Une nouvelle intervention permet d'éviter 75 % des épisodes de paludisme dans la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest.

Une nouvelle intervention permet d'éviter 75 % des épisodes de paludisme dans la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest.

Le paludisme reste un problème majeur de santé publique qui cause plus de 655 000 décès dans le monde. 91 % des décès dus au paludisme surviennent en Afrique subsaharienne, où les enfants de moins de 5 ans représentent 86 % des cas.

L'Organisation mondiale de la santé recommande la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) comme outil efficace de lutte contre le paludisme pour les millions d'enfants qui vivent dans des zones sujettes à une augmentation saisonnière de l'incidence du paludisme au Sahel et en Afrique de l'Ouest, où la résistance aux médicaments recommandés est également très faible.

Le SMC implique l'administration de médicaments relativement abordables (sulfadoxine-pyriméthamine + amodiaquine ou SP+AQ) à tous les enfants éligibles chaque mois pendant la saison des pluies, réduisant ainsi l'incidence des cas de paludisme et potentiellement la transmission dans la région. Il n'est pas fréquent qu'une nouvelle intervention contre le paludisme soit disponible avec un niveau d'impact potentiel tel que celui du SMC. Le SMC est censé réduire de 75 % les épisodes cliniques de paludisme dans la population cible. Son coût en fait également une option très rentable, de l'ordre de 1,50 USD par enfant et par an. Il est assez similaire à celui d'autres interventions de lutte contre le paludisme.

La région sahélienne de l'Afrique, où le SMC est applicable, subit une part très importante du fardeau mondial du paludisme et les limites temporelles potentielles de l'utilité des médicaments du SMC, à mesure que la résistance se développe, plaident fortement en faveur d'approches novatrices pour maximiser les avantages précoces de cette approche. Au Sénégal, où le premier essai a eu lieu en 2002, le SMC a été administré à plus de 175 000 enfants âgés de 3 mois à 10 ans. Dans le sud du Mali et dans deux régions du Tchad, le SMC a été administré à plus de 175 000 enfants âgés de 3 mois à 5 ans. Les résultats préliminaires du programme montrent que le nombre de cas de paludisme simple a chuté de 65 % dans la zone d'intervention au Mali et de 86 % au Tchad. Les premières données indiquent donc que le SMC peut être très efficace. Cette nouvelle intervention suscite l'espoir au sein de la communauté internationale et nous sommes tous impatients de voir comment nos pays vont s'approprier le SMC et travailler ensemble pour une Afrique sans paludisme.

Dr. Claude-Emile Rwagacondo
Coordinateur du réseau sous-régional Afrique de l'Ouest de Roll Back Malaria