Les efforts mondiaux soutenus pour faire baisser le nombre de cas et de décès dus au paludisme au cours des deux dernières décennies ont permis de sauver plus de 7 millions de vies et d'éviter plus d'un milliard de cas. Pourtant, malgré ces progrès incroyables, le paludisme reste une menace pour les populations du monde entier, causant 627 000 décès en 2020 - et plus de 90 % de ces décès surviennent en Afrique subsaharienne.
Dans certains pays africains, le paludisme réduit la croissance du PIB jusqu'à 1,3 % selon les estimations et fait payer un lourd tribut aux entreprises du secteur privé. La maladie continue d'affecter les bénéfices des entreprises sur tout le continent africain et au-delà, par l'absentéisme des employés, la réduction de la productivité et l'augmentation des coûts des prestations. Le paludisme parmi les employés d'une entreprise augmente également le potentiel de transmission à la communauté locale au sens large, ce qui a ensuite un impact sur l'économie locale par la détérioration du capital humain, les pertes d'épargne, les investissements et les recettes fiscales.
La participation du secteur privé à la lutte contre le paludisme et à son élimination peut dynamiser les objectifs nationaux en rationalisant l’utilisation des ressources et en renforçant le partenariat autour des Programmes nationaux de lutte contre le paludisme.
Le secteur privé a un intérêt clair à parvenir à l'élimination du paludisme, car une main-d'œuvre en bonne santé renvoie à une économie plus saine. Selon le rapport 2021 sur le paludisme dans le monde, en 2020, les fonds dans la lutte contre le paludisme ont été estimés à 3,3 milliards de dollars USD alors que l’objectif était à 6,8 milliards USD. Les niveaux de financements actuels devront ainsi plus que tripler d’ici 2030 pour atteindre les objectifs mondiaux (10,3 milliards de dollars USD par an). Il sera ainsi essentiel que le secteur privé contribue à ces financements pour un contrôle et une élimination plus efficace de la maladie.
Une collaboration multisectorielle permettrait de soutenir les communautés à risque sur tout le continent en encourageant une volonté politique et un financement accrus tout comme des réponses plus ciblées en matière d'élimination du paludisme.
Le groupe Ecobank, en partenariat l’organisation à but non lucratif Speak Up Africa et le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, a lancé en 2020 l’initiative “Zéro Palu ! les entreprises s’engagent” visant à stimuler l’engagement du secteur privé dans la lutte contre le paludisme en Afrique, et venant en l’appui à la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage » endossée par l’Union africaine en 2018. L’initiative est mise en œuvre au Benin, au Burkina Faso, au Ghana, en Ouganda et au Sénégal et vise à :