04 juillet 2022
Cet anniversaire fait suite aux engagements importants pris par les pays endémiques lors du Sommet de Kigali sur le paludisme et les maladies tropicales négligées (MTN), organisé en marge de la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth 2022 la semaine dernière, et au cours duquel les pays touchés par le paludisme et les MTN se sont engagés à verser plus de 2,2 milliards de ressources nationales au titre de leurs contreparties au Fonds mondial pour mettre fin à ces maladies. Les conseils et fonds pour l’élimination du paludisme de cinq pays (Cabo Verde, Cameroun, Namibie, Mali et Malawi) ont fait part de leur engagement à mobiliser 100 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte et d’élimination du paludisme.
Lancé par les chefs d’État et de gouvernement africains en 2018 et coordonné conjointement par la Commission de l’Union africaine et le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, le mouvement panafricain mené par les pays « Zéro Palu ! Je m’engage » cherche à redynamiser l’engagement politique existant, à accélérer l’action, à mobiliser des ressources et à renforcer le principe de responsabilité pour éliminer le paludisme en Afrique d’ici 2030.
L’année qui vient de s’écouler a vu le mouvement prendre un élan considérable, puisque cinq nouveaux pays – Cabo Verde, Cameroun, Namibie, Mali et Malawi – ont rejoint la campagne au cours des 12 derniers mois pour lutter contre le paludisme.
Ces vingt dernières années, les capacités d’initiative et d’engagement des pays ont permis de réaliser d’immenses progrès dans la lutte contre le paludisme. On estime que les investissements ciblés ont permis de sauver 10,6 millions de vies et de prévenir l’apparition de 1,7 milliard de cas de paludisme. Le mouvement a enregistré d’autres grandes avancées au niveau national au cours de l’année écoulée, notamment :
25 pays d’Afrique sont en train de mettre en place des conseils et fonds nationaux pour l’élimination du paludisme afin d’apporter un soutien multisectoriel à la lutte contre cette maladie. Ces conseils et fonds ont mobilisé des millions de dollars de soutien financier et en nature. Ils ont ainsi obtenu 23 millions de dollars de ressources supplémentaires destinés à l’élimination du paludisme, notamment auprès du secteur privé, et se sont révélés des mécanismes efficaces pour combler les déficits de financement des programmes nationaux de lutte contre le paludisme. Cela répond aux objectifs fixés par le président Uhuru Kenyatta, actuellement président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA).
« Nous sommes à un tournant de la lutte contre le paludisme. Des progrès considérables ont été accomplis et les États membres de l’Union africaine font preuve d’un leadership et d’un engagement forts. Toutefois, d’immenses défis demeurent, en particulier pour atténuer les effets de la pandémie de COVID-19 sur l’accès aux services essentiels de lutte contre le paludisme. Les pays africains ont augmenté leurs investissements nationaux dans la lutte contre le paludisme, notamment en mobilisant des ressources du secteur privé. Plus de 45 % des pays ont rejoint le mouvement "Zéro Palu ! Je m’engage", créant ainsi une dynamique multisectorielle durable et renforcée pour intensifier les actions, accroître la mobilisation des ressources et promouvoir la responsabilité. »
Ambassadrice Minata Samaté Cessouma, commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social de l’Union africaine
« Ces quatre dernières années, le mouvement "Zéro Palu ! Je m’engage" a joué un rôle essentiel dans la mobilisation de tous les membres de la société – des gouvernements aux communautés en passant par la société civile et les organisations du secteur privé – pour lutter contre le paludisme. Dans un contexte marqué par les perturbations des services essentiels et des chaînes d’approvisionnement pendant la pandémie de COVID-19, le plafonnement des financements, l’augmentation rapide de la population et les défis biologiques à grande échelle (tels que la résistance aux insecticides et aux médicaments), les efforts visant à éliminer ces maladies se sont interrompus, voire ont reculé dans certains pays. La riposte à la COVID-19 a démontré le leadership des pays africains et leur volonté de renforcer leurs systèmes de santé publique et d’adapter de nouvelles approches d’interventions de lutte contre le paludisme. Il est indispensable que tous les secteurs s’engagent et mobilisent davantage de ressources afin que nous puissions atteindre notre objectif commun d’en finir avec le paludisme. »
Dr. Corine Karema, directrice générale par intérim du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
« Nous devons augmenter le financement de la lutte contre le paludisme et étendre nos efforts au-delà du ministère de la Santé et des donateurs internationaux, notamment en faisant appel à la force de frappe du secteur privé. Des investissements intelligents et ciblés peuvent transformer la riposte de l’Afrique au paludisme, et la création des conseils et des fonds pour l’élimination du paludisme est un exemple probant de la façon dont les pays peuvent combler les déficits de financement de la lutte contre le paludisme qui nous empêchent d’atteindre notre objectif continental de mettre fin au paludisme d’ici 2030. »
Elisa Desbordes-Cissé, directrice générale de la Fondation Ecobank
« Des mesures doivent être prises pour mettre fin au paludisme. Elles exigent une quantité considérable de ressources, d’où la nécessité de faire appel à des partenaires publics et privés, internes et externes. »
Mariam Chabi Talata, vice-présidente du Bénin
Pour en savoir plus sur la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage » et obtenir une boîte à outils, rendez-vous sur le site https://zeromalaria.africa/.