheurs au Nigeria sont capables de toutes ces explorations et un autre avantage que nous avons est qu'à l'Institut National de Recherche Vétérinaire, qui a produit 25 vaccins au cours des 100 dernières années, nous avons des infrastructures en place qui peuvent augmenter la production de vaccins, donc si la technologie est développée aujourd'hui et que nous cherchons où l'augmentation de la production peut être faite, nous avons des endroits au Nigeria qui peuvent être améliorés et qui peuvent facilement s'intégrer dans le processus, car pendant combien de temps pouvons-nous dépendre de l'importation de vaccins, imaginez le type de population que nous avons, nous avons vacciné environ 1 million de personnes au Nigeria, ils ont pris la première dose, ils auront encore besoin de la deuxième dose, donc nous faisons environ moins de 0.5 % de la population. Il est donc nécessaire de développer les capacités locales, et de nombreuses recherches sont en cours et de nombreuses propositions ont été rédigées. Nous espérons que certaines de ces propositions seront accueillies favorablement et que des subventions seront accordées pour permettre aux scientifiques nigérians de s'impliquer et de voir ce qu'ils peuvent faire en matière de recherche et de développement du COVID-19.
Comme je l'ai mentionné précédemment, en dehors de la CBN, nous avons des possibilités de subventions de la part de TETFUND, des secteurs privés comme le groupe Dangote et d'autres, ils s'organisent également pour voir comment ils peuvent contribuer, donc nous leur transmettons également certaines des propositions de subventions pour voir comment ils peuvent financer certaines de ces choses ; des notes conceptuelles ont été développées, des propositions ont été écrites. Ainsi, la Coalition nigériane de recherche sur le COVID-19, nous avons en fait conçu pour une réponse immédiate sur la façon dont les scientifiques peuvent s'organiser, le groupe a été organisé selon plusieurs domaines thématiques de recherche, dont certains impliquent également la recherche et le développement de vaccins, il y a ceux qui sont chargés de la responsabilité de la mobilisation des ressources, un autre bras est également responsable de la gestion du monde scientifique, Ils traitent les propositions que d'autres scientifiques rédigent, elles sont ensuite soumises à un examen par les pairs, des modifications sont apportées, elles sont ensuite soumises à un examen externe, puis elles sont transmises à la mobilisation des ressources qui recherche des organisations, y compris gouvernementales et non gouvernementales, qui peuvent financer la recherche, c'est donc l'objectif, c'est juste que certains processus peuvent être lents, mais je peux vous assurer que c'est en cours.
La plupart du temps, lorsqu'une nouvelle maladie se déclare, cela prend beaucoup de temps avant que la recherche ne commence, on essaie d'abord de comprendre la maladie elle-même, sa pathogénicité, son épidémiologie et toutes ses caractéristiques biologiques, avant de penser à isoler les agents pathogènes et de chercher à développer un vaccin, et lorsque le vaccin est développé, il passe par une série de tests, depuis les tests sur les animaux jusqu'aux essais cliniques ; phase 1, phase 2, phase 3, tout cela prend beaucoup de temps. En fin de compte, les vaccins prennent environ 10 à 20 ans avant d'être développés, mais ce qui est intéressant avec le COVID-19, c'est que le temps de développement du vaccin est court, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles les gens sont sceptiques au sujet du vaccin, ce qui ne devrait pas être le cas, car la technologie s'est améliorée au fil du temps. Les progrès technologiques ont accéléré la découverte et le développement. Un autre avantage est que certaines des entreprises qui ont développé les vaccins ont été utilisées pour des vaccins contre la grippe, un autre type de virus respiratoire qui présente des similitudes avec le COVID-19.
En fait, ceux d'entre nous qui travaillent dans le domaine des sciences, les virologues, ont toujours su qu'une pandémie allait bientôt apparaître, lorsque nous avons célébré les 100 ans de la grippe espagnole, nous nous sommes doutés qu'une pandémie allait bientôt apparaître, tous les facteurs étaient là, et pour moi qui ai toujours fait des recherches sur la grippe, j'ai pensé que la prochaine pandémie serait issue de la grippe, mais cela ne s'est pas produit avec la grippe, mais avec le corona virus, nous n'avons donc pas été surpris qu'une pandémie apparaisse. Ces pays et ces agences disposent déjà d'une plateforme pour produire des vaccins contre la grippe, l'infrastructure, la capacité et l'expertise sont sur le terrain, c'est ce qui manque au Nigeria, la recherche a été mal développée, notre infrastructure n'a pas été entretenue et donc, lorsqu'il s'agit de développer des vaccins, nos efforts ne peuvent pas être aussi rapides que dans les pays développés parce que leur infrastructure est là, ce n'est pas que nous ne pouvons pas développer des vaccins de cette ampleur, nous le pouvons, mais ce ne serait pas rapide.
La leçon à tirer est qu'il est nécessaire de renforcer les infrastructures et de financer la recherche bien plus qu'elle ne l'est actuellement dans le pays, car des problèmes comme le COVID-19 peuvent encore survenir à l'avenir. Nous devons donc renforcer nos institutions, donner des moyens d'action à nos scientifiques, de sorte que lorsqu'un problème comme celui-ci se posera, ils seront à la hauteur de la tâche, et nous pourrons éventuellement développer en interne un vaccin contre le COVID-19, mais pas aussi rapidement que dans d'autres pays avancés.
Lorsque vous avez un nombre plus élevé de personnes vaccinées, au moins 70 % des personnes sont protégées dans la population, le virus s'éteindra ou il n'aura pas de nouvel hôte à infecter et il y aura donc une immunité collective et la population sera protégée, donc le minimum que nous voulons pour la plupart de ces vaccins est de donner une puissance de 70 % et dans la mesure où l'ensemble de la population peut être protégée jusqu'à 70 %, les chances de propagation de COVID 19 dans la population sont réduites, En termes d'efficacité, cela varie, mais jusqu'à présent, ce qu'ils ont présenté est suffisant, d'autres études sont en cours pour savoir combien de temps les anticorps resteront dans le corps avant qu'ils n'aient besoin d'un rappel d'immunité et la science s'auto-évalue, la science ne prétend pas avoir trouvé un remède ou une solution qui ne peut être examinée.
Et puis, en termes de sécurité, je vous ai dit que j'ai pris le vaccin et que deux de mes amis l'ont également pris.
En dehors de la douleur que j'ai ressentie du côté de l'injection pendant environ trois jours, je n'ai pas eu d'autre réaction, mais certains de mes amis ont dit qu'ils avaient de la fièvre et des nausées, ce qui n'a rien d'inhabituel par rapport à la plupart des réactions normales. C'est une fonction de la constitution de notre corps, la façon dont nous réagissons est différente, et c'est donc dans la gamme qui est considérée comme normale. Même avec ce vaccin, ils ont dit que ce n'est peut-être pas pour tout le monde, probablement si vous avez une condition particulière, vous ne devez pas prendre le vaccin, mais à long terme, l'idée est qu'il est plus sûr de prendre le vaccin que de ne pas le prendre parce que la plupart des gens qui prennent le vaccin développeront des anticorps qui seront en mesure de limiter l'infection que les gens qui ne prennent pas le vaccin, que je peux considérer comme une population naïve à la fin de la journée, ils ont rencontré le virus qui peut causer la calamité.
La première chose à dire est qu'il est sain pour les scientifiques d'être en désaccord, nous ne sommes pas tous obligés d'être d'accord, c'est pourquoi nous avons l'examen par les pairs, la science se développe par la critique, même après votre recherche, vous avez des collègues qui ont de meilleures façons de faire la recherche, donc c'est normal dans la communauté scientifique. Donc, pour ceux qui pensent qu'il y a des puces et des composants stériles dans le vaccin, l'une des choses qu'ils n'ont pas réussi à faire, s'ils sont vraiment des scientifiques, c'est de nous montrer les données, quelles recherches ont-ils faites ? Ils peuvent partager les données, ils peuvent les présenter et lorsqu'il y aura un examen par les pairs, lorsqu'il sera identifié de cette façon, même moi, je croirai que ce composant est entré intentionnellement ou non dans le vaccin.
J'ai lu dans les journaux que de tous les pays du monde, c'est Israël qui a le taux le plus élevé de population vaccinée, et ce qu'ils ont fait, c'est de réduire l'utilisation des masques dans le public, donc si vous êtes en Israël aujourd'hui, vous n'aurez probablement pas besoin d'utiliser un masque dans le public parce que plus de 70 pour cent de leur population a été vaccinée et ils ont également vu dans leurs données que le taux d'infection et le taux de décès dus au COVID 19 ont chuté de manière drastique, Donc, jusqu'à ce que tous les autres pays atteignent ce niveau, nous devrions continuer à appliquer toutes les règles du COVID 19, parce qu'au Nigeria, par exemple, nous n'avons réussi à vacciner qu'une fraction, qu'une petite fraction de la population, même avec la première dose, même pas la deuxième dose, donc nous sommes encore loin d'atteindre le niveau d'immunité collective de 70 % qui est requis.
Peut-être, peut-être pas, ce n'est peut-être pas tout à fait le cas, l'ignorance est l'un des fléaux au Nigeria, nous sommes trop superstitieux en Afrique à un certain degré, en plus de cela, la façon dont nous pratiquons notre foi en termes de ce que nous croyons et comment la religion affecte notre vie ont également un impact sur la décision et notre réponse. Même si le vaccin a été mis au point par un scientifique nigérian, cela ne changera pas l'attitude de certaines personnes. Je pense que nous devons en faire plus, nous devons faire comprendre aux gens, en particulier au sein de la communauté scientifique, nous devons avoir une conversation avec le public pour lui faire comprendre ce qu'est le processus, je pense que si les gens en savent plus, leur foi sera renforcée.
Oui, le vaccin contre la polio est toujours un vaccin à organisme entier, un organisme entier dans le sens où vous devez isoler le virus, puis le désactiver ; il ne peut plus causer de maladie mais il peut stimuler la production d'anticorps qui seront capables de neutraliser le virus, cependant il y a eu tellement de progrès technologiques qui accélèrent le processus de production des vaccins, c'est pourquoi j'ai dit que le vaccin COVID 19 est plus rapide dans son développement. Le vaccin d'AstraZeneca est un vaccin vectoriel, un vaccin vectoriel et subjugué dans le sens où ce n'est pas l'organisme entier du virus corona qui est pris, c'est une partie du virus qui est prise dans un vecteur, un autre virus qui n'est pas pathogène, ce virus peut encore se répliquer, c'est le processus d'AstraZeneca, en attendant il y a d'autres technologies plus élevées pour la production de vaccins, appelées la technologie de l'ADN et c'est ce que la marque Pfizer et Modena, Ils sont allés plus loin pour prendre un aspect plus raffiné du virus, qui est l'ARN, l'ARNm, donc pour moi si vous tracez une ligne de 1 à 10 en termes de raffinement, alors vous dites que le vaccin contre la polio est autour de 3, le vaccin d'AstraZeneca est autour de 7 et ensuite la marque de Pfizer et Modena est comme 8 à 9 en termes de raffinement, donc vous prenez l'aspect de la plus fine particule de cet organisme pour faire le vaccin.
Oui, c'est lié aux coûts et à la manipulation, même la capacité de refroidissement fait défaut en Afrique, par exemple, il faut une installation de refroidissement ultra basse comme -80, il y a peu d'endroits au Nigeria pour un tel système de refroidissement à -80, alors que le vaccin d'AstraZeneca peut être conservé à -20, c'est la température normale d'un réfrigérateur, c'est donc la manipulation, vous pouvez donc imaginer si le vaccin de Pfizer est apporté au Nigeria et que vous n'avez pas les installations pour le conserver, à la fin de la journée, tout le vaccin sera mauvais, c'est donc lié au coût et à la capacité de manipulation.
Pour vous assurer de la puissance et vous donner l'assurance que les vaccins sont sûrs, j'ai moi-même pris le vaccin, le vaccin AstraZeneca, parce que je fais partie des travailleurs de la santé de première ligne, en ce sens que je suis impliqué dans les diagnostics et la gestion du COVID 19, Je vais au laboratoire, je manipule le virus, donc dans le cadre de ma protection, j'ai pris le vaccin et en parlant de la puissance, lorsque le vaccin a été développé par la société, Pfizer a donné son taux jusqu'à 95 pour cent, aucun d'entre eux n'a donné une puissance de 100 pour cent.
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Christian Tientcha Happi, est professeur de biologie moléculaire et de génomique et directeur du Centre d'excellence africain pour la génomique des maladies infectieuses (ACEGID) à l'Université Redeemers. Il est titulaire d'un BSc. en biochimie, d'un MSc et d'un doctorat en parasitologie moléculaire de l'Université d'Ibadan, obtenus en 1993, 1995 et 2000. Il est l'une des figures de proue de la science en Afrique et a mené des recherches axées sur la génomique humaine, la biologie moléculaire et la génomique des maladies infectieuses comme la fièvre de Lassa, le paludisme et Ebola. Son laboratoire a confirmé le premier cas d'Ebola au Nigeria et il s'est efforcé de contribuer à mettre fin à la pandémie de coronavirus au Nigeria en mettant au point un kit de test rapide permettant d'obtenir un résultat en 15 minutes.
Je m'appelle Christian Tientcha Happi, professeur de biologie moléculaire et de génomique au département des sciences biologiques, et directeur du Centre d'excellence africain pour la génomique des maladies infectieuses (ACEGID) de l'Université Redeemers. Je suis titulaire d'un BSc en biochimie, d'un MSc et d'un doctorat en parasitologie moléculaire de l'Université d'Ibadan, obtenus respectivement en 1993, 1995 et 2000. J'ai effectué mes recherches post-doctorales en biologie moléculaire et en génomique à l'école de santé publique de l'université Harvard, à Boston, MA, aux États-Unis (2000-2003). Je suis actuellement directeur de la Direction des innovations et des partenariats de recherche (DRIPs) de l'Université Redeemers.
Mes recherches portent sur la génomique humaine, la biologie moléculaire et la génomique des maladies infectieuses, notamment le paludisme, les fièvres hémorragiques virales (fièvre de Lassa, maladie à virus Ebola et autres) et le VIH.
Mes activités de recherche actuelles consistent à utiliser des approches innovantes qui combinent les soins aux patients, le travail sur le terrain, le laboratoire, la biologie moléculaire et les méthodes génomiques pour faire des découvertes qui ont changé le paradigme de la recherche clinique et des applications dans le diagnostic des parasites et des virus, la biologie et la génomique des parasites, la pharmacogénomique et la génomique humaine. En outre, je suis passionné par le renforcement des capacités de recherche et des ressources humaines par le biais d'activités de formation et de mentorat.
Grâce à mes recherches, nous avons pu identifier les marqueurs moléculaires de la résistance aux médicaments antipaludiques chez Plasmodium falciparum, l'agent du paludisme. Nous avons récemment découvert de nouveaux virus (EKV-1 et EKV-2) et développé de nouveaux diagnostics rapides pour la maladie à virus Ebola (EVD) et le virus de la fièvre de Lassa.
Mon laboratoire a confirmé le premier cas de maladie à virus Ebola au Nigeria lors de l'épidémie d'Ebola de 2014, et travaille avec les responsables de la santé nigérians pour réussir à contenir l'épidémie d'Ebola au Nigeria.
Les travaux de recherche de mon laboratoire ont contribué de manière significative à l'établissement de la référence mondiale pour la variation génétique humaine. Nos travaux de recherche ont également permis d'identifier de nouveaux gènes associés à la résistance humaine à l'infection par le virus de la fièvre de Lassa.
Je travaille dans le domaine des maladies infectieuses depuis 22 ans, à travers l'Afrique de l'Ouest et sur la fièvre de Lassa, Ebola, la variole du singe, la fièvre jaune et le coronavirus.
Les travaux de génomique que j'ai menés au cours des 12 dernières années sur la fièvre hémorragique visent principalement à comprendre la nature du virus, à exploiter ces informations et à les traduire en outils tels qu'un diagnostic au point de service, mais aussi en vaccins.
Ainsi, le Centre d'excellence africain pour les maladies infectieuses génomiques, dont je suis le fondateur et le directeur, est conçu pour créer ce que nous appelons un environnement universitaire et de recherche qui transcende les frontières nationales, où les jeunes Africains peuvent réellement utiliser cette plateforme pour exprimer le talent que Dieu leur a donné et ensuite utiliser cette plateforme pour faire de la génomique pour la santé publique, Ainsi, nous nous concentrons essentiellement sur la formation de ce que nous appelons la masse critique de scientifiques africains qui peuvent annexer les connaissances et les compétences, les outils de la génomique pour s'attaquer au problème des maladies infectieuses, et plus particulièrement au contrôle, à l'élimination et à l'éradication des maladies infectieuses. En outre, nous élaborons un nouveau programme de génomique applicable aux maladies infectieuses. Nous faisons également participer la communauté de la santé publique à l'éducation.
C'est ce que nous avons fait au cours de la dernière décennie ; notre objectif général est de former la prochaine génération de ce que l'on appelle les chasseurs de pathogènes africains, en Afrique, avec l'Afrique, en collaboration avec des amis, des collègues et des partenaires extérieurs, afin que nous puissions cesser de jouer ce que j'appelle des orphelins au lieu de nous défendre. Car ce que nous voyons aujourd'hui, c'est que chaque fois qu'il y a une épidémie de maladies quelque part, le monde commence à se battre, mais je pense que maintenant nous devons commencer à penser à la façon dont nous pouvons utiliser les compétences et les connaissances que nous avons pour commencer à découvrir ces virus et développer des contre-mesures avant qu'ils ne nous atteignent.
C'est la contre-mesure que nous prenons actuellement et nous allons nous appuyer sur la plateforme et les compétences, les talents que nous formons.
Nous avons pu mettre au point l'un des kits de diagnostic rapide les plus rapides au monde pour le covid-19. Avant cela, dans les cinq jours ou la semaine suivant l'annonce du premier cas de covid au Nigeria, nous avons pu mettre au point des outils de test de dépistage électronique au Nigeria et les relier à d'autres gouvernements locaux et à l'hôpital de Yaba.
Nous avons ensuite développé le kit de diagnostic rapide pour le covid, comment avons-nous fait ? Nous l'avons fait parce que nous étions le laboratoire qui a reconfirmé le tout premier cas à Lagos qui a été testé par PCR, le Nigerian Centre for Disease Control (NCDC) nous a envoyé l'échantillon et nous avons pu le confirmer.
Nous l'avons fait rapidement. Nous avons établi le record que personne ne pourra jamais battre dans le monde, de la collecte des échantillons à la publication des données sur la plateforme génomique internationale appelée G-SET, il nous a fallu 72 heures. Ce processus prend habituellement des semaines, mais nous l'avons fait en 72 heures. Et c'est sur la base de cette séquence particulière et d'autres séquences qui ont suivi que nous avons développé le kit de test de diagnostic.
Ce kit de test est en fait plus rapide et moins cher, puisqu'il vous permet d'obtenir le résultat en 10 à 15 minutes. Il n'est pas nécessaire de prélever un échantillon de sang, seulement de la salive, et vous n'avez pas besoin d'un laboratoire spécialisé. C'est le test le plus adopté en Afrique car il ne nécessite pas de laboratoire hautement spécialisé.
C'est comme un test de grossesse, mais il cible l'ARN du virus et il est très précis et spécifique.
Je ne pense pas que les pays africains voient une quelconque valeur dans la recherche. Les dirigeants africains ont promis de consacrer deux pour cent de leur produit intérieur brut (PIB) au soutien de la recherche, mais ils ne le font pas, à l'exception du Rwanda qui consacre environ 0,5 % à la recherche. Il s'agit donc bien d'un problème, vous ne pouvez pas progresser, en tant que nation, si vous ne financez pas l'éducation et la recherche et c'est la raison pour laquelle l'Afrique est trop dépendante des autres pays pour tout.
Il est évident que même pendant ce covid-19, nous sommes trop dépendants des communautés internationales pour tout, des équipements de protection individuelle (EPI) aux vaccins, nous dépendons de la communauté internationale. L'indépendance de l'Afrique ne viendra que lorsqu'elle investira dans la recherche et assumera la responsabilité de ses problèmes et commencera à regarder vers l'intérieur pour trouver des solutions à ses problèmes.
Il est évident que nous sommes à la merci de différents pays : nous ne produisons rien, nous sommes essentiellement des consommateurs et non des producteurs, ce qui nous place dans une position de faiblesse et de vulnérabilité. C'est un fait que nous ne pouvons éluder. La vérité est que, tant que l'Afrique n'investira pas dans la recherche, ne développera pas ses propres capacités et ne s'attaquera pas à ses propres problèmes, nous continuerons à être faibles et exploités et à rester en queue de peloton.
La seule façon d'y parvenir est d'investir par le biais du secteur privé et des institutions gouvernementales. Le financement de la recherche n'est pas seulement la responsabilité du gouvernement, le secteur privé doit également être impliqué mais malheureusement, en Afrique, le secteur privé n'investit pas dans la recherche. Ce que vous voyez en Afrique, c'est que les gens qui peuvent investir dans la recherche refusent de le faire, ce qu'ils font, c'est aller à Harvard ou Cambridge pour faire des dons, à des institutions où leur argent n'aura aucun impact.
Ils ignorent où ils devraient placer leur argent et vont ailleurs parce qu'ils ont un complexe d'infériorité. S'il y a une leçon à tirer, je pense qu'ils auraient vu à travers cette pandémie qu'il est préférable d'investir dans son pays plutôt que d'aller ailleurs car pendant la pandémie, tout le monde était en état d'alerte et ils ne pouvaient pas se déplacer en jet privé.
Il est clair que l'investissement dans la recherche universitaire en Afrique sera très utile car l'Afrique a besoin de se développer. Deuxièmement, quand vous regardez l'Afrique, une des raisons pour lesquelles l'Afrique stagne, c'est tout simplement parce qu'il n'y a pas de circulation des cerveaux en Afrique. Le savoir en Afrique est un carnage, le savoir ne circule pas en Afrique. La raison pour laquelle je dis cela est que c'est une honte en Afrique que nous ne puissions pas avoir une recherche africaine qui circule, qui se déplace d'un pays à l'autre et qui partage les connaissances.
Il est plus facile pour un Africain d'aller à l'étranger pour partager ses connaissances que de partager avec un homologue africain.
Tout d'abord, le vaccin COVID-19 est efficace. Et il a été démontré dans le monde entier que les personnes qui prennent le vaccin sont protégées contre l'infection virale. Le vaccin AstraZeneca qui se trouve au Nigeria, nous devrions encourager les gens à le prendre.
Je comprends également les craintes de la population, car ce vaccin est étranger et les gens ont donc peur. Si l'on en croit les gouvernements africains, qui sont à l'écoute, les Africains leur disent qu'ils n'ont pas confiance dans les vaccins qui viennent de l'extérieur de l'Afrique. Et le message est que le vaccin qui sera financé émanera de l'Afrique. Je peux vous dire que les Africains seront plus à l'aise s'ils entendent que le vaccin émane d'Afrique. J'espère que notre gouvernement écoutera les masses.
Les gens disent à nos dirigeants qu'ils sont fatigués d'utiliser des produits importés, y compris des vaccins. Je ne suis pas contre les vaccins car ils sont bons et nous devrions les prendre, mais le message est que nous ferons plus confiance aux vaccins fabriqués en Afrique par nos propres chercheurs qu'à ceux qui viennent de l'extérieur.
C'est pourquoi vous constatez une résistance et une apathie à l'égard des vaccins. Les gens veulent voir ce qui est fabriqué par leur propre peuple, de sorte qu'ils seront très à l'aise pour l'utiliser.
Le Covid-19 est réel, les gens doivent prendre les mesures de sécurité nécessaires et si nous ne respectons pas les règles de sécurité, il sera difficile de se débarrasser de cette maladie même si le vaccin est distribué. Même si le vaccin est disponible, les gens doivent continuer à se protéger.
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Il a effectué ses recherches post-doctorales en biologie moléculaire et génomique à l'Université de Harvard, École de santé publique, Boston, MA, USA (2000-2003). Il est actuellement directeur du Directorate of Research Innovations and Partnerships (DRIPs) de l'Université Redeemer. Il a mené des recherches axées sur la génomique humaine, la biologie moléculaire et la génomique des maladies infectieuses, en particulier le paludisme, les fièvres hémorragiques virales (fièvre de Lassa, maladie à virus Ebola) et le VIH, entre autres. Son laboratoire a confirmé le premier cas de maladie à virus Ebola au Nigeria lors de l'épidémie d'Ebola de 2014, et travaille avec les responsables de la santé nigérians pour réussir à contenir l'épidémie d'Ebola au Nigeria. Dans cet entretien avec JIMOH BABATUNDE, il explique comment ils ont développé le kit de diagnostic rapide pour le covid, qui peut donner un résultat en 10 à 15 minutes. Il a également parlé de la nécessité d'encourager les Nigérians à se faire vacciner car le vaccin contre le COVID-19 est efficace et il a été démontré dans le monde entier que les personnes qui prennent le vaccin se protègent contre l'infection par le virus. Voici un extrait de l'interview.
Mes recherches portent sur la génomique humaine, la biologie moléculaire et la génomique des maladies infectieuses, notamment le paludisme, les fièvres hémorragiques virales (fièvre de Lassa, maladie à virus Ebola et autres) et le VIH. Mes activités de recherche actuelles consistent à utiliser des approches innovantes qui combinent les soins aux patients, le travail sur le terrain, les méthodes de laboratoire, de biologie moléculaire et de génomique pour faire des découvertes qui ont changé le paradigme de la recherche clinique et des applications dans le diagnostic des parasites et des virus, la biologie et la génomique des parasites, la pharmacogénomique et la génomique humaine. Je suis également passionné par le renforcement des capacités de recherche et des ressources humaines par le biais d'activités de formation et de mentorat. Grâce à mes recherches, nous avons pu identifier les marqueurs moléculaires de la résistance aux médicaments antipaludiques chez Plasmodium falciparum, l'agent du paludisme. Nous avons récemment découvert de nouveaux virus (EKV-1 et EKV-2) et développé de nouveaux diagnostics rapides pour la maladie à virus Ebola (EVD) et le virus de la fièvre de Lassa. Mon laboratoire a confirmé le premier cas de maladie à virus Ebola au Nigeria lors de l'épidémie d'Ebola de 2014, et travaille avec les responsables de la santé nigérians pour le confinement réussi de l'épidémie d'Ebola au Nigeria. Les travaux de recherche de mon laboratoire ont contribué de manière significative à l'établissement de la référence mondiale pour la variation génétique humaine.
Nos travaux de recherche ont également permis d'identifier de nouveaux gènes associés à la résistance humaine à l'infection par le virus de la fièvre de Lassa. Je travaille dans le domaine des maladies infectieuses depuis 22 ans, à travers l'Afrique de l'Ouest : fièvre de Lassa, ebola, monkeypox, fièvre jaune et covid. Les travaux de génomique que j'ai menés au cours des 12 dernières années sur la fièvre hémorragique visent principalement à comprendre la nature du virus et à exploiter ces informations pour les traduire en outils tels qu'un diagnostic au point de service, ainsi que des éléments tels qu'un vaccin. Nous sommes également très impliqués dans le renforcement des capacités, nous avons donc mis en place l'une des meilleures plateformes génomiques où nous formons ce que nous appelons une masse critique de jeunes Africains, le Centre d'excellence africain pour les maladies infectieuses génomiques, dont je suis le fondateur et le directeur, est de créer ce que nous appelons un environnement académique et de recherche qui transcende les frontières nationales, où les jeunes Africains peuvent réellement utiliser cette plateforme pour exprimer le talent que Dieu leur a donné et ensuite utiliser cette plateforme pour faire de la génomique pour la santé publique, le développement du continent. Ainsi, nous nous concentrons essentiellement sur la formation de ce que nous appelons la masse critique de scientifiques africains qui peuvent annexer les connaissances et les compétences, les outils de la génomique pour aborder le problème des maladies infectieuses et spécifiquement le contrôle et l'élimination, l'éradication des maladies infectieuses. En outre, nous élaborons un nouveau programme d'études en génomique qui s'applique aux maladies infectieuses. Nous engageons également la communauté de la santé publique dans l'éducation. C'est ce que nous avons fait au cours de la dernière décennie ; globalement, notre objectif est essentiellement de former la prochaine génération de ce que l'on appelle les chasseurs de pathogènes africains, en Afrique, avec l'Afrique, en collaboration avec des amis, des collègues et des partenaires extérieurs, afin que nous puissions cesser de jouer ce que j'appelle des orphelins au lieu de la défense. Car ce que nous voyons aujourd'hui, c'est que chaque fois qu'il y a une épidémie de maladies quelque part dans le monde, on commence à se battre, mais je pense que maintenant nous devons commencer à penser à la façon dont nous pouvons utiliser les compétences et les connaissances que nous avons pour commencer à découvrir ces virus et développer des contre-mesures avant qu'ils ne nous atteignent. C'est la contre-mesure que nous prenons maintenant et nous allons tirer parti de la plate-forme et des compétences, des talents que nous formons.
Nous pouvons développer l'un des kits de diagnostic rapide les plus rapides au monde pour le covid-19, avant cela nous avons fait quelque chose cinq jours ou une semaine après l'annonce du premier cas de covid au Nigeria, nous pouvons proposer des outils de test de dépistage électronique au Nigeria et les relier à d'autres gouvernements locaux et à l'hôpital de Yaba. Nous avons ensuite développé le kit de diagnostic rapide pour le covid, comment avons-nous fait ? Nous l'avons fait parce que nous étions le laboratoire qui a reconfirmé le tout premier cas à Lagos qui a été testé par PCR, le NCDC nous a envoyé l'échantillon et nous avons pu le confirmer. Nous l'avons fait rapidement. Nous avons établi le record que personne ne pourra jamais battre dans le monde, de la collecte des échantillons à la publication des données sur la plateforme génomique internationale appelée G-SET, il nous a fallu 72 heures. Ce processus prend habituellement des semaines, mais nous l'avons fait en 72 heures. Et c'est sur la base de cette séquence particulière et d'autres séquences qui ont suivi que nous avons développé le kit de test de diagnostic. Ce kit de test est plus rapide et moins cher, puisque vous obtenez le résultat en 10 à 15 minutes. Il n'est pas nécessaire de prélever un échantillon de sang, juste de la salive, et vous n'avez pas besoin d'un laboratoire spécialisé. C'est le test qui est le plus adopté en Afrique car il ne nécessite pas de laboratoire hautement spécialisé. C'est comme un test de grossesse, mais il cible l'ARN du virus et il est très précis et spécifique.
Les dirigeants africains ont promis de consacrer 2 % de leur PIB au soutien de la recherche, mais ils ne le font pas. Seuls quelques pays, comme le Rwanda, consacrent environ 0,5 % à la recherche. C'est donc un problème, vous ne pouvez pas progresser, en tant que nation, si vous ne financez pas l'éducation et la recherche et c'est la raison pour laquelle l'Afrique est trop dépendante des autres pays pour tout. C'est évident, même pendant ce covid-19 où nous dépendons trop des communautés internationales pour tout, des EPI aux vaccins, nous dépendons des communautés internationales. L'indépendance de l'Afrique ne viendra que lorsqu'elle investira dans la recherche et assumera la responsabilité de ses problèmes, et lorsqu'elle commencera à regarder vers l'intérieur pour trouver une solution à ses problèmes.