2e Forum africain LeadHERs : tirer parti des espaces numériques pour parvenir à l'égalité entre les hommes et les femmes

2e Forum africain LeadHERs : tirer parti des espaces numériques pour parvenir à l'égalité entre les hommes et les femmes
Dans le cadre du deuxième Forum africain des LeadHERs, Speak Up Africa a organisé une série de webinaires intitulés " Webinaires de l'égalité ". Organisés en marge de la Journée internationale de la femme sur le thème " Les espaces numériques pour atteindre l'égalité des sexes ", ces webinaires visaient à amplifier les voix des femmes de divers secteurs - des organisations communautaires aux organisations sportives panafricaines à l'intérieur et à l'extérieur du continent - pour souligner l'urgence de réduire les inégalités entre les sexes dans le monde.

114 participants du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de France et du Sénégal ont pris part à ces conversations virtuelles qui se sont tenues les 14 et 28 mars. Les webinaires ont réuni une douzaine d'intervenants issus de différents secteurs, notamment de la santé, de la société civile et du sport. Le premier a réuni les Voix EssentiELLES sur le thème " Voix EssentiELLES, toutes engagées pour un monde plus inclusif " tandis que le second a porté sur " Leadership, mentorat et diasporas : le pouvoir du sport pour atteindre l'égalité des genres ". 

Au cours de ces conversations en ligne, les intervenants ont souligné la nécessité de s'attaquer aux inégalités qui empêchent les femmes d'accéder aux services numériques ainsi qu'aux stéréotypes de genre qui persistent dans le sport. Les panélistes du premier webinaire étaient Gbazalé Irad, présidente de Femmes en Action (Côte d'Ivoire), Bénédicte Bailou, présidente de Femin-IN (Burkina Faso), Oussama Sagna, chargé de projet au JGEN (Sénégal), Aissatou Lopy Mbaye Ndiaye, vice-présidente de l'Instance de coordination nationale du Fonds mondial au Sénégal. Ces intervenants ont rappelé que les inégalités d'accès aux services numériques accentuent les inégalités de genre. Ils ont insisté sur la nécessité de combler le fossé numérique existant pour assurer un accès équitable des femmes aux opportunités numériques.

" L'espace numérique est l'un des principaux facteurs d'autonomisation des femmes. Il s'agit d'un outil essentiel pour faire entendre la voix de toutes les femmes dans la sphère publique sur les questions qui les concernent. "

Aissatou Lopy Mbaye Ndiaye, vice-présidente de l'Instance de coordination nationale du Fonds mondial au Sénégal.

Le deuxième webinaire a réuni plusieurs personnalités sportives telles que Diandra Tchatchouang Djadjo, ancienne basketteuse internationale, Axel Toupane, basketteur international, Syra Sylla, présidente de l'association Ladies and Basketball et Marie-Laurence Archambault, responsable RSE à la Ligue africaine de basket-ball.

Dans de nombreuses communautés, les normes de genre, les représentations sociales et le manque d'équipements adéquats empêchent encore les filles d'accéder à certains types de sports dits " de garçons ". D'autre part, au niveau professionnel, les inégalités salariales, la sexualisation des femmes et l'invisibilisation de leurs performances sportives dans les médias accentuent les inégalités entre les hommes et les femmes. On estime, par exemple, que seulement 4% de la couverture médiatique du sport dans le monde est consacrée au sport féminin. 

" Il existe des injustices dans le sport, en particulier dans le sport féminin, qui doivent être corrigées en créant des initiatives non seulement par les femmes mais aussi par les hommes afin d'améliorer la représentation des femmes dans ce domaine, sur le terrain et en dehors. "

Axel Toupane, basketteur professionnel

Des initiatives telles que " Les prochains leaders ", lancée par Axel Toupane, contribuent à relever ces défis. Grâce à l'entrepreneuriat et au sport, ce programme de leadership aide les jeunes filles de la diaspora africaine à concevoir, développer et mettre en œuvre leurs projets en France. 

Dans le même ordre d'idées, l'initiative " Take Your Shot", fondée par l'ancienne basketteuse Diandra Tchatchouang Djadjo, contribue à sensibiliser les jeunes filles des quartiers populaires de Paris à la pratique du sport et au dépassement de soi. 

" L'espace numérique a un rôle à jouer pour toucher cette nouvelle génération très connectée. Il est important que des sportives de haut niveau prennent l'initiative d'encourager un changement de mentalité et d'inspirer les jeunes filles à travers les canaux numériques, que ce soit au niveau du sport ou de l'industrie du sport. "

Diandra Tchatchouang Djadjo, ancienne joueuse de basket-ball.

Il est également urgent d'aborder la question de l'image du sport féminin et de la représentation des femmes dans le sport pour un monde plus juste et plus équitable. 

" La représentation dans le sport est extrêmement importante, car les jeunes filles ne s'imaginent pas dans des carrières sportives qu'elles ne voient pas ou qui ne sont pas promues. En ce sens, le numérique nous permet de faciliter la connexion entre les modèles sportifs féminins et les jeunes filles, mais aussi de créer nos propres médias et plateformes pour changer le discours sur les femmes dans le sport. "

Syra Sylla, présidente de la Ladies and Basketball Association et responsable de la communication à Sport Impact

Le sport rassemble les gens et promeut des valeurs universelles qui contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). En ce sens, il devrait être un outil spécifique pour atteindre l'ODD 5 qui vise à réaliser l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles.