Les maladies tropicales négligées (MTN) sont un groupe diversifié de maladies infectieuses parasitaires et bactériennes qui affectent collectivement plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde, dont 600 millions en Afrique. Elles peuvent entraîner des défigurations, la malnutrition et des douleurs chroniques, mais il est possible de les prévenir, de les traiter et, dans de nombreux cas, de les éliminer.
En 2017, le Togo a été le premier pays d'Afrique subsaharienne à éliminer la filariose lymphatique, une MTN qui survient lorsque des parasites filaires sont transmis à l'homme par des moustiques. Cette année, en mars, le Kenya a été certifié exempt de dracunculose par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et, en juin, le Ghana a éliminé le trachome, première cause infectieuse de cécité dans le monde.
Pourtant, malgré l'impact des MTN sur la qualité de vie des individus et des familles, ainsi que sur le développement économique d'une région, elles ne bénéficient toujours que d'un financement limité et d'une faible attention de la part des décideurs politiques.
Pour mieux soutenir les pays dans l'accélération des efforts d'élimination, le portail du Projet spécial élargi pour l'élimination des maladies tropicales négligées (ESPEN) du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, lancé en 2016, met en avant les cinq MTN (filariose lymphatique, onchocercose, schistosomiase, helminthiase transmise par le sol et trachome) qui peuvent faire l'objet d'une chimiothérapie préventive (PC-MNT), et qui sont les plus répandues en Afrique. Le portail facilite le partage des données relatives aux programmes de lutte contre les MTN afin d'éclairer les actions fondées sur des données probantes en vue de l'élimination de ces maladies, et soutient l'objectif plus large de l'OMS, à savoir le renforcement à long terme des systèmes de santé.
Dans le but de progresser vers les objectifs de développement durable, des approches plus transversales visant à ralentir la propagation des MTN sont intégrées dans des programmes qui visent également à améliorer les services d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH).
La stratégie mondiale de l'OMS se concentre sur le renforcement de la collaboration et la fourniture de conseils spécifiques aux parties prenantes des deux secteurs, car il s'agit non seulement d'un moyen rentable de lutter contre les MTN, mais aussi d'un moyen durable d'améliorer la qualité de vie des familles dans le monde entier.
"Les MTN et le programme de développement durable sont inextricablement liés. En d'autres termes, nous n'atteindrons pas les objectifs de développement durable en Afrique si nous ne venons pas à bout des MTN. S'attaquer aux MTN est une question de bon sens économique et de développement. Nos efforts contribueront à faire progresser tous les ODD, de la réduction de la pauvreté et de la malnutrition à l'amélioration de l'eau et de l'assainissement, en passant par l'égalité des sexes et l'éducation", a déclaré le docteur Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.
La mobilisation des acteurs des secteurs WASH et NTD pour travailler ensemble maximise l'efficacité des interventions et constitue un élément essentiel de la création d'un avenir sain et prospère pour l'Afrique.
Pour en savoir plus sur le lien entre les MTN et le programme WASH, consultez le site : http://www.who.int/neglected_diseases/water-sanitation/en/.