La communauté de Thiénaba, située à 180 km de Dakar, la capitale du Sénégal, n'a pas connu de décès lié au paludisme depuis 2009. Auparavant, le paludisme faisait des ravages dans la communauté, notamment chez Ami Diop, une fillette de 12 ans, décédée en octobre 1999 après deux jours de maladie et de fièvre.
Le père d'Ami, El Hadj Diop, dévasté par la perte de sa fille, a décidé qu'il fallait faire quelque chose pour empêcher d'autres familles de vivre la tragédie de cette maladie évitable. Il a créé l'Association Islamique Sopey Mohamed (AISM), qui est devenue la principale source d'éducation de la ville en matière de lutte contre le paludisme. Vingt ans plus tard, la persévérance et la responsabilité collective sont devenues la solution simple, mais innovante, au problème du paludisme à Thiénaba.
L'association, qui touche aujourd'hui 73 villes et villages voisins, a mis au point une méthode efficace de lutte contre le paludisme qui consiste à fournir à chacun, homme, femme et enfant, des connaissances sur la prévention et la détection du paludisme.
Pr. Awa Marie Coll-Seck, Ministre d'Etat du Sénégal et El Hadj Diop, Président de l'Association Islamique Sopey Mohamed (AISM).
En plus d'éduquer la communauté, les membres de l'association effectuent des visites surprises à domicile pour s'assurer que tout le monde dort sous des moustiquaires imprégnées d'insecticide chaque nuit. Si les membres constatent que les moustiquaires ne sont pas utilisées, les familles se voient infliger une amende de 250 FCFA (environ 0,50 dollar), qui est versée à un fonds communautaire. Cela fait plusieurs années que personne n'a été condamné à une amende.
L'association organise également des journées "set settal", au cours desquelles tout le monde se mobilise pour maintenir la communauté propre, en veillant à drainer les eaux stagnantes et à réduire les endroits où les moustiques peuvent se reproduire.
Cette semaine, les efforts d'El Hadj, d'AISM et de toute la communauté de Thiénaba ont été célébrés par l'inauguration d'un nouveau centre communautaire et d'un espace de bureau pour AISM. Awa Marie Coll Seck, ministre d'État du Sénégal et membre du conseil d'administration du partenariat RBM pour la lutte contre le paludisme , était présente pour célébrer leurs réalisations. "Lorsque nous nous y mettons, nous pouvons contrôler efficacement le paludisme et même l'éliminer une fois pour toutes ici au Sénégal et au-delà", a fait remarquer le professeur Coll Seck.
Les villes de Thiénaba et d'El Hadj sont en train de devenir des exemples internationaux de la façon dont les plus petites actions peuvent avoir le plus grand impact sur la transformation des vies. Ces exemples ont inspiré la campagne nationale de mobilisation "Zéro paludisme, ça commence par moi". Lancée en 2014, la campagne est un mouvement visant à accroître la sensibilisation, la priorisation et l'engagement de l'ensemble du pays en faveur de l'élimination du paludisme. Après près de quatre ans de mise en œuvre au Sénégal, la campagne sera étendue aux pays voisins, car la collaboration transfrontalière est essentielle pour mettre fin au paludisme sur le continent.
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